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Comme un fantôme qui vous hante.
Mais bienveillant. Et accueillant. Et magnifique dans son austère indifférence. Il n’y avait pas à lutter contre lui, juste apprendre à le connaître, et réaliser que c’était lui qui changeait, doucement, tranquillement, à un rythme qu’il était parfois impossible de percevoir mais dont le glissement rendait souvent flagrante la permanence de l’être.
Le Vent des plaines, 2018 (extrait)
peut-être as-tu raison de t’en aller
sans rien me dire
Luisance, (extrait)
Le bus partit et Juan le regarda s’éloigner vers l’autoroute dans un brouillard de poussière sèche. Il ouvrit le paquet, y trouvant une petite toile brodée où il reconnut immédiatement le mur frontière, les courbes de niveaux, les routes qui remontaient depuis Nogales et un écrou fracturé qui surplombait le tout et qui pouvait représenter à la fois la libération et la séparation. Ou peut-être les rêves brisés qui constituaient un nouveau départ à partir du moment où on le choisissait. Et, au-dessous de l’ensemble, Carmen avait placé quelques mots tout simples mais où il reconnut une phrase qu’il avait prononcée devant elle : « Les chauves-souris s’envolent vers les étoiles. » Et il se mit à pleurer.
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
la plage devant moi, la fin du territoire, la fin du continent, la terre qui devient sable, se fragmente, 
s’effrite, se désagrège puis disparaît sous l’eau, les vagues, l’écume, le mouvement perpétuel
j’ai toujours imaginé le début du monde ainsi :
des vagues qui s’abandonnent, la plage à perte de vue, le lien, le lieu de rencontre entre le liquide 
et le solide, l’échange et le reflux, l’union et la séparation, le soleil, l’astre, le silence, la lumière,
la non-conscience
l’être qui nait ne sait rien, il est attente, contemplation
désagrège, (extrait)
– J’ai dû changer, Abuelo.
– On ne change jamais tant que ça.
– Ça fait vingt ans. J’étais un enfant.
– Vingt ans, déjà ?
– Je suis désolé, Abuelo. »
Le grand-père posa sa main sur celle de son petit-fils.
« Je sais que tu vis loin. »
Il s’arrêta encore.
« Mais tu as eu raison de revenir. »
L’un et l’autre se turent pendant quelques instants.
« Tu veux un verre de mezcal ?
– À cette heure-ci ?
– On a bien le droit, une fois tous les vingt ans… »
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
« Cette histoire n’est rien. Un moment volé au temps. Quelques heures entre l’Atlantique et Détroit, suspendues dans la chaleur de l’été au-dessus de l’asphalte désagrégé des rues. Le rêve d’une ville en décadence, la vitrine de nos échecs et de nos faillites, le fossé dans lequel on ne cesse de jeter les corps dépecés des exclus et des abandonnés. Le monde tel qu’il est. Un chaos perpétuellement renouvelé que nous cherchons sans cesse à rationaliser pour lui donner un sens et satisfaire notre fantasme d’équilibre. Et au creux duquel nous inventons nos vies. »
Tout s’écoule, Éditions Bartillat, 2023 (extrait)
une photo sur Instagram,
ton fil qui s’évapore dans les montagnes fumeuses de Caroline du Nord
pourquoi l’as-tu postée au monde plutôt que de me la transmettre, à moi ?
quel égoïsme dans l’amour, quel égocentrisme (le mien)…
j’annule la possibilité de ton existence aux autres


te laisser reprendre ton souffle,
ne pas t’effrayer,
peut-être es-tu déjà mort à notre amour – quel droit ai-je de prononcer ce mot dans le doute –, à ce désir que tu inventes pour moi, je me laisse porter par le mirage
Luisance, (extrait)
Le Barbican, le béton toujours, une oasis en forte… - Antoine Vigne
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Le Barbican, le béton toujours, une oasis en forteresse au milieu de la ville. Je (re)-découvre Londres avec Danny, des jours joyeux, ensoleillés, les goûts communs pour les matériaux, l’architecture, la sensualité de l’espace et des rencontres. Danny en guide donc. Derek Jarman revient sans cesse, la référence à sa maison de Dungeoness, à son journal, le lien avec la quarantaine du Mpox pendant laquelle Danny lit ces textes, je me mets à lire le même récit de 1989, impossible de ne pas penser à d’autres journaux intimes, les Guibert, Lagarce, Keith Haring et tous les autres, tous écrits dans les années 80/90.

