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Comme un fantôme qui vous hante.
Mais bienveillant. Et accueillant. Et magnifique dans son austère indifférence. Il n’y avait pas à lutter contre lui, juste apprendre à le connaître, et réaliser que c’était lui qui changeait, doucement, tranquillement, à un rythme qu’il était parfois impossible de percevoir mais dont le glissement rendait souvent flagrante la permanence de l’être.
Le Vent des plaines, 2018 (extrait)
peut-être as-tu raison de t’en aller
sans rien me dire
Luisance, (extrait)
Le bus partit et Juan le regarda s’éloigner vers l’autoroute dans un brouillard de poussière sèche. Il ouvrit le paquet, y trouvant une petite toile brodée où il reconnut immédiatement le mur frontière, les courbes de niveaux, les routes qui remontaient depuis Nogales et un écrou fracturé qui surplombait le tout et qui pouvait représenter à la fois la libération et la séparation. Ou peut-être les rêves brisés qui constituaient un nouveau départ à partir du moment où on le choisissait. Et, au-dessous de l’ensemble, Carmen avait placé quelques mots tout simples mais où il reconnut une phrase qu’il avait prononcée devant elle : « Les chauves-souris s’envolent vers les étoiles. » Et il se mit à pleurer.
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
la plage devant moi, la fin du territoire, la fin du continent, la terre qui devient sable, se fragmente, 
s’effrite, se désagrège puis disparaît sous l’eau, les vagues, l’écume, le mouvement perpétuel
j’ai toujours imaginé le début du monde ainsi :
des vagues qui s’abandonnent, la plage à perte de vue, le lien, le lieu de rencontre entre le liquide 
et le solide, l’échange et le reflux, l’union et la séparation, le soleil, l’astre, le silence, la lumière,
la non-conscience
l’être qui nait ne sait rien, il est attente, contemplation
désagrège, (extrait)
– J’ai dû changer, Abuelo.
– On ne change jamais tant que ça.
– Ça fait vingt ans. J’étais un enfant.
– Vingt ans, déjà ?
– Je suis désolé, Abuelo. »
Le grand-père posa sa main sur celle de son petit-fils.
« Je sais que tu vis loin. »
Il s’arrêta encore.
« Mais tu as eu raison de revenir. »
L’un et l’autre se turent pendant quelques instants.
« Tu veux un verre de mezcal ?
– À cette heure-ci ?
– On a bien le droit, une fois tous les vingt ans… »
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
« Cette histoire n’est rien. Un moment volé au temps. Quelques heures entre l’Atlantique et Détroit, suspendues dans la chaleur de l’été au-dessus de l’asphalte désagrégé des rues. Le rêve d’une ville en décadence, la vitrine de nos échecs et de nos faillites, le fossé dans lequel on ne cesse de jeter les corps dépecés des exclus et des abandonnés. Le monde tel qu’il est. Un chaos perpétuellement renouvelé que nous cherchons sans cesse à rationaliser pour lui donner un sens et satisfaire notre fantasme d’équilibre. Et au creux duquel nous inventons nos vies. »
Tout s’écoule, Éditions Bartillat, 2023 (extrait)
une photo sur Instagram,
ton fil qui s’évapore dans les montagnes fumeuses de Caroline du Nord
pourquoi l’as-tu postée au monde plutôt que de me la transmettre, à moi ?
quel égoïsme dans l’amour, quel égocentrisme (le mien)…
j’annule la possibilité de ton existence aux autres


te laisser reprendre ton souffle,
ne pas t’effrayer,
peut-être es-tu déjà mort à notre amour – quel droit ai-je de prononcer ce mot dans le doute –, à ce désir que tu inventes pour moi, je me laisse porter par le mirage
Luisance, (extrait)
Actualités
Un dimanche à CDMX, l’excitation palpable dans … - Antoine Vigne
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Un dimanche à CDMX, l’excitation palpable dans les cafés pour la victoire de Sergio Perez au Grand Prix de Monaco, les rues que nous traversons en taxi et les sons de feux d’artifice pour les saints qu’on fête. Les marches dans Roma, le calme qui s’installe, les conversations avec Jonathan sur ce qu’est le calme à deux, le doute permanent sur la présence de l’autre qu’il faut surmonter. Les retrouvailles avec l’Avenida Amsterdam. Un mezcal a Baltra où nous nous dessinons l’un l’autre. Et puis la découverte excitée que Total Recall à été filmé ici (l’architecture ici raconte partout un monde à venir, impossible de ne pas y voir des visions de science-fiction). La fatigue aussi de la soirée a Tom’s Leather Bar ou nous avons rencontré Sergio. Et les lectures qui ponctuent la journée, apportent des images d’ailleurs: l’histoire de l’orque qui meurt dans la Seine, l’interview de Dominique Schnapper qui parle de la définition de l’homme normal selon Freud, celui qui aime et qui travaille, qui trouve l’ancrage dans son essentiel. Quelques pages du Goncourt de Mbougar Sar. D’autres marches plus tard. Coyoacan et un mauvais restaurant, puis le Tres Tonala décevant aussi mais émouvant parce que nous y parlons de ce que nous recherchons l’un et l’autre. #unejournéeàMexico #cdmx #minirécit #mbougarsarr #lectures #lecturesdevacances #marcher #dominiqueschnapper#freud #pluralitédunjour #architecture #architectureetsciencefiction

