D’autres rencontres, d’autres moments: la visite du jardin botanique (des noms qui s’insèrent dans la promenade: euphorbes candélabres, cactus clergé, le Bakoua aux racines tentaculaires, le Gommier rouge, le figuier pleureur) et des histoires encore, celle de l’arbre qu’on appelle fromager autour duquel rodent des esprits troubles liés à l’esclavage, aux tortures infligées contre son écorce en épines drues. Le soir, nous retrouvons Nathalie et ses amis sur la plage de la Perle puis nous allons chercher un coucher de soleil qui se pose juste au bout d’une pointe rocheuse à Grande Anse. Mathis (autre rencontre de notre premier soir au Paradise Café) nous rejoint, me parle de danse Lewoz et de maitre Ka. Mais la conversation repart sur l’histoire politique de la Guadeloupe, le rhum, les défis agricoles de l’île, le Bumindom ou Bureau des migrations d’outre-mer dont il me faut un moment pour retrouver la mémoire enfouie dans de vieux souvenirs des cours à Sciences-Po. Là encore, un fil à tirer, une histoire à aller chercher. Mais la rencontre la plus inattendue : celle de Sabine qui voyage seule depuis Munich et nous raconte ses étés d’enfance à suivre sa grand-mère en Inde sur les traces de Schopenhauer et du védanta. Les histoires se croisent, défilent comme les vagues qu’on aperçoit se former sur la barrière de corail, au large, et qui n’arrivent jamais complètement jusqu’à la plage parce qu’elles replongent et se fondent dans l’onde. J’ai mis en pause les relectures du roman qui me posent problème après m’avoir donné des illusions électrifiantes. Dans les supermarchés, l’excitation joyeuse des fêtes approchantes est palpable et Kenny nous emmène dans une kassaverie. Galettes de manioc, jus de canne à sucre. Un panneau dit “la santé d’abord”… #guadeloupe #rencontresétagées#minirécit #arbrefromager #histoiredelesclavage #colonialisme #colonialismeetplantarions #bumindom #histoiresglanées #vedanta #schopenhauer #roman #écriture #botanique #nomsquisinsèrent #euphorbecandélabre