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Comme un fantôme qui vous hante.
Mais bienveillant. Et accueillant. Et magnifique dans son austère indifférence. Il n’y avait pas à lutter contre lui, juste apprendre à le connaître, et réaliser que c’était lui qui changeait, doucement, tranquillement, à un rythme qu’il était parfois impossible de percevoir mais dont le glissement rendait souvent flagrante la permanence de l’être.
Le Vent des plaines, 2018 (extrait)
peut-être as-tu raison de t’en aller
sans rien me dire
Luisance, (extrait)
Le bus partit et Juan le regarda s’éloigner vers l’autoroute dans un brouillard de poussière sèche. Il ouvrit le paquet, y trouvant une petite toile brodée où il reconnut immédiatement le mur frontière, les courbes de niveaux, les routes qui remontaient depuis Nogales et un écrou fracturé qui surplombait le tout et qui pouvait représenter à la fois la libération et la séparation. Ou peut-être les rêves brisés qui constituaient un nouveau départ à partir du moment où on le choisissait. Et, au-dessous de l’ensemble, Carmen avait placé quelques mots tout simples mais où il reconnut une phrase qu’il avait prononcée devant elle : « Les chauves-souris s’envolent vers les étoiles. » Et il se mit à pleurer.
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
la plage devant moi, la fin du territoire, la fin du continent, la terre qui devient sable, se fragmente, 
s’effrite, se désagrège puis disparaît sous l’eau, les vagues, l’écume, le mouvement perpétuel
j’ai toujours imaginé le début du monde ainsi :
des vagues qui s’abandonnent, la plage à perte de vue, le lien, le lieu de rencontre entre le liquide 
et le solide, l’échange et le reflux, l’union et la séparation, le soleil, l’astre, le silence, la lumière,
la non-conscience
l’être qui nait ne sait rien, il est attente, contemplation
désagrège, (extrait)
– J’ai dû changer, Abuelo.
– On ne change jamais tant que ça.
– Ça fait vingt ans. J’étais un enfant.
– Vingt ans, déjà ?
– Je suis désolé, Abuelo. »
Le grand-père posa sa main sur celle de son petit-fils.
« Je sais que tu vis loin. »
Il s’arrêta encore.
« Mais tu as eu raison de revenir. »
L’un et l’autre se turent pendant quelques instants.
« Tu veux un verre de mezcal ?
– À cette heure-ci ?
– On a bien le droit, une fois tous les vingt ans… »
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
« Cette histoire n’est rien. Un moment volé au temps. Quelques heures entre l’Atlantique et Détroit, suspendues dans la chaleur de l’été au-dessus de l’asphalte désagrégé des rues. Le rêve d’une ville en décadence, la vitrine de nos échecs et de nos faillites, le fossé dans lequel on ne cesse de jeter les corps dépecés des exclus et des abandonnés. Le monde tel qu’il est. Un chaos perpétuellement renouvelé que nous cherchons sans cesse à rationaliser pour lui donner un sens et satisfaire notre fantasme d’équilibre. Et au creux duquel nous inventons nos vies. »
Tout s’écoule, Éditions Bartillat, 2023 (extrait)
une photo sur Instagram,
ton fil qui s’évapore dans les montagnes fumeuses de Caroline du Nord
pourquoi l’as-tu postée au monde plutôt que de me la transmettre, à moi ?
quel égoïsme dans l’amour, quel égocentrisme (le mien)…
j’annule la possibilité de ton existence aux autres


te laisser reprendre ton souffle,
ne pas t’effrayer,
peut-être es-tu déjà mort à notre amour – quel droit ai-je de prononcer ce mot dans le doute –, à ce désir que tu inventes pour moi, je me laisse porter par le mirage
Luisance, (extrait)
diner avec G. que je retrouve sur la plage, j’aime… - Antoine Vigne

diner avec G. que je retrouve sur la plage, j’aime toujours lui parler. proximité de vues, fraternité d’esprit. il me parle de ses expériences de dépression et de la prise de venin de crapaud comme remède, un moment d’abandon de la pensée, ce qui rejoint exactement mon idée, aller au-delà de la méditation (qui est encore une direction de l’esprit qui se cherche un refuge contre lui-même) et embrasser la présence (brute?) dans l’univers, la présence libérée de la pensée, aller au-delà de la culture donc, savoir ne pas en avoir peur
beaucoup de rencontres, sur la plage, dans le village, Tsohil, Martin et Jean-François, Jorge, Jose, Florian et François, et puis Leon et Oliver
Eduardo et Dan et Adam comme tribu
les motos qui passent, le bruit de leur pétarade, elles laissent toujours la place aux chiens qui se baladent comme ils se souhaitent, cela crée un lien différent avec les êtres, l’espace est partagé, enfin, l’idée de domination, d’organisation se relâche, avec tout ce que cela entraîne, le non-fini, le non-tenté, et c’est très bien, l’océan reste l’océan, la lumière la lumière,
les manguiers se chargent de fruits qui tombent avant d’être murs, la chaleur annonce les mois d’été, des chats hurlent dans la nuit, faisant aboyer tous les chiens alentours,
je mange dans les échoppes, beau plat de poisson à Afe mais le plus charmant est la Mesita de Daniela que fréquente Adam
Sin nombre et tous les bars, notamment ceux de la plage dans lesquels je ne fais que passer, je préfère lire (étrangement?), m’allonger sur le lit et écouter les bruits de la nuit
même les couleurs s’endorment dans la poussière

 

#carnetsdevoyage #carnetsintermittents #minirécit #zipolite
15 mars 2025
un scorpion en arrivant hier soir après la route d… - Antoine Vigne
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un scorpion en arrivant hier soir après la route de Huatulco,
le chien qui finit les restes sur la table
un quiscale hurlant sous la table devant la plage ce matin,
les grands rouleaux, l’eau couleur émeraude en transparence, des corps nus à la pelle, allongés, marchant face au couchant, la côte de Oaxaca,
chercher un peu d’histoire mais il n’y a pas grand chose sur la localité, ni dans les guides ni sur le net à part les mêmes conseils pour les touristes, je voudrais en savoir plus, sur la végétation, la lumière, les Zapotecs des collines, les tortues qui nichent dans les village voisins, les grands courants océaniques, le Zipolite qui nait dans les années 60-70 aussi, surtout, évidemment, l’histoire de ceux qui sont venus regarder des éclipses et sont restés dans des maisons aux toits de palmess, pas d’électricité à l’époque, pas d’eau courante, je pense à Véronique et ses voyages dans le Mexique de l’époque, ses photos, elle nous avait raconté tout cela pendant le voyage de 2003 avec Hervé,
mais Zipolite : cela signifierait la plage du mort, plaça des muerto,
une autre plage du mort donc, comme à Sitges ou ailleurs, les grands courants de l’océan paient leur tributs aux dieux depuis longtemps, mais, comme ailleurs, ce qui était interdit, maudit, isolement devient esquive (combien de nuances pour dire « s’échapper », fuir, décamper, déguerpir, décaniller, disparaitre, et celles qui disent l’ouverture à l’ailleurs, l’évasion justement, ou est-ce moi qui leur donne cette perception édulcorée, je n’ose plus dire mystique depuis que j’ai lu Ellul qui rapproche le nihilisme et le mysticisme… )
besoin de réinventer certains concepts donc et c’est très bien, la plage aidera, la nuit, le vent hippie qui souffle sur le pays du peuple des nuages,
et s’enivrer dans les vapeurs de Mezcalitas et autres, parler, retrouver des garçons que je n’ai plus vus depuis des années, manque Jonathan évidemment…
#zipolite #minirécit #évasion #peupledesnuages