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30 mai 2022
A CDMX depuis deux jours. Hier, la visite du musé… - Antoine Vigne
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A CDMX depuis deux jours. Hier, la visite du musée Anahuacalli de Diego Rivera, la collection d’idoles et de sculptures méso-américaines, notamment aztèques et mayas. La puissance du lieu construit dans la roche volcanique avec de gros morceaux de pierre noire brute et constellée de cavités. Les salles sont caverneuses, mystérieuses, pleines d’autels sur lesquelles se présentent ces visages souvent figés dans la représentation des émotions sombres, dans le mystère de la vie, de la mort, de la souffrance, de la pluie, des moissons, des phénomènes cosmiques, de la continuité des cycles. J’aime les histoires qui les accompagnent, celle des vaisseaux conçus par les dieux pour récolter puis répandre les différents types de pluie (celle qui fait pousser, celle qui abîme, celle qui amène le gel,…), celle des serpents qui s’emmêlent et racontent la dualité inhérente à toutes choses (et la géméllité de Rivera), celle des ères qui ont précédé celle de l’homme et de la civilisation. J’imagine que la version moderne du musée imaginaire de Malraux serait de rêver à un monde dans lequel la civilisation occidentale n’aurait pas effacé ces cultures, dans lequel elles resteraient vivantes, porteuses de cette autre compréhension du vivant et de l’humanité. Un musée qui réinventerait l’histoire, effacerait notre impérialisme, tous les impérialismes culturels et religieux. Fantasme évidemment, notamment face à des idoles qui racontent aussi la violence des émotions humaines, la destruction permanente, la réinvention. Dans les salles supérieures du musée, on aperçoit la ville qui s’étend aux alentours, les tours, les montagnes, la lumière bleue et grise qui est celle de Mexico City. Et puis on retrouve le Diego des muraux, de Detroit, de la fascination compliquée pour la modernité et la technologie, l’élan qui se sait pouvoir être néfaste mais qui emporte tout. #anahuacalli #museoanahuacalli #diegorivera #mesoamerica #mesoamericanart #cdmx #mexico #muséeomaginaire #malraux #impérialismes #cycles #destructionpermamente

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30 mai 2022
Encore quelques mots sur Paris, sur les rencontres… - Antoine Vigne

Encore quelques mots sur Paris, sur les rencontres, un déjeuner avec Marie, intime, heureux, la discussion qui court de l’écriture aux élections, et puis se suspend quand j’évoque l’idée que chaque mot de l’écriture doit dire le monde, ce à quoi Marie résiste, parce qu’elle pense que c’est trop (trop précieux, trop exigeant) mais je me demande tout de même, non pas pour la préciosité bien sûr mais pour la nécessité que chaque mot exprime le combat qui se joue entre la langue et le charnel, entre le figé et ce qui vit, comme le combat de L’Ecrire dont parle Chamoiseau que je suis en train de lire. Et puis le verre au Meurice avec Patrick où nous parlons d’architecture, de drague dans les jardins, aux Batignolles, ailleurs, de politique encore… Le matin de mon départ, la lumière dans la station du RER à Cité U est éclatante, elle me rappelle celle d’Athènes un jour d’été en 1998 où nous (Jean et moi) avions dormi sur un banc, la lumière qui salue le monde et le remplit de promesses. Alors je les prends, ces promesses, et je les emporte. Je vais, malgré les nouvelles délirantes des livres qu’on brûle et qu’on bannit aux États-Unis, de la dérive des conservatismes et des billionaires qui s’achètent des réseaux sociaux sans comprendre leur hubris. Le vol m’emmène chez moi, à la maison, mon port d’attache est Jonathan. #parisencore #soleildété #promessesdujour #mariesellier #patrickchamoiseau #littérature #écriture #livres #lécrire #jeanpoderos #patrickrollot #leslivresqu’onbrûle #portdattache

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29 avril 2022
La plage du Havre, la vue sur Sainte-Adresse, les … - Antoine Vigne
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La plage du Havre, la vue sur Sainte-Adresse, les galets qu’une pelleteuse réarrange dans un bruit que je ne réussis pas à définir (cristallin n’est pas le bon mot, je cherche un mot qui dit la pierre qui s’entrechoque comme si elle était du sable), le port, les grands brise-lames, la ville qui se devine derrière et qui m’attend, puis la marche dans l’ensemble de Perret, les lignes qui filent le long des avenues, les porches, les colonnades toutes différentes, les couleurs des façades qui alternent, les barres, les tours, la succession de l’horizontale et de la verticale, un langage immaculé, simple, l’espace respire et moi avec, puis la fulgurance du béton comme projet spirituel, la masse et le verre, l’élan, le chef d’oeuvre de Perret dans l’église Saint-Joseph, et l’ombre de Niemeyer qui rétablit la courbe dans l’horizontalité des lignes un peu plus loin. Au MuMa, le musée Malraux, je cherche les toiles qui parlent du vide (je trouve Marquet, le Saint-Adresse de Dufy, tous les nuages de Boudin évidemment). Dehors, la pluie et la lumière échangent et reviennent au bleu pale, sans cesse. Je lis les pensées étranglées de Cioran. Je cherche Jonah, mon personnage. #lehavre #chercherdesmots #augusteperret #fulgurancedubéton #architecturemoderne #niemeyer #muma #destoilesquiparlentduvide #albertmarquet #eugeneboudin #dufy #cioran #penséesétranglées #écrire #chercherunpersonnage #inventerleslieux #habiterlespace #minirécit