(J’écris ces mots samedi matin:
le sida = la mort gay, la mort sacrificielle du Christianisme, le poids des fautes présumées, à la fois celles de la promiscuité, de Sodome et du paradis perdu, et par ailleurs le péché d’indifférence de la société. En ce sens, les morts du sida achètent la bonne conscience d’une foule anxieuse de son confort moral. )

Le Barbican donc, comment n’étais-je jamais venu ici ? les coursives, les perspectives, les bassins, la fontaine, les murs romains qui veillent sur le côté. Je pourrais passer des heures à regarder, à aller d’un point de vue à l’autre, prendre des photos, il y a une perfection de la perspective enfermée, des lignes droites que neutralisent les voutes en berceau (l’anglais dit barrel vault donc voute en baril, c’est moins doux) surmontant le tout et se répétant dans divers éléments.

Pourquoi cet amour du béton: Danny répète qu’il est un matériau solide, brut, je le vois comme un matériau qui se désagrège aussi, je vois le sable qui le constitue, je vois les fers qui ressurgissent, je vois les bunkers que les plages puis l’océan enfouissent et engloutissent, je vois la couleur qui se fond dans le paysage, les lierres qui dégringolent sur la surface qui n’avait jamais été parfaitement lisse, je vois les aspérités tout autant que la matière qui résiste aux radiations.

 

#architecture #barbican #béton #carnetsdevoyage #friends #homosexualité #london #poèmesenbéton #sida
7 mai 2025
la beauté des plantes, la luxuriance de la nature… - Antoine Vigne
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la beauté des plantes, la luxuriance de la nature dans les avenues de Mexico, les cactus, les feuilles immenses, les racines qui détériorent les trottoirs, finissent ce qu’ont commencé les séismes à répétition, un chevauchement des mondes donc, comme les façades, les matériaux, les crépis, les couleurs, l’ancien qui jouxte l’ultra-contemporain, l’ultra-moderne, le béton lissé, les câbles qui pendent, dessinent des partitions à travers lesquelles on voit les tours, les grands immeubles du paseo de la Reforma, je pousse jusqu’au musée d’anthropologie pour voir les salles de Oaxaca, les peuples des nuages, les Olmèques aussi avec leurs visages énormes dans la pierre noire, de grands jaguars, cela tranche sur l’austère grandeur de la salle de Tenochtitlan,
puis je passe le reste de l’après-midi dans Cuauthémoc, un itinéraire sur les traces de Barragan, les immeubles d’habitation dans la poussière des échappements, des rues bondées, la circulation étouffante, ici et là les façades des années 30-40, le modernisme international, la Bauhaus, on sent l’élève plus que le maître, suivre un courant, en en appréciant les intuitions, la langue, simplicité des lignes, ouverture sur la lumière, tout cela se retrouvera dans les travaux plus tardifs, son œuvre veritable, les maisons aux couleurs vives, la sublimation des codes pour une intimité torturée mais personnelle,
je retrouve Eduardo, poursuite de l’aventure
#cdmx #minirécit #barragan #architecture #architectureetluxuriance #chevauchementdesmondes

#architecture #architectureetluxuriance #barragan #carnetsdevoyage #cdmx #chevauchementdesmondes #mexico #minirécit
6 mars 2025
Difficulté à écrire dans les cafés, il y a de … - Antoine Vigne
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Difficulté à écrire dans les cafés, il y a de la musique partout. Pas un où j’ai vraiment trouvé le calme depuis un mois alors que, chaque fois, avant d’entrer, j’espère. Bouchons d’oreilles donc, pour m’enfermer dans un espace qui convient et travailler. Le silence comme un luxe inaccessible. Mais la Porte Dorée reste un havre où je me retrouve, et cela englobe le café des Cascades et sa musique… parce que baucoup d’histoires mêlées s’y croisent, parlent de Charenton, de ma grand-mère, ma tante, mon parrain et Danièle, la Foire du Trône, ma mère évidemment et mes séjours contemporains.

Rennes avec Arthur, deux jours seulement, journée à Saint-Malo, la foule des grands jours dans les rues minérales qui manquent de charme. Peut-être est-ce la promiscuité, je ne m’identifie pas à ces couleurs, mais la grandeur refaite dans les années 1940-1950 par Louis Arretche incarne l’un des fantômes de la reconstruction qui me suivent et qui racontent un monde où j’ai eu l’impression de grandir. Envie de chercher plus loin l’histoire de ces villes entièrement réinventées après la guerre, la signification de l’urbanisme social, le conflit de l’identique et de la modernité, le béton qui sauve.

Belle marche ensuite sur le Sillon depuis les rochers sculptés de Rothéneuf. Histoire étrange de l’abbé Fouré et ses oeuvres d’art brut qui échappent complètement à la sphère religieuse. Cet espace vide entre sa vie spirituelle et sa pratique artistique m’intrigue.

Rennes, les Horizons, la ville moderne. Mon oeil se réfugie toujours dans ces lignes droites.