#carnetsdevoyage #évasion #mexico #minirécit #peupledesnuages #zipolite
8 mars 2025
la beauté des plantes, la luxuriance de la nature… - Antoine Vigne
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la beauté des plantes, la luxuriance de la nature dans les avenues de Mexico, les cactus, les feuilles immenses, les racines qui détériorent les trottoirs, finissent ce qu’ont commencé les séismes à répétition, un chevauchement des mondes donc, comme les façades, les matériaux, les crépis, les couleurs, l’ancien qui jouxte l’ultra-contemporain, l’ultra-moderne, le béton lissé, les câbles qui pendent, dessinent des partitions à travers lesquelles on voit les tours, les grands immeubles du paseo de la Reforma, je pousse jusqu’au musée d’anthropologie pour voir les salles de Oaxaca, les peuples des nuages, les Olmèques aussi avec leurs visages énormes dans la pierre noire, de grands jaguars, cela tranche sur l’austère grandeur de la salle de Tenochtitlan,
puis je passe le reste de l’après-midi dans Cuauthémoc, un itinéraire sur les traces de Barragan, les immeubles d’habitation dans la poussière des échappements, des rues bondées, la circulation étouffante, ici et là les façades des années 30-40, le modernisme international, la Bauhaus, on sent l’élève plus que le maître, suivre un courant, en en appréciant les intuitions, la langue, simplicité des lignes, ouverture sur la lumière, tout cela se retrouvera dans les travaux plus tardifs, son œuvre veritable, les maisons aux couleurs vives, la sublimation des codes pour une intimité torturée mais personnelle,
je retrouve Eduardo, poursuite de l’aventure
#cdmx #minirécit #barragan #architecture #architectureetluxuriance #chevauchementdesmondes

#architecture #architectureetluxuriance #barragan #carnetsdevoyage #cdmx #chevauchementdesmondes #mexico #minirécit
6 mars 2025
Lisbonne donc. Jours bénis avec Jonathan. Sinusit… - Antoine Vigne
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Lisbonne donc. Jours bénis avec Jonathan. Sinusite pourtant, qui m’empêche violemment de dormir, de me lever tôt, de profiter comme je le voudrais. La ville se dévoile au fil des rues, des collines, la Praça dos flores en bas de l’appartement, et puis les installations et les performances de la saison contemporaine japonaise Engawa conçue par Emmanuelle. Course autour du ballon sans cesse évasif du collectif Mê (au lever du jour sur la Praça do Commercio, près de la tour de Belem face à l’embouchure du Tage, mais nous le ratons toujours). Nous marchons, Jonathan et moi, heureux d’être là ensemble, je l’écoute me dire que ce n’est pas grave de flâner, d’aller à son rythme, nous rentrons dans les galeries de design autour de Sao Bento, le LisbonMobler, puis nous remontons les quais, nous trouvons le musée des arts antiques recommandé par Steve pour la Tentation de Saint Antoine de Bosch. Elle est là, sans foule, sans personne en fait, relativement petite de taille mais envoutante comme tous les Bosch. Le flou sur la signification, la prolixité des chimères, des associations folles, des corps torturés, juxtaposés, les visions dont on ne sait pas si elles sont fabuleuses ou monstrueuses mais toujours délicatement peintes, offertes, proposées comme des délices. Et le saint, le saint au milieu qui observe le monde, qui ne garde qu’un doigt mollement pointé vers la minuscule chapelle où un Christ solitaire montre un Christ en Croix sans qu’on sache vraiment ce qui restera de ce petit bout de divinité auréolée perdue dans un réel qui prolifère, qui ne cesse d’inventer de nouvelles possibilités. Nous restons longtemps puis nous continuons, trouvons une autre tentation de saint Antoine, de David Téniers cette fois, puis des apôtres de Murillo. Le jardin qui surplombe l’un des ports industriels du Tage est une petite oasis de terrasse où nous nous installons rapidement avant la fermeture, avant de poursuivre vers Belem et le musée maritime fermé mais dont nous longeons les bassins, la halle en béton qui laisse entrevoir des nefs de gala.

#art #emmanuelledemontgazon #flâner #friends #jonathan #lisboa #lisbonne #minirécit
28 juillet 2023
Belle semaine en fait, dense et compliquée par ce… - Antoine Vigne
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Belle semaine en fait, dense et compliquée par certains aspects, le retour – je dirais la rentrée comme on parle d’une rentrée dans l’atmosphère – à New York est toujours compliqué, dense, fait de mondes qui s’entrechoquent, un désir que l’ajustement se fasse sans vagues mais les ondulations concentriques continuent de se faire sentir généralement pendant des jours qui deviennent parfois semaines… gérer le débordement d’un monde sur l’autre donc.

Conversation avec Azu Nwagbogu pour un article/entretien à venir dans L’Architecture d’aujourd’hui. Bel échange, la notion de scène africaine compliquée, la question des restitutions comme manière de penser l’humanité, la perte d’une intelligence, dit-il, cela me fait penser au Rêve mexicain de Le Clezio, l’idée d’une pensée interrompue dont nous avons mal conscience mais dont la trace pourrait se retrouver enfin dans la création, la photographie contemporaine notamment. Des noms, des images – Thierry Oussou, Moufouli Bello, Joana Choumali, et puis évidemment Zanele Muholi, Ibrahim Mahama), envie de creuser comme toujours dans ces moments-là, comment garder le cap et chercher dans les méandres qui s’offrent ?

Cécile à la maison une partie de la semaine. Marches longues. Échanges sur le manque, le deuil. Hier soirée à San Pedro Tavern à Red Hook autour d’Anthony et Sammy qui partent pour Berlin pour trois mois. Conversation longue avec Eric de narchitects, à propos Giono étonnamment puisque je viens de relire la Naissance de l’Odyssée… mais à propos de son père aussi, de son rapport à l’écriture. Dans une librairie sur le chemin, trouvé La Seconde de Colette et ses Lettres au petit corsaire, ainsi qu’un Naomi Klein et livre à la couverture de 73 qui m’attire évidemment.