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10 avril 2022
Quelques marqueurs des semaines qui passent: Wozze… - Antoine Vigne
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Quelques marqueurs des semaines qui passent: Wozzek dans une version scénique à Carnegie Hall avec Nicholas (l’économie de mots au service de l’intensité qui se fond dans les pleurs, les fureurs, les moments d’apaisement qui ne durent jamais et la folie. Le son de l’orchestre utilisé comme une caisse de résonance à toutes les tragédies de l’existence, la pauvreté, l’absurdité de la guerre, la prostitution, la violence envers les femmes, la trahison, le savoir et la science qui s’érigent en arme de différenciation sociale et font peser le poids d’un esclavage inhumain sur les pauvres, les faibles, les vulnérables. On est entre Brecht et Fassbinder, dans un univers trop évidemment présent pour ne pas être douloureux mais sublime). Puis une présentation de Jennie Jones au Guggenheim avec Fred Moten, l’idée de l’intentionalité de l’oeuvre mise en question, et celle du cycle sans fin: quand Miles Davis joue le même morceau près de 2000 fois, les 1999 fois qui suivent la première sont une exploration et une critique de la première fois. Quelques galeries aussi, Walid Raad chez Paula Cooper et ses contes imagés, les photos d’Emmett Gowin chez Pace et ses paysages faits de la répétition du geste, la recherche du même, sans cesse. Et Michelle Stuart chez Lelong, la trace de la terre, du temps sur le papier de la manière la plus évidente qui soit. Et puis le travail sur le conte pour enfants avec Jean et Léa Louis, le roman qui commence à avancer. Les jours de printemps alternent avec les jours de fin d’hiver, le brouillard, la pluie.
L’autre soir, le film Drive my car de Ryusuke Hamaguchi, ses images lentes, les dialogues, la superposition de la pièce de Tchekhov, les drames et les incompréhensions qui empoisonnent la vie ou plutôt l’empêchent, j’ai envie de lire le texte de Murakami pour comprendre tout ce qui y est dit. Nos concerts du soir avec Jonathan, toutes lumières éteintes sur le canapé, à écouter la musique. Et mes compagnons de lecture: l’histoire de l’homosexualité de Florence Tamagne, Gide (les Faux-Monnayeurs, vieilli) et Walt Whitman, puissant de vitalité #semaines #wozzec #waltwhitman #andrégide #homosexualité #poésieduquotidien #boskovhus

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3 avril 2022
Le concert pour l’Ukraine au Met Opera hier soir… - Antoine Vigne
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Le concert pour l’Ukraine au Met Opera hier soir, le drapeau qui couvre la façade et qu’on agite dans les tribunes. Cela me rappelle de vieux films, la guerre en Europe que je ne pensais pas connaître. Yannick Nézet-Seguin dirige l’Adagio de Barber dans des tons incroyablement souples, puis les choeurs du Nabucco et les Quatre Derniers Lieders de Strauss (chantés par Lise Davidson) avant de finir par l’Ode à la joie dont le thème est vraiment celui de la fraternité humaine. Les gens sont debout, ils applaudissent, on fait ce que l’on peut lorsque l’on n’a rien d’autre et c’est un peu ce que l’on sent dans la salle, la conscience fragile que nous sommes là, loin, cherchant à partager la souffrance et l’inquiétude, être entièrement dans ce combat sans pouvoir totalement l’être. Je pense à l’impuissance qui ronge toujours, la force de l’élan qui parfois vise trop vite et mal mais qui est humaine, qui répond à l’urgence parce qu’il faut y répondre même quand toutes les réponses sont en partie inadéquates. Le destin de nos sociétés humaines comme de nos existences individuelles est fait de ces élans, ces pulsions contradictoires et nécessaires qui produisent un chaos au sein duquel il est difficile de percevoir l’avenir mais qui y participent toujours. ll y a un mystère assez sublime à cette marche dans l’obscurité où brillent quelques phares inattendus, Zelensky entre autres, tous les Ukrainiens aussi, ceux qui luttent et accueillent les réfugiés, nous tous peut-être dans notre compréhension nouvelle des dangers qui nous guettent. #ukraine #metconcertukraine #metropolitanopera #yannicknezetseguin #adagiobarber #odeàlajoie #fraternité #mystèredelaguerre #chaos #héraclite #impuissanceetélans #aventurehumaine #zelensky #ukrainemustwin

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15 mars 2022
Une semaine étrange, comme pour tout le monde. L’U… - Antoine Vigne
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Une semaine étrange, comme pour tout le monde. L’Ukraine partout, les questions qui se posent, le spectacle de la guerre qui n’a pas de sens mais que nous vivons en direct, en cherchant des points d’appui, des manières de nous sentir impliqués sans l’être totalement. Mais pourra-t-on rester en dehors? N’est-ce pas le modèle churchillien du “entre le déshonneur et la guerre vous aviez le choix, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre”? Ou est-ce au contraire la vitrine d’une autre manière de penser les conflits? Mais, dans ce cas, pourquoi faire commerce avec l’Arabie Saoudite, avec la Chine, pourquoi vendre des armes, pourquoi oublier tous les déséquilibres. Nous gérons le chaos, nous gérons le monde et nos contradictions, nos compromissions. Peut-être n’y a-t-il pas d’autre voie, peut-être se glisse au milieu de tout cela la tension vers la justice dont parle Martin Luther King et les combats se font-ils un à un. Je suis prêt à le croire mais je pleure, comme tous aujourd’hui, l’absurdité de la violence de Putin et de tous les autocrates contemporains, de Xi à Bolsonaro et à Trump parce qu’ils sont tous les mêmes, ils incarnent toutes les haines et les frustrations et les mensonges et les petitesses de ce monde. Au milieu de tout cela, pourtant, nous vivons. Des lectures donc (Baldwin encore, Joan Didion, Duras encore et toujours, le texte de Florence Tamagne), des spectacles (le Don Carlo de Verdi au Met hier avec les fabuleux Jamie Barton et Etienne Dupuis, et, la semaine dernière, Joey Arias à Joe’s Pub), et des films (le Cuirassé Potemkine, Carmen Jones), des marches. Dans notre rue, un arbre est abattu parce qu’un mur s’est effondré et cela me trouble plus que je ne l’imaginais. Pourquoi, lorsqu’un mur s’effondre préférons-nous couper l’arbre plutôt que renforcer le mur? #semaine #minirécit #ukraine #guerreenukraine #fuckputin #absurditédelaguerre #churchill #baldwin #joandidion #duras #joeyarias #doncarlomet #larbreetlemur #unarbrequonabat #mélancoliesurlemonde