 

#architecture #architecturedelarecontruction #art #arthur #carnetsdevoyage #friends #louisarretche #minirécit #rennes #saintmalo
25 avril 2023
2 janvier: retour, l’année commence. Les nouvel… - Antoine Vigne

2 janvier: retour, l’année commence. Les nouvelles qui reprennent, des disparitions surtout, l’une après l’autre, qui tracent des images indélébiles, celle d’Anita Pointer des Pointer Sisters (Jean danse, dansera toujours sur “I’m So Excited”, le post-disco rejoint la dance et le R&B mais j’entends surtout le disco, mon corps s’y retrouve, celui de Jonathan aussi – regardé hier soir toutes les vidéos que nous pouvons trouver en ligne… électricité qui passe dans la pièce), celle d’Arata Isozaki dont la City in the Air projette une ombre longue sur mes images de la ville, de l’urbanisme, d’un avenir fantasmé entre cauchemar et féérie (impossible de séparer la ville des désirs et des peurs qui s’entrechoquent), et puis celle de l’ancien pape Benoit dont les panégyriques m’agacent tout particulièrement dans leur superfluité, l’emphase diplomatique stupide des communiqués officiels courant après un temps qui leur échappe toujours: non, Benoit XVI n’était pas un grand théologien, un grand pape, c’est un homme qui n’a pas compris son époque, qui a vécu hier et avant-hier, qui a perpétué une vision rétrograde de l’Eglise, de l’humanité, de la sexualité, de la prêtrise, c’était un doctrinaire plus soucieux de ce qu’il pensait le texte et la tradition que la vie, la souffrance, la complexité de l’être. Un pape aussi qui a refusé de redevenir cardinal pour satisfaire la partie la plus réactionnaire de l’Eglise, un dirigeant qui n’a su gérer ni la crise de la pédophilie ni les réformes nécessaires ni l’ouverture aux victimes. Et ce corps qu’on expose dans ses habits comme un gisant est indécent dans ce qu’il signale d’idolâtrie latente dans une institution en perdition. Agacement donc. Mais il me reste Anita Pointers…

#2janvier2023 #aberration #agacement #anitapointer #arataisozaki #architecture #architecturemoderne #atterissage #benoitxvi #cityintheair #disco #minirécit #modernarchitecture #pointersisters #postdisco #religion #retour
2 janvier 2023
Un jour. Descendre la côte jusqu’à Basse-Terre… - Antoine Vigne
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Un jour. Descendre la côte jusqu’à Basse-Terre, passer Pointe Noire puis Malendure sous une pluie battante qui s’assèche aussitôt. Ensuite Bouillante et sa rivière d’eau chaude qui se jette dans la baie. Pas d’installations balnéaires particulières, des baigneurs se regroupent là où la température est la plus chaude. Images qui me rappellent des photos d’URSS dans les années 70 sans que je sache vraiment pourquoi, sans doute la simplicité du lieu, l’absence de foule alors que la plage est belle, la route toute droite traverse la bourgade face à la centrale géothermique, la juxtaposition des mondes industriel et de tourisme local. J’aime cette impression de bout du monde. Plus tard, Basse-Terre, la préfecture qui n’a pas de sens, qui semble désertée en ce 25 décembre, nous alignons les bâtiments d’Ali Tur avec leur lignes entre modernisme, style international, quelques touches d’Art Déco. Et puis des pans de béton qui s’offrent face à la mer. Mon matériau, celui qui se désagrège, vieillit, parle d’un XXe siècle fatigué, de fantasmes sociétaires, orgueil battu en brèche, dépareillé, l’élément gagne. Toujours. D’autres relents me reviennent, Marseille, des stores sur vérandas, l’image d’un Tante Nini qui nous reçoit dans un appartement très sombre car les persiennes doivent protéger de la chaleur. Même impression ici. Retour aux contes qui hantent les terres, la côte. Le cri de Césaire dans son Carnet du retour au pays natal avec l’introduction de Breton.