 

#art #friends #jonathan #littérature #minirécit #ondulationsconcentriques #rentréedanslatmosphère #sanpedrotavern #semainederetour
15 mai 2023
Difficulté à écrire dans les cafés, il y a de … - Antoine Vigne
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Difficulté à écrire dans les cafés, il y a de la musique partout. Pas un où j’ai vraiment trouvé le calme depuis un mois alors que, chaque fois, avant d’entrer, j’espère. Bouchons d’oreilles donc, pour m’enfermer dans un espace qui convient et travailler. Le silence comme un luxe inaccessible. Mais la Porte Dorée reste un havre où je me retrouve, et cela englobe le café des Cascades et sa musique… parce que baucoup d’histoires mêlées s’y croisent, parlent de Charenton, de ma grand-mère, ma tante, mon parrain et Danièle, la Foire du Trône, ma mère évidemment et mes séjours contemporains.

Rennes avec Arthur, deux jours seulement, journée à Saint-Malo, la foule des grands jours dans les rues minérales qui manquent de charme. Peut-être est-ce la promiscuité, je ne m’identifie pas à ces couleurs, mais la grandeur refaite dans les années 1940-1950 par Louis Arretche incarne l’un des fantômes de la reconstruction qui me suivent et qui racontent un monde où j’ai eu l’impression de grandir. Envie de chercher plus loin l’histoire de ces villes entièrement réinventées après la guerre, la signification de l’urbanisme social, le conflit de l’identique et de la modernité, le béton qui sauve.

Belle marche ensuite sur le Sillon depuis les rochers sculptés de Rothéneuf. Histoire étrange de l’abbé Fouré et ses oeuvres d’art brut qui échappent complètement à la sphère religieuse. Cet espace vide entre sa vie spirituelle et sa pratique artistique m’intrigue.

Rennes, les Horizons, la ville moderne. Mon oeil se réfugie toujours dans ces lignes droites.

 

#architecture #architecturedelarecontruction #art #arthur #carnetsdevoyage #friends #louisarretche #minirécit #rennes #saintmalo
25 avril 2023
2 janvier: retour, l’année commence. Les nouvel… - Antoine Vigne

2 janvier: retour, l’année commence. Les nouvelles qui reprennent, des disparitions surtout, l’une après l’autre, qui tracent des images indélébiles, celle d’Anita Pointer des Pointer Sisters (Jean danse, dansera toujours sur “I’m So Excited”, le post-disco rejoint la dance et le R&B mais j’entends surtout le disco, mon corps s’y retrouve, celui de Jonathan aussi – regardé hier soir toutes les vidéos que nous pouvons trouver en ligne… électricité qui passe dans la pièce), celle d’Arata Isozaki dont la City in the Air projette une ombre longue sur mes images de la ville, de l’urbanisme, d’un avenir fantasmé entre cauchemar et féérie (impossible de séparer la ville des désirs et des peurs qui s’entrechoquent), et puis celle de l’ancien pape Benoit dont les panégyriques m’agacent tout particulièrement dans leur superfluité, l’emphase diplomatique stupide des communiqués officiels courant après un temps qui leur échappe toujours: non, Benoit XVI n’était pas un grand théologien, un grand pape, c’est un homme qui n’a pas compris son époque, qui a vécu hier et avant-hier, qui a perpétué une vision rétrograde de l’Eglise, de l’humanité, de la sexualité, de la prêtrise, c’était un doctrinaire plus soucieux de ce qu’il pensait le texte et la tradition que la vie, la souffrance, la complexité de l’être. Un pape aussi qui a refusé de redevenir cardinal pour satisfaire la partie la plus réactionnaire de l’Eglise, un dirigeant qui n’a su gérer ni la crise de la pédophilie ni les réformes nécessaires ni l’ouverture aux victimes. Et ce corps qu’on expose dans ses habits comme un gisant est indécent dans ce qu’il signale d’idolâtrie latente dans une institution en perdition. Agacement donc. Mais il me reste Anita Pointers…

#2janvier2023 #aberration #agacement #anitapointer #arataisozaki #architecture #architecturemoderne #atterissage #benoitxvi #cityintheair #disco #minirécit #modernarchitecture #pointersisters #postdisco #religion #retour
2 janvier 2023
D’autres rencontres, d’autres moments: la visi… - Antoine Vigne
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D’autres rencontres, d’autres moments: la visite du jardin botanique (des noms qui s’insèrent dans la promenade: euphorbes candélabres, cactus clergé, le Bakoua aux racines tentaculaires, le Gommier rouge, le figuier pleureur) et des histoires encore, celle de l’arbre qu’on appelle fromager autour duquel rodent des esprits troubles liés à l’esclavage, aux tortures infligées contre son écorce en épines drues. Le soir, nous retrouvons Nathalie et ses amis sur la plage de la Perle puis nous allons chercher un coucher de soleil qui se pose juste au bout d’une pointe rocheuse à Grande Anse. Mathis (autre rencontre de notre premier soir au Paradise Café) nous rejoint, me parle de danse Lewoz et de maitre Ka. Mais la conversation repart sur l’histoire politique de la Guadeloupe, le rhum, les défis agricoles de l’île, le Bumindom ou Bureau des migrations d’outre-mer dont il me faut un moment pour retrouver la mémoire enfouie dans de vieux souvenirs des cours à Sciences-Po. Là encore, un fil à tirer, une histoire à aller chercher. Mais la rencontre la plus inattendue : celle de Sabine qui voyage seule depuis Munich et nous raconte ses étés d’enfance à suivre sa grand-mère en Inde sur les traces de Schopenhauer et du védanta. Les histoires se croisent, défilent comme les vagues qu’on aperçoit se former sur la barrière de corail, au large, et qui n’arrivent jamais complètement jusqu’à la plage parce qu’elles replongent et se fondent dans l’onde. J’ai mis en pause les relectures du roman qui me posent problème après m’avoir donné des illusions électrifiantes. Dans les supermarchés, l’excitation joyeuse des fêtes approchantes est palpable et Kenny nous emmène dans une kassaverie. Galettes de manioc, jus de canne à sucre. Un panneau dit “la santé d’abord”…