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11 mars 2022
Le métro hier soir, vide comme souvent ces temps-… - Antoine Vigne

Le métro hier soir, vide comme souvent ces temps-ci, les nouvelles qui défilent sur l’Ukraine, la difficulté à ne pas y revenir sans cesse et l’impression que ce conflit est différent, il nous touche directement. Non pas que les autres conflits, de l’Afghanistan au Yemen et la Syrie ne soient pas proches, au contraire, ils remettaient tous en cause notre humanité et la capacité de nos nations à vivre selon leurs idéaux, à ne pas laisser les intérêts de toutes sortes salir l’élan premier des peuples, mais l’Ukraine est plus proche, elle touche à l’idée de l’Europe, elle touche à ce qui reste de démocratie dans le monde parce que l’Amérique meurt déjà intérieurement sous les coups du nationalisme blanc aidé par un capitalisme imbécile qui détruit tout (et qui s’apprête à détruire les normes environnementales sour un dernier coup de boutoir de la Cour Suprême). Face à tous les dangers, face à la crise climatique, face aux géants du numérique et aux géants de toutes sortes, face à l’érosion des normes démocratiques, à la prise en otage et la subversion du journalisme, face à la désinformation globale, face à toutes les questions de l’époque (et évidemment souvent de manière chaotique, lente, inadaptée), il reste l’Europe et c’est justement cette Europe que menace Putin. Donc oui, les choses semblent différentes et Zelensky a raison lorsqu’il appelle à un soulèvement, lorsqu’il hurle l’urgence, lorsqu’il se tient droit et seul. La crise que nous vivons est essentielle. Elle n’est pas la seule évidemment mais le monde de demain ne se fera pas sans passer par elle. D’elle dépend un certain avenir du monde. #ukraine #guerreenukraine #démocratie #democracy #totalitarismesactuels #weareallinthis #fightwhitenationalism#lukraineetlemonde #zelensky

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1 mars 2022
Fabuleuse présentation d’une Tempête d’Aimé… - Antoine Vigne

Fabuleuse présentation d’une Tempête d’Aimé Césaire au FIAF ce soir, en lecture scénique. Il n’y avait pas besoin d’une mise en scène plus complexe, les mots parlaient d’eux mêmes, portés par Isaiah Johnson en Caliban et par Jay O Sanders en Prospero. Tout était là, l’impossibilité d’être de Caliban, l’impossibilité d’avoir un nom, de trouver l’être, et puis la haine qui clôt le tout, la haine qui est à la fois la résolution et son absence dans le moment final de la piece. On sent tout le reste, les années 1960, Malcom X, les combats des droits et de la décolonisation, le désir qui brûle mais qui ne peut rien face au désastre de l’impérialisme et de son corollaire, le capitalisme. Quand tout a été pris, il ne reste rien, pas même un nom, “appelle-moi x”, dit Caliban et on sait qu’on est dans des combats qui sont ceux de toutes les générations qui suivront, ceux qui essaieront de combler le vide laissé béant, l’exil forcé, la déshumanisation. On trouve aussi les prémisses d’une idée environnementale dans le texte de Césaire, l’idée de féminisme aussi. Tant de choses. Et ce refus de Prospero de se laisser emporter par l’idée qu’il a pu être un tyran, ce refus de regarder son histoire. Que de parallèles avec ce qui advient maintenant. L’abime est terrifiant à contempler. #unetempete #aimécésaire #théâtre #theater #fiaf #laniseantoineshelley #isaiahjohnson #jayosanders #kimberlyexum #redbulltheater #décolonisation #blackhistorymonth #justicesociale #esclavage #martinique #imperialisme #desastreducapitalisme

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1 mars 2022
D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne
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D’autres images du week-end, la route, le café avec Mel à Vergennes puis Albany, la capitale où l’on ne s’arrête jamais, dont on aperçoit toujours l’oeuf en béton, “the egg” comme on l’appelle ici. Un arrêt donc cette fois dans le froid qui mord, et la grande esplanade s’ouvre au-dessus de l’Hudson avec les drapeaux de l’État. L’oeuf est là, je lis les années de construction comme un manifeste, 1966-1978, ce sont mes années, celles qui me fascinent (comme beaucoup mais plus que d’autres, c’est le monde qui a un sens pour moi, celui où tous ceux que j’aime sont vivants et que je peux imaginer sans mal, sans douleur). L’egg, c’est Wallace Harrison tout de même, l’architecte du Lincoln Center, des Nations-Unies. L’esplanade a quelque chose d’étrange, une scène de science-fiction comme tous les downtowns américains pendant le week-end, la ville déserte et l’image en miroir en sous-sol, sous la dalle, des allées à n’en plus finir qui font se rejoindre le parlement, le musée, la salle de concert, le palais du gouvernement, d’immenses couloirs éclairés de néons aux restaurants fermés et des sculptures monumentales dans les coins. Je n’ai pas de photos, juste les images qui me restent en tête mais c’est comme dans le THX de George Lucas, la lumière blanche, la sensation que tout est rectiligne, trop droit, trop rigide. La semaine se poursuit ensuite , Jonathan est à LA, il y a de la neige. Beaucoup de lectures, des vidéos, des recherches (des conférences de Florence Tamagne et de Maurice Sartre que je trouve sur Internet à propos de l’homosexualité dans le monde antique et les noms qui fusent, Pausanias, Alcibiade puis le Corydon de Gide qu’il faut que je lise, et Lucien de Samosate). Puis les journées denses autour de l’écriture du livre sur la maison pour Chloé et Jean (les moments passés à me replonger dans les images de Gordon Matta Clark, sublimes…) et les cours d’espagnol avec Cristian. Je l’ai dit. Tout est bien. #semainedhiver #minirécit #albanynewyork #architecture #modernarchitecture #harrisonabramovitz #wallaceharrison #florencetamagne #mauricesartre #histoiredelhomosexualité #corydongide #andrégide #littérature #écrire #gordonmattaclark