#aimécésaire #alitur #années70 #architecture #béton #cahierdunretrouraupaysnatal #carnetsdevoyage #dec22 #guadeloupe #impressionsvoyageuses #modernisme #poèmesenbéton #promenadesarchurecturales #urss
29 décembre 2022
Ne pas trop penser, ne pas regarder les sondages q… - Antoine Vigne
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Ne pas trop penser, ne pas regarder les sondages qui donnent gagnants les Républicains dans quelques semaines (et donc l’humanité perdante sur toute la planète, je sais, je grossis le trait mais que faire d’autre face à la stupidité d’un système que tout le monde sent dépassé par l’emballement du temps et de l’histoire?). Je lis un article sur un livre de Sophie Gosselin sur les nouvelles institutions qui se mettent en place localement, à toute petite échelle, de par le monde et qui doivent réinventer notre rapport au vivant et au politique. Elle cite les auditions du Parlement de Loire dont j’ai lu des extraits mis en pages par Camille de Toledo (et qui me donnent espoir, c’est vrai). Je vois dans le même moment tous les rapports et les images de Paris+, le nouvel Art Basel parisien, j’aperçois sur Insta une performance dans le bâtiment de Niemeyer au siège du Parti communiste pour un public sans doute ultra sélect et je me demande jusqu’où peut aller la farce dont nous faisons tous partie. Mais j’envoie aussi un dossier de candidature à une résidence qui me fait me replonger dans l’étrange moment du modernisme architectural au Cambodge, les quelques années allant de l’indépendance à la folie des Khmers rouges et cela évoque les ruines d’une utopie qui se répète, les villas et les bâtiments de Vann Molyvan qui disparaissent dans un crépuscule toujours recommencé. J’écris aussi, doucement aujourd’hui, mais je sais que j’avance, que le texte s’ancre plus avant. Tout est stable au creux de la tempête. Nous nous habituons au chaos, nous prenons conscience qu’il a emporté ce qui restait de nos illusions.

#21octobre2022 #andreasangelidakis #architecture #art #artcontemporain #audemarpiguet #camilledetoledo #écrire #littérature #minirécit #modernismearchitectural #niemeyer #paris+ #parlementdeloire #réinventerlapolitique #sophiegosselin #toutestchaos #vannmolyvan #vendredi
21 octobre 2022
Un dimanche à CDMX, l’excitation palpable dans … - Antoine Vigne
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Un dimanche à CDMX, l’excitation palpable dans les cafés pour la victoire de Sergio Perez au Grand Prix de Monaco, les rues que nous traversons en taxi et les sons de feux d’artifice pour les saints qu’on fête. Les marches dans Roma, le calme qui s’installe, les conversations avec Jonathan sur ce qu’est le calme à deux, le doute permanent sur la présence de l’autre qu’il faut surmonter. Les retrouvailles avec l’Avenida Amsterdam. Un mezcal a Baltra où nous nous dessinons l’un l’autre. Et puis la découverte excitée que Total Recall à été filmé ici (l’architecture ici raconte partout un monde à venir, impossible de ne pas y voir des visions de science-fiction). La fatigue aussi de la soirée a Tom’s Leather Bar ou nous avons rencontré Sergio. Et les lectures qui ponctuent la journée, apportent des images d’ailleurs: l’histoire de l’orque qui meurt dans la Seine, l’interview de Dominique Schnapper qui parle de la définition de l’homme normal selon Freud, celui qui aime et qui travaille, qui trouve l’ancrage dans son essentiel. Quelques pages du Goncourt de Mbougar Sar. D’autres marches plus tard. Coyoacan et un mauvais restaurant, puis le Tres Tonala décevant aussi mais émouvant parce que nous y parlons de ce que nous recherchons l’un et l’autre.

#architecture #architectureetsciencefiction #carnetsdevoyage #cdmx #dominiqueschnapper #film #freud #lectures #lecturesdevacances #littérature #marcher #mbougarsarr #minirécit #pluralitédunjour #unejournéeàMexico
30 mai 2022
D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne
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D’autres images du week-end, la route, le café avec Mel à Vergennes puis Albany, la capitale où l’on ne s’arrête jamais, dont on aperçoit toujours l’oeuf en béton, “the egg” comme on l’appelle ici. Un arrêt donc cette fois dans le froid qui mord, et la grande esplanade s’ouvre au-dessus de l’Hudson avec les drapeaux de l’État. L’oeuf est là, je lis les années de construction comme un manifeste, 1966-1978, ce sont mes années, celles qui me fascinent (comme beaucoup mais plus que d’autres, c’est le monde qui a un sens pour moi, celui où tous ceux que j’aime sont vivants et que je peux imaginer sans mal, sans douleur). L’egg, c’est Wallace Harrison tout de même, l’architecte du Lincoln Center, des Nations-Unies. L’esplanade a quelque chose d’étrange, une scène de science-fiction comme tous les downtowns américains pendant le week-end, la ville déserte et l’image en miroir en sous-sol, sous la dalle, des allées à n’en plus finir qui font se rejoindre le parlement, le musée, la salle de concert, le palais du gouvernement, d’immenses couloirs éclairés de néons aux restaurants fermés et des sculptures monumentales dans les coins. Je n’ai pas de photos, juste les images qui me restent en tête mais c’est comme dans le THX de George Lucas, la lumière blanche, la sensation que tout est rectiligne, trop droit, trop rigide. La semaine se poursuit ensuite , Jonathan est à LA, il y a de la neige. Beaucoup de lectures, des vidéos, des recherches (des conférences de Florence Tamagne et de Maurice Sartre que je trouve sur Internet à propos de l’homosexualité dans le monde antique et les noms qui fusent, Pausanias, Alcibiade puis le Corydon de Gide qu’il faut que je lise, et Lucien de Samosate). Puis les journées denses autour de l’écriture du livre sur la maison pour Chloé et Jean (les moments passés à me replonger dans les images de Gordon Matta Clark, sublimes…) et les cours d’espagnol avec Cristian. Je l’ai dit. Tout est bien.