#arbrefromager #botanique #bumindom #carnetsdevoyage #colonialisme #colonialismeetplantarions #écriture #euphorbecandélabre #friends #guadeloupe #histoiredelesclavage #histoiresglanées #minirécit #nomsquisinsèrent #rencontresétagées #schopenhauer #vedanta
24 décembre 2022
Deshaies, troisième jour. Beaucoup de rencontres,… - Antoine Vigne
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Deshaies, troisième jour. Beaucoup de rencontres, une soirée avec Pascal et Rémy, le tour de Pointe-à-Pitre dans l’obscurité du jour le plus court de l’année, des ombres qui se dressent, les façades créoles et coloniales qui jouxtent les balcons en béton d’un modernisme indéterminé puis la silhouette illuminée de l’intérieur de l’église Saint-Pierre Saint-Paul avec ses poutrelles de fer qui répercutent une répétition de chants de Noël très classique, proche ou semblable à celles de mon enfance dans les quartiers de l’ouest parisien. La ville semble vide. De l’autre côté de la place, un le Palais de Justice abandonné d’Ali Tur, architecte du ministère des colonies pendant les années 30 dont je connaissais pas encore le nom mais que je découvre le lendemain dans un ouvrage acheté au Jardin Botanique de Deshaies. C’est généralement par l’architecture que je rencontre l’histoire des villes, des pays, par les bâtiments qui dorment, marqués du passage du temps, par les blessures, les injures, l’indifférence. Pointe-à-Pitre semble pleine de cette indifférence suspicieuse vis-à-vis de ses bâtiments, la vie s’est projetée ailleurs, écartelée entre ses jumeaux territoriaux, sa Grande et sa Basse Terre. J’écris tout cela sans vraiment savoir encore, à partir des bribes d’histoire que me livre Pascal, les textes parcourus ici et là, dans les guides trouvés au gite de Valérie, ailleurs: l’histoire de l’aéroport du Raizet, par exemple, dont la piste d’atterrissage est la plus longue des Caraïbes parce qu’il lui a fallu accueillir l’une des bombes atomiques utilisées dans les essais atomiques de Mururoa en 1967 (conduisant, par effet secondaire étrange, à la répression violente d’émeutes locales). Je suis des pistes, des traces dirait Chamoiseau quand il cite Glissant. J’attends qu’elles me racontent une terre, des gens.

#aéroportduraizet #alitur #architecturemoderne #artdéco #carnetsdevoyage #écouterlevent #histoiresdarchitecture #histoirestournéesetdétournées #minirécit #pointeàpitre
24 décembre 2022
Ne pas trop penser, ne pas regarder les sondages q… - Antoine Vigne
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Ne pas trop penser, ne pas regarder les sondages qui donnent gagnants les Républicains dans quelques semaines (et donc l’humanité perdante sur toute la planète, je sais, je grossis le trait mais que faire d’autre face à la stupidité d’un système que tout le monde sent dépassé par l’emballement du temps et de l’histoire?). Je lis un article sur un livre de Sophie Gosselin sur les nouvelles institutions qui se mettent en place localement, à toute petite échelle, de par le monde et qui doivent réinventer notre rapport au vivant et au politique. Elle cite les auditions du Parlement de Loire dont j’ai lu des extraits mis en pages par Camille de Toledo (et qui me donnent espoir, c’est vrai). Je vois dans le même moment tous les rapports et les images de Paris+, le nouvel Art Basel parisien, j’aperçois sur Insta une performance dans le bâtiment de Niemeyer au siège du Parti communiste pour un public sans doute ultra sélect et je me demande jusqu’où peut aller la farce dont nous faisons tous partie. Mais j’envoie aussi un dossier de candidature à une résidence qui me fait me replonger dans l’étrange moment du modernisme architectural au Cambodge, les quelques années allant de l’indépendance à la folie des Khmers rouges et cela évoque les ruines d’une utopie qui se répète, les villas et les bâtiments de Vann Molyvan qui disparaissent dans un crépuscule toujours recommencé. J’écris aussi, doucement aujourd’hui, mais je sais que j’avance, que le texte s’ancre plus avant. Tout est stable au creux de la tempête. Nous nous habituons au chaos, nous prenons conscience qu’il a emporté ce qui restait de nos illusions.

#21octobre2022 #andreasangelidakis #architecture #art #artcontemporain #audemarpiguet #camilledetoledo #écrire #littérature #minirécit #modernismearchitectural #niemeyer #paris+ #parlementdeloire #réinventerlapolitique #sophiegosselin #toutestchaos #vannmolyvan #vendredi
21 octobre 2022
Lumineuse surprise à la biennale de Bonifacio où… - Antoine Vigne
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Lumineuse surprise à la biennale de Bonifacio où les œuvres parlent de mer, de tempêtes – naturelles et intérieures – d’exil, du retour permanent de la violence au cœur de toute rencontre (l’histoire coloniale n’est jamais loin, ni celle des drames migratoires contemporains qui surgissent dans la vidéo d’Isaac Julien ou dans celle de Laetitia Echakhch – on devine l’innocence ou l’inconscience de l’histoire dans les sauts des enfants dans l’eau du port depuis murs de la forteresse Al Jadid). Mais l’on oscille aussi, et c’est la beauté de ce parcours, entre les portraits fragiles d’adolescents de Rineke Dijkstra et la tentation – le désir, le besoin ? – de revenir à l’unité du discours, de la perception – il y a l’arbre fantomatique et multi-centenaire de Matt Colishaw et les vagues sublimées d’Ange Leccia qui s’accordent aux orbes suspendus de Mao Tao. Les questions du monde contemporain sont là, dans le vieux cinéma et la caserne abandonnée où sont présentées les œuvres. On voit la Sardaigne qui émerge de l’autre côté de l’eau juste au sortir de l’exposition, inaccessible comme toutes les rencontres. C’est assez envoutant.

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25 août 2022
Un dimanche à CDMX, l’excitation palpable dans … - Antoine Vigne
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Un dimanche à CDMX, l’excitation palpable dans les cafés pour la victoire de Sergio Perez au Grand Prix de Monaco, les rues que nous traversons en taxi et les sons de feux d’artifice pour les saints qu’on fête. Les marches dans Roma, le calme qui s’installe, les conversations avec Jonathan sur ce qu’est le calme à deux, le doute permanent sur la présence de l’autre qu’il faut surmonter. Les retrouvailles avec l’Avenida Amsterdam. Un mezcal a Baltra où nous nous dessinons l’un l’autre. Et puis la découverte excitée que Total Recall à été filmé ici (l’architecture ici raconte partout un monde à venir, impossible de ne pas y voir des visions de science-fiction). La fatigue aussi de la soirée a Tom’s Leather Bar ou nous avons rencontré Sergio. Et les lectures qui ponctuent la journée, apportent des images d’ailleurs: l’histoire de l’orque qui meurt dans la Seine, l’interview de Dominique Schnapper qui parle de la définition de l’homme normal selon Freud, celui qui aime et qui travaille, qui trouve l’ancrage dans son essentiel. Quelques pages du Goncourt de Mbougar Sar. D’autres marches plus tard. Coyoacan et un mauvais restaurant, puis le Tres Tonala décevant aussi mais émouvant parce que nous y parlons de ce que nous recherchons l’un et l’autre.