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3 février 2022
Quatre jours dans le Vermont, la lumière évidemm… - Antoine Vigne
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Quatre jours dans le Vermont, la lumière évidemment, la neige, une escapade d’hiver qui fait du bien après des semaines intenses, les textes à produire, le froid, la recherche. Le lac Champlain s’ouvre face à nous comme un espace sombre dans la nuit après les heures de route. Le lendemain, Jonathan a froid, moi aussi, le vent transporte un air glacé qui frappe la peau, qui la martèle mais la lumière gagne, il faut rester et la regarder, là, face au lac. Une idée, comme toujours, que serait notre vie dans un endroit comme celui-là?, elle revient à chaque fois que nous voyageons, , quel que soit le pays, quel que soit l’endroit, un désir d’ailleurs jamais satisfait, toujours en quête de son objet, de son ancrage, un vide que l’on ne peut pas combler dirait Olivier Py, mais que nous contemplons à deux, fascinés par ce qui n’est pas et pourrait être. Burlington, un centre, quelques lumières, des maisons posées, tranquilles, des brasseries où l’on boit de la bière locale, une librairie où je me perds dans les titres sur le taoïsme et où j’achète un Joan Didion et un Bell Hooks – combien d’auteurs, de musiciens, n’ai-je lus ou écoutés qu’après leur mort? –, et le retour chez les cousins, Launa, Alec, Harry, les jeux, les rues blanches, les montagnes dans le lointain, une collection de livres d’enfant anciens que me présente Launa et dans lesquels je me plonge, aspiré par les illustrations, les mots tout autant que par la texture des pages, et les conversations, les flammes dans le poêle, des éclats de rire. Un week-end… #vermont #weekenddhiver #minirécit #librairie #bookstore #speaksvolumebookstore #burlingtonvermont #livrespourenfants #livresillustrés #amosandboris #extrayarn #asickdayforamosmcgee #philipstead #williamsteig #macbarnett #olivierpy #famille #joandidion #bellhooks #livres #lumièredhiver

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31 janvier 2022
Un dimanche à CDMX, l’excitation palpable dans … - Antoine Vigne
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Un dimanche à CDMX, l’excitation palpable dans les cafés pour la victoire de Sergio Perez au Grand Prix de Monaco, les rues que nous traversons en taxi et les sons de feux d’artifice pour les saints qu’on fête. Les marches dans Roma, le calme qui s’installe, les conversations avec Jonathan sur ce qu’est le calme à deux, le doute permanent sur la présence de l’autre qu’il faut surmonter. Les retrouvailles avec l’Avenida Amsterdam. Un mezcal a Baltra où nous nous dessinons l’un l’autre. Et puis la découverte excitée que Total Recall à été filmé ici (l’architecture ici raconte partout un monde à venir, impossible de ne pas y voir des visions de science-fiction). La fatigue aussi de la soirée a Tom’s Leather Bar ou nous avons rencontré Sergio. Et les lectures qui ponctuent la journée, apportent des images d’ailleurs: l’histoire de l’orque qui meurt dans la Seine, l’interview de Dominique Schnapper qui parle de la définition de l’homme normal selon Freud, celui qui aime et qui travaille, qui trouve l’ancrage dans son essentiel. Quelques pages du Goncourt de Mbougar Sar. D’autres marches plus tard. Coyoacan et un mauvais restaurant, puis le Tres Tonala décevant aussi mais émouvant parce que nous y parlons de ce que nous recherchons l’un et l’autre. #unejournéeàMexico #cdmx #minirécit #mbougarsarr #lectures #lecturesdevacances #marcher #dominiqueschnapper#freud #pluralitédunjour #architecture #architectureetsciencefiction

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30 mai 2022
A CDMX depuis deux jours. Hier, la visite du musé… - Antoine Vigne
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A CDMX depuis deux jours. Hier, la visite du musée Anahuacalli de Diego Rivera, la collection d’idoles et de sculptures méso-américaines, notamment aztèques et mayas. La puissance du lieu construit dans la roche volcanique avec de gros morceaux de pierre noire brute et constellée de cavités. Les salles sont caverneuses, mystérieuses, pleines d’autels sur lesquelles se présentent ces visages souvent figés dans la représentation des émotions sombres, dans le mystère de la vie, de la mort, de la souffrance, de la pluie, des moissons, des phénomènes cosmiques, de la continuité des cycles. J’aime les histoires qui les accompagnent, celle des vaisseaux conçus par les dieux pour récolter puis répandre les différents types de pluie (celle qui fait pousser, celle qui abîme, celle qui amène le gel,…), celle des serpents qui s’emmêlent et racontent la dualité inhérente à toutes choses (et la géméllité de Rivera), celle des ères qui ont précédé celle de l’homme et de la civilisation. J’imagine que la version moderne du musée imaginaire de Malraux serait de rêver à un monde dans lequel la civilisation occidentale n’aurait pas effacé ces cultures, dans lequel elles resteraient vivantes, porteuses de cette autre compréhension du vivant et de l’humanité. Un musée qui réinventerait l’histoire, effacerait notre impérialisme, tous les impérialismes culturels et religieux. Fantasme évidemment, notamment face à des idoles qui racontent aussi la violence des émotions humaines, la destruction permanente, la réinvention. Dans les salles supérieures du musée, on aperçoit la ville qui s’étend aux alentours, les tours, les montagnes, la lumière bleue et grise qui est celle de Mexico City. Et puis on retrouve le Diego des muraux, de Detroit, de la fascination compliquée pour la modernité et la technologie, l’élan qui se sait pouvoir être néfaste mais qui emporte tout. #anahuacalli #museoanahuacalli #diegorivera #mesoamerica #mesoamericanart #cdmx #mexico #muséeomaginaire #malraux #impérialismes #cycles #destructionpermamente