#albanynewyork #andrégide #architecture #art #corydongide #écrire #florencetamagne #gordonmattaclark #harrisonabramovitz #histoiredelhomosexualité #littérature #mauricesartre #minirécit #poèmesenbéton #semainedhiver #wallaceharrison
3 février 2022
Le béton qui règne, les ouvertures rondes perc… - Antoine Vigne
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Le béton qui règne, les ouvertures rondes percées dans les murs, sur toutes les surfaces, et qui se répètent comme les symboles sculptés d’un cloître ou d’une agora, les carillons en fonte et en terre cuite immobiles dans le soleil, le désert tout autour, les escaliers qui montent et qui descendent autour des absides ouvertes sur l’extérieur, les espaces dessinés comme des invitations au partage du temps, le mélange de futurisme et de réécriture des gestes antiques. Et puis les résidents, l’homme de l’accueil à l’humeur bourrue mais généreuse, la guide tristement médiocre qui ne semble pas comprendre la beauté dépassée des lieux dont le message sonne parfaitement juste dans notre époque d’explosion urbaine, de marchandisation du tout et rien et d’hyper-consommation, mais qui réussit tout de même à parler rapidement du rôle de l’architecture comme vecteur de changement social. J’avais toujours voulu visiter Arcosanti, l’éco-cité inachevée de Paolo Soleri dans le désert de l’Arizona, et nous y voilà. Perdus entre les années 1970 et un futur qui semble sans cesse plus élusif. Un mirage en forme de caravansérail hippie, une vision comme dans un récit d’Enki Bilal ou dans les sables de Mad Max. Parfait pour l’ère du temps… #arcosanti #paolosoleri #architecture #architectureprospective #architectureutopique #utopie #1970s #écocité #arcologie #urbanisme #arizona #désert #caravansérail #enkibilal #madmax #vision #agora #cloitre #récit #minirécit #uneautreamérique #ontheroad #2020

#1970s #2020 #agora #architecture #architectureprospective #architectureutopique #arcologie #arcosanti #arizona #caravansérail #cloitre #désert #écocité #enkibilal #madmax #minirécit #ontheroad #paolosoleri #récit #uneautreamerique #urbanisme #utopie #vision
12 septembre 2020
Le Barbican, le béton toujours, une oasis en forte… - Antoine Vigne
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Le Barbican, le béton toujours, une oasis en forteresse au milieu de la ville. Je (re)-découvre Londres avec Danny, des jours joyeux, ensoleillés, les goûts communs pour les matériaux, l’architecture, la sensualité de l’espace et des rencontres. Danny en guide donc. Derek Jarman revient sans cesse, la référence à sa maison de Dungeoness, à son journal, le lien avec la quarantaine du Mpox pendant laquelle Danny lit ces textes, je me mets à lire le même récit de 1989, impossible de ne pas penser à d’autres journaux intimes, les Guibert, Lagarce, Keith Haring et tous les autres, tous écrits dans les années 80/90.

(J’écris ces mots samedi matin:
le sida = la mort gay, la mort sacrificielle du Christianisme, le poids des fautes présumées, à la fois celles de la promiscuité, de Sodome et du paradis perdu, et par ailleurs le péché d’indifférence de la société. En ce sens, les morts du sida achètent la bonne conscience d’une foule anxieuse de son confort moral. )

Le Barbican donc, comment n’étais-je jamais venu ici ? les coursives, les perspectives, les bassins, la fontaine, les murs romains qui veillent sur le côté. Je pourrais passer des heures à regarder, à aller d’un point de vue à l’autre, prendre des photos, il y a une perfection de la perspective enfermée, des lignes droites que neutralisent les voutes en berceau (l’anglais dit barrel vault donc voute en baril, c’est moins doux) surmontant le tout et se répétant dans divers éléments.

Pourquoi cet amour du béton: Danny répète qu’il est un matériau solide, brut, je le vois comme un matériau qui se désagrège aussi, je vois le sable qui le constitue, je vois les fers qui ressurgissent, je vois les bunkers que les plages puis l’océan enfouissent et engloutissent, je vois la couleur qui se fond dans le paysage, les lierres qui dégringolent sur la surface qui n’avait jamais été parfaitement lisse, je vois les aspérités tout autant que la matière qui résiste aux radiations.