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30 mai 2022
Une semaine étrange, comme pour tout le monde. L’U… - Antoine Vigne
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Une semaine étrange, comme pour tout le monde. L’Ukraine partout, les questions qui se posent, le spectacle de la guerre qui n’a pas de sens mais que nous vivons en direct, en cherchant des points d’appui, des manières de nous sentir impliqués sans l’être totalement. Mais pourra-t-on rester en dehors? N’est-ce pas le modèle churchillien du “entre le déshonneur et la guerre vous aviez le choix, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre”? Ou est-ce au contraire la vitrine d’une autre manière de penser les conflits? Mais, dans ce cas, pourquoi faire commerce avec l’Arabie Saoudite, avec la Chine, pourquoi vendre des armes, pourquoi oublier tous les déséquilibres. Nous gérons le chaos, nous gérons le monde et nos contradictions, nos compromissions. Peut-être n’y a-t-il pas d’autre voie, peut-être se glisse au milieu de tout cela la tension vers la justice dont parle Martin Luther King et les combats se font-ils un à un. Je suis prêt à le croire mais je pleure, comme tous aujourd’hui, l’absurdité de la violence de Putin et de tous les autocrates contemporains, de Xi à Bolsonaro et à Trump parce qu’ils sont tous les mêmes, ils incarnent toutes les haines et les frustrations et les mensonges et les petitesses de ce monde. Au milieu de tout cela, pourtant, nous vivons. Des lectures donc (Baldwin encore, Joan Didion, Duras encore et toujours, le texte de Florence Tamagne), des spectacles (le Don Carlo de Verdi au Met hier avec les fabuleux Jamie Barton et Etienne Dupuis, et, la semaine dernière, Joey Arias à Joe’s Pub), et des films (le Cuirassé Potemkine, Carmen Jones), des marches. Dans notre rue, un arbre est abattu parce qu’un mur s’est effondré et cela me trouble plus que je ne l’imaginais. Pourquoi, lorsqu’un mur s’effondre préférons-nous couper l’arbre plutôt que renforcer le mur?

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11 mars 2022
diner avec G. que je retrouve sur la plage, j’aime… - Antoine Vigne

diner avec G. que je retrouve sur la plage, j’aime toujours lui parler. proximité de vues, fraternité d’esprit. il me parle de ses expériences de dépression et de la prise de venin de crapaud comme remède, un moment d’abandon de la pensée, ce qui rejoint exactement mon idée, aller au-delà de la méditation (qui est encore une direction de l’esprit qui se cherche un refuge contre lui-même) et embrasser la présence (brute?) dans l’univers, la présence libérée de la pensée, aller au-delà de la culture donc, savoir ne pas en avoir peur
beaucoup de rencontres, sur la plage, dans le village, Tsohil, Martin et Jean-François, Jorge, Jose, Florian et François, et puis Leon et Oliver
Eduardo et Dan et Adam comme tribu
les motos qui passent, le bruit de leur pétarade, elles laissent toujours la place aux chiens qui se baladent comme ils se souhaitent, cela crée un lien différent avec les êtres, l’espace est partagé, enfin, l’idée de domination, d’organisation se relâche, avec tout ce que cela entraîne, le non-fini, le non-tenté, et c’est très bien, l’océan reste l’océan, la lumière la lumière,
les manguiers se chargent de fruits qui tombent avant d’être murs, la chaleur annonce les mois d’été, des chats hurlent dans la nuit, faisant aboyer tous les chiens alentours,
je mange dans les échoppes, beau plat de poisson à Afe mais le plus charmant est la Mesita de Daniela que fréquente Adam
Sin nombre et tous les bars, notamment ceux de la plage dans lesquels je ne fais que passer, je préfère lire (étrangement?), m’allonger sur le lit et écouter les bruits de la nuit
même les couleurs s’endorment dans la poussière

 

#carnetsdevoyage #carnetsintermittents #minirécit #zipolite
15 mars 2025
un scorpion en arrivant hier soir après la route d… - Antoine Vigne
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un scorpion en arrivant hier soir après la route de Huatulco,
le chien qui finit les restes sur la table
un quiscale hurlant sous la table devant la plage ce matin,
les grands rouleaux, l’eau couleur émeraude en transparence, des corps nus à la pelle, allongés, marchant face au couchant, la côte de Oaxaca,
chercher un peu d’histoire mais il n’y a pas grand chose sur la localité, ni dans les guides ni sur le net à part les mêmes conseils pour les touristes, je voudrais en savoir plus, sur la végétation, la lumière, les Zapotecs des collines, les tortues qui nichent dans les village voisins, les grands courants océaniques, le Zipolite qui nait dans les années 60-70 aussi, surtout, évidemment, l’histoire de ceux qui sont venus regarder des éclipses et sont restés dans des maisons aux toits de palmess, pas d’électricité à l’époque, pas d’eau courante, je pense à Véronique et ses voyages dans le Mexique de l’époque, ses photos, elle nous avait raconté tout cela pendant le voyage de 2003 avec Hervé,
mais Zipolite : cela signifierait la plage du mort, plaça des muerto,
une autre plage du mort donc, comme à Sitges ou ailleurs, les grands courants de l’océan paient leur tributs aux dieux depuis longtemps, mais, comme ailleurs, ce qui était interdit, maudit, isolement devient esquive (combien de nuances pour dire « s’échapper », fuir, décamper, déguerpir, décaniller, disparaitre, et celles qui disent l’ouverture à l’ailleurs, l’évasion justement, ou est-ce moi qui leur donne cette perception édulcorée, je n’ose plus dire mystique depuis que j’ai lu Ellul qui rapproche le nihilisme et le mysticisme… )
besoin de réinventer certains concepts donc et c’est très bien, la plage aidera, la nuit, le vent hippie qui souffle sur le pays du peuple des nuages,
et s’enivrer dans les vapeurs de Mezcalitas et autres, parler, retrouver des garçons que je n’ai plus vus depuis des années, manque Jonathan évidemment…
#zipolite #minirécit #évasion #peupledesnuages