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30 mai 2022
Encore quelques mots sur Paris, sur les rencontres… - Antoine Vigne

Encore quelques mots sur Paris, sur les rencontres, un déjeuner avec Marie, intime, heureux, la discussion qui court de l’écriture aux élections, et puis se suspend quand j’évoque l’idée que chaque mot de l’écriture doit dire le monde, ce à quoi Marie résiste, parce qu’elle pense que c’est trop (trop précieux, trop exigeant) mais je me demande tout de même, non pas pour la préciosité bien sûr mais pour la nécessité que chaque mot exprime le combat qui se joue entre la langue et le charnel, entre le figé et ce qui vit, comme le combat de L’Ecrire dont parle Chamoiseau que je suis en train de lire. Et puis le verre au Meurice avec Patrick où nous parlons d’architecture, de drague dans les jardins, aux Batignolles, ailleurs, de politique encore… Le matin de mon départ, la lumière dans la station du RER à Cité U est éclatante, elle me rappelle celle d’Athènes un jour d’été en 1998 où nous (Jean et moi) avions dormi sur un banc, la lumière qui salue le monde et le remplit de promesses. Alors je les prends, ces promesses, et je les emporte. Je vais, malgré les nouvelles délirantes des livres qu’on brûle et qu’on bannit aux États-Unis, de la dérive des conservatismes et des billionaires qui s’achètent des réseaux sociaux sans comprendre leur hubris. Le vol m’emmène chez moi, à la maison, mon port d’attache est Jonathan. #parisencore #soleildété #promessesdujour #mariesellier #patrickchamoiseau #littérature #écriture #livres #lécrire #jeanpoderos #patrickrollot #leslivresqu’onbrûle #portdattache

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29 avril 2022
La plage du Havre, la vue sur Sainte-Adresse, les … - Antoine Vigne
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La plage du Havre, la vue sur Sainte-Adresse, les galets qu’une pelleteuse réarrange dans un bruit que je ne réussis pas à définir (cristallin n’est pas le bon mot, je cherche un mot qui dit la pierre qui s’entrechoque comme si elle était du sable), le port, les grands brise-lames, la ville qui se devine derrière et qui m’attend, puis la marche dans l’ensemble de Perret, les lignes qui filent le long des avenues, les porches, les colonnades toutes différentes, les couleurs des façades qui alternent, les barres, les tours, la succession de l’horizontale et de la verticale, un langage immaculé, simple, l’espace respire et moi avec, puis la fulgurance du béton comme projet spirituel, la masse et le verre, l’élan, le chef d’oeuvre de Perret dans l’église Saint-Joseph, et l’ombre de Niemeyer qui rétablit la courbe dans l’horizontalité des lignes un peu plus loin. Au MuMa, le musée Malraux, je cherche les toiles qui parlent du vide (je trouve Marquet, le Saint-Adresse de Dufy, tous les nuages de Boudin évidemment). Dehors, la pluie et la lumière échangent et reviennent au bleu pale, sans cesse. Je lis les pensées étranglées de Cioran. Je cherche Jonah, mon personnage. #lehavre #chercherdesmots #augusteperret #fulgurancedubéton #architecturemoderne #niemeyer #muma #destoilesquiparlentduvide #albertmarquet #eugeneboudin #dufy #cioran #penséesétranglées #écrire #chercherunpersonnage #inventerleslieux #habiterlespace #minirécit

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10 avril 2022
Quelques marqueurs des semaines qui passent: Wozze… - Antoine Vigne
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Quelques marqueurs des semaines qui passent: Wozzek dans une version scénique à Carnegie Hall avec Nicholas (l’économie de mots au service de l’intensité qui se fond dans les pleurs, les fureurs, les moments d’apaisement qui ne durent jamais et la folie. Le son de l’orchestre utilisé comme une caisse de résonance à toutes les tragédies de l’existence, la pauvreté, l’absurdité de la guerre, la prostitution, la violence envers les femmes, la trahison, le savoir et la science qui s’érigent en arme de différenciation sociale et font peser le poids d’un esclavage inhumain sur les pauvres, les faibles, les vulnérables. On est entre Brecht et Fassbinder, dans un univers trop évidemment présent pour ne pas être douloureux mais sublime). Puis une présentation de Jennie Jones au Guggenheim avec Fred Moten, l’idée de l’intentionalité de l’oeuvre mise en question, et celle du cycle sans fin: quand Miles Davis joue le même morceau près de 2000 fois, les 1999 fois qui suivent la première sont une exploration et une critique de la première fois. Quelques galeries aussi, Walid Raad chez Paula Cooper et ses contes imagés, les photos d’Emmett Gowin chez Pace et ses paysages faits de la répétition du geste, la recherche du même, sans cesse. Et Michelle Stuart chez Lelong, la trace de la terre, du temps sur le papier de la manière la plus évidente qui soit. Et puis le travail sur le conte pour enfants avec Jean et Léa Louis, le roman qui commence à avancer. Les jours de printemps alternent avec les jours de fin d’hiver, le brouillard, la pluie.
L’autre soir, le film Drive my car de Ryusuke Hamaguchi, ses images lentes, les dialogues, la superposition de la pièce de Tchekhov, les drames et les incompréhensions qui empoisonnent la vie ou plutôt l’empêchent, j’ai envie de lire le texte de Murakami pour comprendre tout ce qui y est dit. Nos concerts du soir avec Jonathan, toutes lumières éteintes sur le canapé, à écouter la musique. Et mes compagnons de lecture: l’histoire de l’homosexualité de Florence Tamagne, Gide (les Faux-Monnayeurs, vieilli) et Walt Whitman, puissant de vitalité #semaines #wozzec #waltwhitman #andrégide #homosexualité #poésieduquotidien #boskovhus