 

#architecture #barbican #béton #carnetsdevoyage #friends #homosexualité #london #poèmesenbéton #sida
7 mai 2025
la beauté des plantes, la luxuriance de la nature… - Antoine Vigne
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la beauté des plantes, la luxuriance de la nature dans les avenues de Mexico, les cactus, les feuilles immenses, les racines qui détériorent les trottoirs, finissent ce qu’ont commencé les séismes à répétition, un chevauchement des mondes donc, comme les façades, les matériaux, les crépis, les couleurs, l’ancien qui jouxte l’ultra-contemporain, l’ultra-moderne, le béton lissé, les câbles qui pendent, dessinent des partitions à travers lesquelles on voit les tours, les grands immeubles du paseo de la Reforma, je pousse jusqu’au musée d’anthropologie pour voir les salles de Oaxaca, les peuples des nuages, les Olmèques aussi avec leurs visages énormes dans la pierre noire, de grands jaguars, cela tranche sur l’austère grandeur de la salle de Tenochtitlan,
puis je passe le reste de l’après-midi dans Cuauthémoc, un itinéraire sur les traces de Barragan, les immeubles d’habitation dans la poussière des échappements, des rues bondées, la circulation étouffante, ici et là les façades des années 30-40, le modernisme international, la Bauhaus, on sent l’élève plus que le maître, suivre un courant, en en appréciant les intuitions, la langue, simplicité des lignes, ouverture sur la lumière, tout cela se retrouvera dans les travaux plus tardifs, son œuvre veritable, les maisons aux couleurs vives, la sublimation des codes pour une intimité torturée mais personnelle,
je retrouve Eduardo, poursuite de l’aventure
#cdmx #minirécit #barragan #architecture #architectureetluxuriance #chevauchementdesmondes

#architecture #architectureetluxuriance #barragan #carnetsdevoyage #cdmx #chevauchementdesmondes #mexico #minirécit
6 mars 2025
Difficulté à écrire dans les cafés, il y a de … - Antoine Vigne
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Difficulté à écrire dans les cafés, il y a de la musique partout. Pas un où j’ai vraiment trouvé le calme depuis un mois alors que, chaque fois, avant d’entrer, j’espère. Bouchons d’oreilles donc, pour m’enfermer dans un espace qui convient et travailler. Le silence comme un luxe inaccessible. Mais la Porte Dorée reste un havre où je me retrouve, et cela englobe le café des Cascades et sa musique… parce que baucoup d’histoires mêlées s’y croisent, parlent de Charenton, de ma grand-mère, ma tante, mon parrain et Danièle, la Foire du Trône, ma mère évidemment et mes séjours contemporains.

Rennes avec Arthur, deux jours seulement, journée à Saint-Malo, la foule des grands jours dans les rues minérales qui manquent de charme. Peut-être est-ce la promiscuité, je ne m’identifie pas à ces couleurs, mais la grandeur refaite dans les années 1940-1950 par Louis Arretche incarne l’un des fantômes de la reconstruction qui me suivent et qui racontent un monde où j’ai eu l’impression de grandir. Envie de chercher plus loin l’histoire de ces villes entièrement réinventées après la guerre, la signification de l’urbanisme social, le conflit de l’identique et de la modernité, le béton qui sauve.

Belle marche ensuite sur le Sillon depuis les rochers sculptés de Rothéneuf. Histoire étrange de l’abbé Fouré et ses oeuvres d’art brut qui échappent complètement à la sphère religieuse. Cet espace vide entre sa vie spirituelle et sa pratique artistique m’intrigue.

Rennes, les Horizons, la ville moderne. Mon oeil se réfugie toujours dans ces lignes droites.

 

#architecture #architecturedelarecontruction #art #arthur #carnetsdevoyage #friends #louisarretche #minirécit #rennes #saintmalo
25 avril 2023
2 janvier: retour, l’année commence. Les nouvel… - Antoine Vigne

2 janvier: retour, l’année commence. Les nouvelles qui reprennent, des disparitions surtout, l’une après l’autre, qui tracent des images indélébiles, celle d’Anita Pointer des Pointer Sisters (Jean danse, dansera toujours sur “I’m So Excited”, le post-disco rejoint la dance et le R&B mais j’entends surtout le disco, mon corps s’y retrouve, celui de Jonathan aussi – regardé hier soir toutes les vidéos que nous pouvons trouver en ligne… électricité qui passe dans la pièce), celle d’Arata Isozaki dont la City in the Air projette une ombre longue sur mes images de la ville, de l’urbanisme, d’un avenir fantasmé entre cauchemar et féérie (impossible de séparer la ville des désirs et des peurs qui s’entrechoquent), et puis celle de l’ancien pape Benoit dont les panégyriques m’agacent tout particulièrement dans leur superfluité, l’emphase diplomatique stupide des communiqués officiels courant après un temps qui leur échappe toujours: non, Benoit XVI n’était pas un grand théologien, un grand pape, c’est un homme qui n’a pas compris son époque, qui a vécu hier et avant-hier, qui a perpétué une vision rétrograde de l’Eglise, de l’humanité, de la sexualité, de la prêtrise, c’était un doctrinaire plus soucieux de ce qu’il pensait le texte et la tradition que la vie, la souffrance, la complexité de l’être. Un pape aussi qui a refusé de redevenir cardinal pour satisfaire la partie la plus réactionnaire de l’Eglise, un dirigeant qui n’a su gérer ni la crise de la pédophilie ni les réformes nécessaires ni l’ouverture aux victimes. Et ce corps qu’on expose dans ses habits comme un gisant est indécent dans ce qu’il signale d’idolâtrie latente dans une institution en perdition. Agacement donc. Mais il me reste Anita Pointers…