#carnetsdevoyage #évasion #mexico #minirécit #peupledesnuages #zipolite
8 mars 2025
la beauté des plantes, la luxuriance de la nature… - Antoine Vigne
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la beauté des plantes, la luxuriance de la nature dans les avenues de Mexico, les cactus, les feuilles immenses, les racines qui détériorent les trottoirs, finissent ce qu’ont commencé les séismes à répétition, un chevauchement des mondes donc, comme les façades, les matériaux, les crépis, les couleurs, l’ancien qui jouxte l’ultra-contemporain, l’ultra-moderne, le béton lissé, les câbles qui pendent, dessinent des partitions à travers lesquelles on voit les tours, les grands immeubles du paseo de la Reforma, je pousse jusqu’au musée d’anthropologie pour voir les salles de Oaxaca, les peuples des nuages, les Olmèques aussi avec leurs visages énormes dans la pierre noire, de grands jaguars, cela tranche sur l’austère grandeur de la salle de Tenochtitlan,
puis je passe le reste de l’après-midi dans Cuauthémoc, un itinéraire sur les traces de Barragan, les immeubles d’habitation dans la poussière des échappements, des rues bondées, la circulation étouffante, ici et là les façades des années 30-40, le modernisme international, la Bauhaus, on sent l’élève plus que le maître, suivre un courant, en en appréciant les intuitions, la langue, simplicité des lignes, ouverture sur la lumière, tout cela se retrouvera dans les travaux plus tardifs, son œuvre veritable, les maisons aux couleurs vives, la sublimation des codes pour une intimité torturée mais personnelle,
je retrouve Eduardo, poursuite de l’aventure
#cdmx #minirécit #barragan #architecture #architectureetluxuriance #chevauchementdesmondes

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6 mars 2025
Lisbonne donc. Jours bénis avec Jonathan. Sinusit… - Antoine Vigne
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Lisbonne donc. Jours bénis avec Jonathan. Sinusite pourtant, qui m’empêche violemment de dormir, de me lever tôt, de profiter comme je le voudrais. La ville se dévoile au fil des rues, des collines, la Praça dos flores en bas de l’appartement, et puis les installations et les performances de la saison contemporaine japonaise Engawa conçue par Emmanuelle. Course autour du ballon sans cesse évasif du collectif Mê (au lever du jour sur la Praça do Commercio, près de la tour de Belem face à l’embouchure du Tage, mais nous le ratons toujours). Nous marchons, Jonathan et moi, heureux d’être là ensemble, je l’écoute me dire que ce n’est pas grave de flâner, d’aller à son rythme, nous rentrons dans les galeries de design autour de Sao Bento, le LisbonMobler, puis nous remontons les quais, nous trouvons le musée des arts antiques recommandé par Steve pour la Tentation de Saint Antoine de Bosch. Elle est là, sans foule, sans personne en fait, relativement petite de taille mais envoutante comme tous les Bosch. Le flou sur la signification, la prolixité des chimères, des associations folles, des corps torturés, juxtaposés, les visions dont on ne sait pas si elles sont fabuleuses ou monstrueuses mais toujours délicatement peintes, offertes, proposées comme des délices. Et le saint, le saint au milieu qui observe le monde, qui ne garde qu’un doigt mollement pointé vers la minuscule chapelle où un Christ solitaire montre un Christ en Croix sans qu’on sache vraiment ce qui restera de ce petit bout de divinité auréolée perdue dans un réel qui prolifère, qui ne cesse d’inventer de nouvelles possibilités. Nous restons longtemps puis nous continuons, trouvons une autre tentation de saint Antoine, de David Téniers cette fois, puis des apôtres de Murillo. Le jardin qui surplombe l’un des ports industriels du Tage est une petite oasis de terrasse où nous nous installons rapidement avant la fermeture, avant de poursuivre vers Belem et le musée maritime fermé mais dont nous longeons les bassins, la halle en béton qui laisse entrevoir des nefs de gala.

#art #emmanuelledemontgazon #flâner #friends #jonathan #lisboa #lisbonne #minirécit
28 juillet 2023
Belle semaine en fait, dense et compliquée par ce… - Antoine Vigne
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Belle semaine en fait, dense et compliquée par certains aspects, le retour – je dirais la rentrée comme on parle d’une rentrée dans l’atmosphère – à New York est toujours compliqué, dense, fait de mondes qui s’entrechoquent, un désir que l’ajustement se fasse sans vagues mais les ondulations concentriques continuent de se faire sentir généralement pendant des jours qui deviennent parfois semaines… gérer le débordement d’un monde sur l’autre donc.

Conversation avec Azu Nwagbogu pour un article/entretien à venir dans L’Architecture d’aujourd’hui. Bel échange, la notion de scène africaine compliquée, la question des restitutions comme manière de penser l’humanité, la perte d’une intelligence, dit-il, cela me fait penser au Rêve mexicain de Le Clezio, l’idée d’une pensée interrompue dont nous avons mal conscience mais dont la trace pourrait se retrouver enfin dans la création, la photographie contemporaine notamment. Des noms, des images – Thierry Oussou, Moufouli Bello, Joana Choumali, et puis évidemment Zanele Muholi, Ibrahim Mahama), envie de creuser comme toujours dans ces moments-là, comment garder le cap et chercher dans les méandres qui s’offrent ?

Cécile à la maison une partie de la semaine. Marches longues. Échanges sur le manque, le deuil. Hier soirée à San Pedro Tavern à Red Hook autour d’Anthony et Sammy qui partent pour Berlin pour trois mois. Conversation longue avec Eric de narchitects, à propos Giono étonnamment puisque je viens de relire la Naissance de l’Odyssée… mais à propos de son père aussi, de son rapport à l’écriture. Dans une librairie sur le chemin, trouvé La Seconde de Colette et ses Lettres au petit corsaire, ainsi qu’un Naomi Klein et livre à la couverture de 73 qui m’attire évidemment.

 

#art #friends #jonathan #littérature #minirécit #ondulationsconcentriques #rentréedanslatmosphère #sanpedrotavern #semainederetour
15 mai 2023
Difficulté à écrire dans les cafés, il y a de … - Antoine Vigne
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Difficulté à écrire dans les cafés, il y a de la musique partout. Pas un où j’ai vraiment trouvé le calme depuis un mois alors que, chaque fois, avant d’entrer, j’espère. Bouchons d’oreilles donc, pour m’enfermer dans un espace qui convient et travailler. Le silence comme un luxe inaccessible. Mais la Porte Dorée reste un havre où je me retrouve, et cela englobe le café des Cascades et sa musique… parce que baucoup d’histoires mêlées s’y croisent, parlent de Charenton, de ma grand-mère, ma tante, mon parrain et Danièle, la Foire du Trône, ma mère évidemment et mes séjours contemporains.

Rennes avec Arthur, deux jours seulement, journée à Saint-Malo, la foule des grands jours dans les rues minérales qui manquent de charme. Peut-être est-ce la promiscuité, je ne m’identifie pas à ces couleurs, mais la grandeur refaite dans les années 1940-1950 par Louis Arretche incarne l’un des fantômes de la reconstruction qui me suivent et qui racontent un monde où j’ai eu l’impression de grandir. Envie de chercher plus loin l’histoire de ces villes entièrement réinventées après la guerre, la signification de l’urbanisme social, le conflit de l’identique et de la modernité, le béton qui sauve.