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3 avril 2022
Le concert pour l’Ukraine au Met Opera hier soir… - Antoine Vigne
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Le concert pour l’Ukraine au Met Opera hier soir, le drapeau qui couvre la façade et qu’on agite dans les tribunes. Cela me rappelle de vieux films, la guerre en Europe que je ne pensais pas connaître. Yannick Nézet-Seguin dirige l’Adagio de Barber dans des tons incroyablement souples, puis les choeurs du Nabucco et les Quatre Derniers Lieders de Strauss (chantés par Lise Davidson) avant de finir par l’Ode à la joie dont le thème est vraiment celui de la fraternité humaine. Les gens sont debout, ils applaudissent, on fait ce que l’on peut lorsque l’on n’a rien d’autre et c’est un peu ce que l’on sent dans la salle, la conscience fragile que nous sommes là, loin, cherchant à partager la souffrance et l’inquiétude, être entièrement dans ce combat sans pouvoir totalement l’être. Je pense à l’impuissance qui ronge toujours, la force de l’élan qui parfois vise trop vite et mal mais qui est humaine, qui répond à l’urgence parce qu’il faut y répondre même quand toutes les réponses sont en partie inadéquates. Le destin de nos sociétés humaines comme de nos existences individuelles est fait de ces élans, ces pulsions contradictoires et nécessaires qui produisent un chaos au sein duquel il est difficile de percevoir l’avenir mais qui y participent toujours. ll y a un mystère assez sublime à cette marche dans l’obscurité où brillent quelques phares inattendus, Zelensky entre autres, tous les Ukrainiens aussi, ceux qui luttent et accueillent les réfugiés, nous tous peut-être dans notre compréhension nouvelle des dangers qui nous guettent. #ukraine #metconcertukraine #metropolitanopera #yannicknezetseguin #adagiobarber #odeàlajoie #fraternité #mystèredelaguerre #chaos #héraclite #impuissanceetélans #aventurehumaine #zelensky #ukrainemustwin

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15 mars 2022
Une semaine étrange, comme pour tout le monde. L’U… - Antoine Vigne
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Une semaine étrange, comme pour tout le monde. L’Ukraine partout, les questions qui se posent, le spectacle de la guerre qui n’a pas de sens mais que nous vivons en direct, en cherchant des points d’appui, des manières de nous sentir impliqués sans l’être totalement. Mais pourra-t-on rester en dehors? N’est-ce pas le modèle churchillien du “entre le déshonneur et la guerre vous aviez le choix, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre”? Ou est-ce au contraire la vitrine d’une autre manière de penser les conflits? Mais, dans ce cas, pourquoi faire commerce avec l’Arabie Saoudite, avec la Chine, pourquoi vendre des armes, pourquoi oublier tous les déséquilibres. Nous gérons le chaos, nous gérons le monde et nos contradictions, nos compromissions. Peut-être n’y a-t-il pas d’autre voie, peut-être se glisse au milieu de tout cela la tension vers la justice dont parle Martin Luther King et les combats se font-ils un à un. Je suis prêt à le croire mais je pleure, comme tous aujourd’hui, l’absurdité de la violence de Putin et de tous les autocrates contemporains, de Xi à Bolsonaro et à Trump parce qu’ils sont tous les mêmes, ils incarnent toutes les haines et les frustrations et les mensonges et les petitesses de ce monde. Au milieu de tout cela, pourtant, nous vivons. Des lectures donc (Baldwin encore, Joan Didion, Duras encore et toujours, le texte de Florence Tamagne), des spectacles (le Don Carlo de Verdi au Met hier avec les fabuleux Jamie Barton et Etienne Dupuis, et, la semaine dernière, Joey Arias à Joe’s Pub), et des films (le Cuirassé Potemkine, Carmen Jones), des marches. Dans notre rue, un arbre est abattu parce qu’un mur s’est effondré et cela me trouble plus que je ne l’imaginais. Pourquoi, lorsqu’un mur s’effondre préférons-nous couper l’arbre plutôt que renforcer le mur? #semaine #minirécit #ukraine #guerreenukraine #fuckputin #absurditédelaguerre #churchill #baldwin #joandidion #duras #joeyarias #doncarlomet #larbreetlemur #unarbrequonabat #mélancoliesurlemonde

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11 mars 2022
Le métro hier soir, vide comme souvent ces temps-… - Antoine Vigne

Le métro hier soir, vide comme souvent ces temps-ci, les nouvelles qui défilent sur l’Ukraine, la difficulté à ne pas y revenir sans cesse et l’impression que ce conflit est différent, il nous touche directement. Non pas que les autres conflits, de l’Afghanistan au Yemen et la Syrie ne soient pas proches, au contraire, ils remettaient tous en cause notre humanité et la capacité de nos nations à vivre selon leurs idéaux, à ne pas laisser les intérêts de toutes sortes salir l’élan premier des peuples, mais l’Ukraine est plus proche, elle touche à l’idée de l’Europe, elle touche à ce qui reste de démocratie dans le monde parce que l’Amérique meurt déjà intérieurement sous les coups du nationalisme blanc aidé par un capitalisme imbécile qui détruit tout (et qui s’apprête à détruire les normes environnementales sour un dernier coup de boutoir de la Cour Suprême). Face à tous les dangers, face à la crise climatique, face aux géants du numérique et aux géants de toutes sortes, face à l’érosion des normes démocratiques, à la prise en otage et la subversion du journalisme, face à la désinformation globale, face à toutes les questions de l’époque (et évidemment souvent de manière chaotique, lente, inadaptée), il reste l’Europe et c’est justement cette Europe que menace Putin. Donc oui, les choses semblent différentes et Zelensky a raison lorsqu’il appelle à un soulèvement, lorsqu’il hurle l’urgence, lorsqu’il se tient droit et seul. La crise que nous vivons est essentielle. Elle n’est pas la seule évidemment mais le monde de demain ne se fera pas sans passer par elle. D’elle dépend un certain avenir du monde. #ukraine #guerreenukraine #démocratie #democracy #totalitarismesactuels #weareallinthis #fightwhitenationalism#lukraineetlemonde #zelensky