#2janvier2023 #aberration #agacement #anitapointer #arataisozaki #architecture #architecturemoderne #atterissage #benoitxvi #cityintheair #disco #minirécit #modernarchitecture #pointersisters #postdisco #religion #retour
2 janvier 2023
Un jour. Descendre la côte jusqu’à Basse-Terre… - Antoine Vigne
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Un jour. Descendre la côte jusqu’à Basse-Terre, passer Pointe Noire puis Malendure sous une pluie battante qui s’assèche aussitôt. Ensuite Bouillante et sa rivière d’eau chaude qui se jette dans la baie. Pas d’installations balnéaires particulières, des baigneurs se regroupent là où la température est la plus chaude. Images qui me rappellent des photos d’URSS dans les années 70 sans que je sache vraiment pourquoi, sans doute la simplicité du lieu, l’absence de foule alors que la plage est belle, la route toute droite traverse la bourgade face à la centrale géothermique, la juxtaposition des mondes industriel et de tourisme local. J’aime cette impression de bout du monde. Plus tard, Basse-Terre, la préfecture qui n’a pas de sens, qui semble désertée en ce 25 décembre, nous alignons les bâtiments d’Ali Tur avec leur lignes entre modernisme, style international, quelques touches d’Art Déco. Et puis des pans de béton qui s’offrent face à la mer. Mon matériau, celui qui se désagrège, vieillit, parle d’un XXe siècle fatigué, de fantasmes sociétaires, orgueil battu en brèche, dépareillé, l’élément gagne. Toujours. D’autres relents me reviennent, Marseille, des stores sur vérandas, l’image d’un Tante Nini qui nous reçoit dans un appartement très sombre car les persiennes doivent protéger de la chaleur. Même impression ici. Retour aux contes qui hantent les terres, la côte. Le cri de Césaire dans son Carnet du retour au pays natal avec l’introduction de Breton.

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29 décembre 2022
Ne pas trop penser, ne pas regarder les sondages q… - Antoine Vigne
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Ne pas trop penser, ne pas regarder les sondages qui donnent gagnants les Républicains dans quelques semaines (et donc l’humanité perdante sur toute la planète, je sais, je grossis le trait mais que faire d’autre face à la stupidité d’un système que tout le monde sent dépassé par l’emballement du temps et de l’histoire?). Je lis un article sur un livre de Sophie Gosselin sur les nouvelles institutions qui se mettent en place localement, à toute petite échelle, de par le monde et qui doivent réinventer notre rapport au vivant et au politique. Elle cite les auditions du Parlement de Loire dont j’ai lu des extraits mis en pages par Camille de Toledo (et qui me donnent espoir, c’est vrai). Je vois dans le même moment tous les rapports et les images de Paris+, le nouvel Art Basel parisien, j’aperçois sur Insta une performance dans le bâtiment de Niemeyer au siège du Parti communiste pour un public sans doute ultra sélect et je me demande jusqu’où peut aller la farce dont nous faisons tous partie. Mais j’envoie aussi un dossier de candidature à une résidence qui me fait me replonger dans l’étrange moment du modernisme architectural au Cambodge, les quelques années allant de l’indépendance à la folie des Khmers rouges et cela évoque les ruines d’une utopie qui se répète, les villas et les bâtiments de Vann Molyvan qui disparaissent dans un crépuscule toujours recommencé. J’écris aussi, doucement aujourd’hui, mais je sais que j’avance, que le texte s’ancre plus avant. Tout est stable au creux de la tempête. Nous nous habituons au chaos, nous prenons conscience qu’il a emporté ce qui restait de nos illusions.