Belle marche ensuite sur le Sillon depuis les rochers sculptés de Rothéneuf. Histoire étrange de l’abbé Fouré et ses oeuvres d’art brut qui échappent complètement à la sphère religieuse. Cet espace vide entre sa vie spirituelle et sa pratique artistique m’intrigue.

Rennes, les Horizons, la ville moderne. Mon oeil se réfugie toujours dans ces lignes droites.

 

#architecture #architecturedelarecontruction #art #arthur #carnetsdevoyage #friends #louisarretche #minirécit #rennes #saintmalo
25 avril 2023
2 janvier: retour, l’année commence. Les nouvel… - Antoine Vigne

2 janvier: retour, l’année commence. Les nouvelles qui reprennent, des disparitions surtout, l’une après l’autre, qui tracent des images indélébiles, celle d’Anita Pointer des Pointer Sisters (Jean danse, dansera toujours sur “I’m So Excited”, le post-disco rejoint la dance et le R&B mais j’entends surtout le disco, mon corps s’y retrouve, celui de Jonathan aussi – regardé hier soir toutes les vidéos que nous pouvons trouver en ligne… électricité qui passe dans la pièce), celle d’Arata Isozaki dont la City in the Air projette une ombre longue sur mes images de la ville, de l’urbanisme, d’un avenir fantasmé entre cauchemar et féérie (impossible de séparer la ville des désirs et des peurs qui s’entrechoquent), et puis celle de l’ancien pape Benoit dont les panégyriques m’agacent tout particulièrement dans leur superfluité, l’emphase diplomatique stupide des communiqués officiels courant après un temps qui leur échappe toujours: non, Benoit XVI n’était pas un grand théologien, un grand pape, c’est un homme qui n’a pas compris son époque, qui a vécu hier et avant-hier, qui a perpétué une vision rétrograde de l’Eglise, de l’humanité, de la sexualité, de la prêtrise, c’était un doctrinaire plus soucieux de ce qu’il pensait le texte et la tradition que la vie, la souffrance, la complexité de l’être. Un pape aussi qui a refusé de redevenir cardinal pour satisfaire la partie la plus réactionnaire de l’Eglise, un dirigeant qui n’a su gérer ni la crise de la pédophilie ni les réformes nécessaires ni l’ouverture aux victimes. Et ce corps qu’on expose dans ses habits comme un gisant est indécent dans ce qu’il signale d’idolâtrie latente dans une institution en perdition. Agacement donc. Mais il me reste Anita Pointers…

#2janvier2023 #aberration #agacement #anitapointer #arataisozaki #architecture #architecturemoderne #atterissage #benoitxvi #cityintheair #disco #minirécit #modernarchitecture #pointersisters #postdisco #religion #retour
2 janvier 2023
D’autres rencontres, d’autres moments: la visi… - Antoine Vigne
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D’autres rencontres, d’autres moments: la visite du jardin botanique (des noms qui s’insèrent dans la promenade: euphorbes candélabres, cactus clergé, le Bakoua aux racines tentaculaires, le Gommier rouge, le figuier pleureur) et des histoires encore, celle de l’arbre qu’on appelle fromager autour duquel rodent des esprits troubles liés à l’esclavage, aux tortures infligées contre son écorce en épines drues. Le soir, nous retrouvons Nathalie et ses amis sur la plage de la Perle puis nous allons chercher un coucher de soleil qui se pose juste au bout d’une pointe rocheuse à Grande Anse. Mathis (autre rencontre de notre premier soir au Paradise Café) nous rejoint, me parle de danse Lewoz et de maitre Ka. Mais la conversation repart sur l’histoire politique de la Guadeloupe, le rhum, les défis agricoles de l’île, le Bumindom ou Bureau des migrations d’outre-mer dont il me faut un moment pour retrouver la mémoire enfouie dans de vieux souvenirs des cours à Sciences-Po. Là encore, un fil à tirer, une histoire à aller chercher. Mais la rencontre la plus inattendue : celle de Sabine qui voyage seule depuis Munich et nous raconte ses étés d’enfance à suivre sa grand-mère en Inde sur les traces de Schopenhauer et du védanta. Les histoires se croisent, défilent comme les vagues qu’on aperçoit se former sur la barrière de corail, au large, et qui n’arrivent jamais complètement jusqu’à la plage parce qu’elles replongent et se fondent dans l’onde. J’ai mis en pause les relectures du roman qui me posent problème après m’avoir donné des illusions électrifiantes. Dans les supermarchés, l’excitation joyeuse des fêtes approchantes est palpable et Kenny nous emmène dans une kassaverie. Galettes de manioc, jus de canne à sucre. Un panneau dit “la santé d’abord”…

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24 décembre 2022
Deshaies, troisième jour. Beaucoup de rencontres,… - Antoine Vigne
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Deshaies, troisième jour. Beaucoup de rencontres, une soirée avec Pascal et Rémy, le tour de Pointe-à-Pitre dans l’obscurité du jour le plus court de l’année, des ombres qui se dressent, les façades créoles et coloniales qui jouxtent les balcons en béton d’un modernisme indéterminé puis la silhouette illuminée de l’intérieur de l’église Saint-Pierre Saint-Paul avec ses poutrelles de fer qui répercutent une répétition de chants de Noël très classique, proche ou semblable à celles de mon enfance dans les quartiers de l’ouest parisien. La ville semble vide. De l’autre côté de la place, un le Palais de Justice abandonné d’Ali Tur, architecte du ministère des colonies pendant les années 30 dont je connaissais pas encore le nom mais que je découvre le lendemain dans un ouvrage acheté au Jardin Botanique de Deshaies. C’est généralement par l’architecture que je rencontre l’histoire des villes, des pays, par les bâtiments qui dorment, marqués du passage du temps, par les blessures, les injures, l’indifférence. Pointe-à-Pitre semble pleine de cette indifférence suspicieuse vis-à-vis de ses bâtiments, la vie s’est projetée ailleurs, écartelée entre ses jumeaux territoriaux, sa Grande et sa Basse Terre. J’écris tout cela sans vraiment savoir encore, à partir des bribes d’histoire que me livre Pascal, les textes parcourus ici et là, dans les guides trouvés au gite de Valérie, ailleurs: l’histoire de l’aéroport du Raizet, par exemple, dont la piste d’atterrissage est la plus longue des Caraïbes parce qu’il lui a fallu accueillir l’une des bombes atomiques utilisées dans les essais atomiques de Mururoa en 1967 (conduisant, par effet secondaire étrange, à la répression violente d’émeutes locales). Je suis des pistes, des traces dirait Chamoiseau quand il cite Glissant. J’attends qu’elles me racontent une terre, des gens.