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21 octobre 2022
Un dimanche à CDMX, l’excitation palpable dans … - Antoine Vigne
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Un dimanche à CDMX, l’excitation palpable dans les cafés pour la victoire de Sergio Perez au Grand Prix de Monaco, les rues que nous traversons en taxi et les sons de feux d’artifice pour les saints qu’on fête. Les marches dans Roma, le calme qui s’installe, les conversations avec Jonathan sur ce qu’est le calme à deux, le doute permanent sur la présence de l’autre qu’il faut surmonter. Les retrouvailles avec l’Avenida Amsterdam. Un mezcal a Baltra où nous nous dessinons l’un l’autre. Et puis la découverte excitée que Total Recall à été filmé ici (l’architecture ici raconte partout un monde à venir, impossible de ne pas y voir des visions de science-fiction). La fatigue aussi de la soirée a Tom’s Leather Bar ou nous avons rencontré Sergio. Et les lectures qui ponctuent la journée, apportent des images d’ailleurs: l’histoire de l’orque qui meurt dans la Seine, l’interview de Dominique Schnapper qui parle de la définition de l’homme normal selon Freud, celui qui aime et qui travaille, qui trouve l’ancrage dans son essentiel. Quelques pages du Goncourt de Mbougar Sar. D’autres marches plus tard. Coyoacan et un mauvais restaurant, puis le Tres Tonala décevant aussi mais émouvant parce que nous y parlons de ce que nous recherchons l’un et l’autre.

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30 mai 2022
D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne
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D’autres images du week-end, la route, le café avec Mel à Vergennes puis Albany, la capitale où l’on ne s’arrête jamais, dont on aperçoit toujours l’oeuf en béton, “the egg” comme on l’appelle ici. Un arrêt donc cette fois dans le froid qui mord, et la grande esplanade s’ouvre au-dessus de l’Hudson avec les drapeaux de l’État. L’oeuf est là, je lis les années de construction comme un manifeste, 1966-1978, ce sont mes années, celles qui me fascinent (comme beaucoup mais plus que d’autres, c’est le monde qui a un sens pour moi, celui où tous ceux que j’aime sont vivants et que je peux imaginer sans mal, sans douleur). L’egg, c’est Wallace Harrison tout de même, l’architecte du Lincoln Center, des Nations-Unies. L’esplanade a quelque chose d’étrange, une scène de science-fiction comme tous les downtowns américains pendant le week-end, la ville déserte et l’image en miroir en sous-sol, sous la dalle, des allées à n’en plus finir qui font se rejoindre le parlement, le musée, la salle de concert, le palais du gouvernement, d’immenses couloirs éclairés de néons aux restaurants fermés et des sculptures monumentales dans les coins. Je n’ai pas de photos, juste les images qui me restent en tête mais c’est comme dans le THX de George Lucas, la lumière blanche, la sensation que tout est rectiligne, trop droit, trop rigide. La semaine se poursuit ensuite , Jonathan est à LA, il y a de la neige. Beaucoup de lectures, des vidéos, des recherches (des conférences de Florence Tamagne et de Maurice Sartre que je trouve sur Internet à propos de l’homosexualité dans le monde antique et les noms qui fusent, Pausanias, Alcibiade puis le Corydon de Gide qu’il faut que je lise, et Lucien de Samosate). Puis les journées denses autour de l’écriture du livre sur la maison pour Chloé et Jean (les moments passés à me replonger dans les images de Gordon Matta Clark, sublimes…) et les cours d’espagnol avec Cristian. Je l’ai dit. Tout est bien.

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3 février 2022
Le béton qui règne, les ouvertures rondes perc… - Antoine Vigne
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Le béton qui règne, les ouvertures rondes percées dans les murs, sur toutes les surfaces, et qui se répètent comme les symboles sculptés d’un cloître ou d’une agora, les carillons en fonte et en terre cuite immobiles dans le soleil, le désert tout autour, les escaliers qui montent et qui descendent autour des absides ouvertes sur l’extérieur, les espaces dessinés comme des invitations au partage du temps, le mélange de futurisme et de réécriture des gestes antiques. Et puis les résidents, l’homme de l’accueil à l’humeur bourrue mais généreuse, la guide tristement médiocre qui ne semble pas comprendre la beauté dépassée des lieux dont le message sonne parfaitement juste dans notre époque d’explosion urbaine, de marchandisation du tout et rien et d’hyper-consommation, mais qui réussit tout de même à parler rapidement du rôle de l’architecture comme vecteur de changement social. J’avais toujours voulu visiter Arcosanti, l’éco-cité inachevée de Paolo Soleri dans le désert de l’Arizona, et nous y voilà. Perdus entre les années 1970 et un futur qui semble sans cesse plus élusif. Un mirage en forme de caravansérail hippie, une vision comme dans un récit d’Enki Bilal ou dans les sables de Mad Max. Parfait pour l’ère du temps… #arcosanti #paolosoleri #architecture #architectureprospective #architectureutopique #utopie #1970s #écocité #arcologie #urbanisme #arizona #désert #caravansérail #enkibilal #madmax #vision #agora #cloitre #récit #minirécit #uneautreamérique #ontheroad #2020

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12 septembre 2020