#aéroportduraizet #alitur #architecturemoderne #artdéco #carnetsdevoyage #écouterlevent #histoiresdarchitecture #histoirestournéesetdétournées #minirécit #pointeàpitre
24 décembre 2022
Ne pas trop penser, ne pas regarder les sondages q… - Antoine Vigne
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Ne pas trop penser, ne pas regarder les sondages qui donnent gagnants les Républicains dans quelques semaines (et donc l’humanité perdante sur toute la planète, je sais, je grossis le trait mais que faire d’autre face à la stupidité d’un système que tout le monde sent dépassé par l’emballement du temps et de l’histoire?). Je lis un article sur un livre de Sophie Gosselin sur les nouvelles institutions qui se mettent en place localement, à toute petite échelle, de par le monde et qui doivent réinventer notre rapport au vivant et au politique. Elle cite les auditions du Parlement de Loire dont j’ai lu des extraits mis en pages par Camille de Toledo (et qui me donnent espoir, c’est vrai). Je vois dans le même moment tous les rapports et les images de Paris+, le nouvel Art Basel parisien, j’aperçois sur Insta une performance dans le bâtiment de Niemeyer au siège du Parti communiste pour un public sans doute ultra sélect et je me demande jusqu’où peut aller la farce dont nous faisons tous partie. Mais j’envoie aussi un dossier de candidature à une résidence qui me fait me replonger dans l’étrange moment du modernisme architectural au Cambodge, les quelques années allant de l’indépendance à la folie des Khmers rouges et cela évoque les ruines d’une utopie qui se répète, les villas et les bâtiments de Vann Molyvan qui disparaissent dans un crépuscule toujours recommencé. J’écris aussi, doucement aujourd’hui, mais je sais que j’avance, que le texte s’ancre plus avant. Tout est stable au creux de la tempête. Nous nous habituons au chaos, nous prenons conscience qu’il a emporté ce qui restait de nos illusions.

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21 octobre 2022
Lumineuse surprise à la biennale de Bonifacio où… - Antoine Vigne
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Lumineuse surprise à la biennale de Bonifacio où les œuvres parlent de mer, de tempêtes – naturelles et intérieures – d’exil, du retour permanent de la violence au cœur de toute rencontre (l’histoire coloniale n’est jamais loin, ni celle des drames migratoires contemporains qui surgissent dans la vidéo d’Isaac Julien ou dans celle de Laetitia Echakhch – on devine l’innocence ou l’inconscience de l’histoire dans les sauts des enfants dans l’eau du port depuis murs de la forteresse Al Jadid). Mais l’on oscille aussi, et c’est la beauté de ce parcours, entre les portraits fragiles d’adolescents de Rineke Dijkstra et la tentation – le désir, le besoin ? – de revenir à l’unité du discours, de la perception – il y a l’arbre fantomatique et multi-centenaire de Matt Colishaw et les vagues sublimées d’Ange Leccia qui s’accordent aux orbes suspendus de Mao Tao. Les questions du monde contemporain sont là, dans le vieux cinéma et la caserne abandonnée où sont présentées les œuvres. On voit la Sardaigne qui émerge de l’autre côté de l’eau juste au sortir de l’exposition, inaccessible comme toutes les rencontres. C’est assez envoutant.

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25 août 2022
Un dimanche à CDMX, l’excitation palpable dans … - Antoine Vigne
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Un dimanche à CDMX, l’excitation palpable dans les cafés pour la victoire de Sergio Perez au Grand Prix de Monaco, les rues que nous traversons en taxi et les sons de feux d’artifice pour les saints qu’on fête. Les marches dans Roma, le calme qui s’installe, les conversations avec Jonathan sur ce qu’est le calme à deux, le doute permanent sur la présence de l’autre qu’il faut surmonter. Les retrouvailles avec l’Avenida Amsterdam. Un mezcal a Baltra où nous nous dessinons l’un l’autre. Et puis la découverte excitée que Total Recall à été filmé ici (l’architecture ici raconte partout un monde à venir, impossible de ne pas y voir des visions de science-fiction). La fatigue aussi de la soirée a Tom’s Leather Bar ou nous avons rencontré Sergio. Et les lectures qui ponctuent la journée, apportent des images d’ailleurs: l’histoire de l’orque qui meurt dans la Seine, l’interview de Dominique Schnapper qui parle de la définition de l’homme normal selon Freud, celui qui aime et qui travaille, qui trouve l’ancrage dans son essentiel. Quelques pages du Goncourt de Mbougar Sar. D’autres marches plus tard. Coyoacan et un mauvais restaurant, puis le Tres Tonala décevant aussi mais émouvant parce que nous y parlons de ce que nous recherchons l’un et l’autre.

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30 mai 2022
Une semaine étrange, comme pour tout le monde. L’U… - Antoine Vigne
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Une semaine étrange, comme pour tout le monde. L’Ukraine partout, les questions qui se posent, le spectacle de la guerre qui n’a pas de sens mais que nous vivons en direct, en cherchant des points d’appui, des manières de nous sentir impliqués sans l’être totalement. Mais pourra-t-on rester en dehors? N’est-ce pas le modèle churchillien du “entre le déshonneur et la guerre vous aviez le choix, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre”? Ou est-ce au contraire la vitrine d’une autre manière de penser les conflits? Mais, dans ce cas, pourquoi faire commerce avec l’Arabie Saoudite, avec la Chine, pourquoi vendre des armes, pourquoi oublier tous les déséquilibres. Nous gérons le chaos, nous gérons le monde et nos contradictions, nos compromissions. Peut-être n’y a-t-il pas d’autre voie, peut-être se glisse au milieu de tout cela la tension vers la justice dont parle Martin Luther King et les combats se font-ils un à un. Je suis prêt à le croire mais je pleure, comme tous aujourd’hui, l’absurdité de la violence de Putin et de tous les autocrates contemporains, de Xi à Bolsonaro et à Trump parce qu’ils sont tous les mêmes, ils incarnent toutes les haines et les frustrations et les mensonges et les petitesses de ce monde. Au milieu de tout cela, pourtant, nous vivons. Des lectures donc (Baldwin encore, Joan Didion, Duras encore et toujours, le texte de Florence Tamagne), des spectacles (le Don Carlo de Verdi au Met hier avec les fabuleux Jamie Barton et Etienne Dupuis, et, la semaine dernière, Joey Arias à Joe’s Pub), et des films (le Cuirassé Potemkine, Carmen Jones), des marches. Dans notre rue, un arbre est abattu parce qu’un mur s’est effondré et cela me trouble plus que je ne l’imaginais. Pourquoi, lorsqu’un mur s’effondre préférons-nous couper l’arbre plutôt que renforcer le mur?

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11 mars 2022