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1 mars 2022
Fabuleuse présentation d’une Tempête d’Aimé… - Antoine Vigne

Fabuleuse présentation d’une Tempête d’Aimé Césaire au FIAF ce soir, en lecture scénique. Il n’y avait pas besoin d’une mise en scène plus complexe, les mots parlaient d’eux mêmes, portés par Isaiah Johnson en Caliban et par Jay O Sanders en Prospero. Tout était là, l’impossibilité d’être de Caliban, l’impossibilité d’avoir un nom, de trouver l’être, et puis la haine qui clôt le tout, la haine qui est à la fois la résolution et son absence dans le moment final de la piece. On sent tout le reste, les années 1960, Malcom X, les combats des droits et de la décolonisation, le désir qui brûle mais qui ne peut rien face au désastre de l’impérialisme et de son corollaire, le capitalisme. Quand tout a été pris, il ne reste rien, pas même un nom, “appelle-moi x”, dit Caliban et on sait qu’on est dans des combats qui sont ceux de toutes les générations qui suivront, ceux qui essaieront de combler le vide laissé béant, l’exil forcé, la déshumanisation. On trouve aussi les prémisses d’une idée environnementale dans le texte de Césaire, l’idée de féminisme aussi. Tant de choses. Et ce refus de Prospero de se laisser emporter par l’idée qu’il a pu être un tyran, ce refus de regarder son histoire. Que de parallèles avec ce qui advient maintenant. L’abime est terrifiant à contempler. #unetempete #aimécésaire #théâtre #theater #fiaf #laniseantoineshelley #isaiahjohnson #jayosanders #kimberlyexum #redbulltheater #décolonisation #blackhistorymonth #justicesociale #esclavage #martinique #imperialisme #desastreducapitalisme

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1 mars 2022
D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne
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D’autres images du week-end, la route, le café avec Mel à Vergennes puis Albany, la capitale où l’on ne s’arrête jamais, dont on aperçoit toujours l’oeuf en béton, “the egg” comme on l’appelle ici. Un arrêt donc cette fois dans le froid qui mord, et la grande esplanade s’ouvre au-dessus de l’Hudson avec les drapeaux de l’État. L’oeuf est là, je lis les années de construction comme un manifeste, 1966-1978, ce sont mes années, celles qui me fascinent (comme beaucoup mais plus que d’autres, c’est le monde qui a un sens pour moi, celui où tous ceux que j’aime sont vivants et que je peux imaginer sans mal, sans douleur). L’egg, c’est Wallace Harrison tout de même, l’architecte du Lincoln Center, des Nations-Unies. L’esplanade a quelque chose d’étrange, une scène de science-fiction comme tous les downtowns américains pendant le week-end, la ville déserte et l’image en miroir en sous-sol, sous la dalle, des allées à n’en plus finir qui font se rejoindre le parlement, le musée, la salle de concert, le palais du gouvernement, d’immenses couloirs éclairés de néons aux restaurants fermés et des sculptures monumentales dans les coins. Je n’ai pas de photos, juste les images qui me restent en tête mais c’est comme dans le THX de George Lucas, la lumière blanche, la sensation que tout est rectiligne, trop droit, trop rigide. La semaine se poursuit ensuite , Jonathan est à LA, il y a de la neige. Beaucoup de lectures, des vidéos, des recherches (des conférences de Florence Tamagne et de Maurice Sartre que je trouve sur Internet à propos de l’homosexualité dans le monde antique et les noms qui fusent, Pausanias, Alcibiade puis le Corydon de Gide qu’il faut que je lise, et Lucien de Samosate). Puis les journées denses autour de l’écriture du livre sur la maison pour Chloé et Jean (les moments passés à me replonger dans les images de Gordon Matta Clark, sublimes…) et les cours d’espagnol avec Cristian. Je l’ai dit. Tout est bien. #semainedhiver #minirécit #albanynewyork #architecture #modernarchitecture #harrisonabramovitz #wallaceharrison #florencetamagne #mauricesartre #histoiredelhomosexualité #corydongide #andrégide #littérature #écrire #gordonmattaclark

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3 février 2022
Quatre jours dans le Vermont, la lumière évidemm… - Antoine Vigne
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Quatre jours dans le Vermont, la lumière évidemment, la neige, une escapade d’hiver qui fait du bien après des semaines intenses, les textes à produire, le froid, la recherche. Le lac Champlain s’ouvre face à nous comme un espace sombre dans la nuit après les heures de route. Le lendemain, Jonathan a froid, moi aussi, le vent transporte un air glacé qui frappe la peau, qui la martèle mais la lumière gagne, il faut rester et la regarder, là, face au lac. Une idée, comme toujours, que serait notre vie dans un endroit comme celui-là?, elle revient à chaque fois que nous voyageons, , quel que soit le pays, quel que soit l’endroit, un désir d’ailleurs jamais satisfait, toujours en quête de son objet, de son ancrage, un vide que l’on ne peut pas combler dirait Olivier Py, mais que nous contemplons à deux, fascinés par ce qui n’est pas et pourrait être. Burlington, un centre, quelques lumières, des maisons posées, tranquilles, des brasseries où l’on boit de la bière locale, une librairie où je me perds dans les titres sur le taoïsme et où j’achète un Joan Didion et un Bell Hooks – combien d’auteurs, de musiciens, n’ai-je lus ou écoutés qu’après leur mort? –, et le retour chez les cousins, Launa, Alec, Harry, les jeux, les rues blanches, les montagnes dans le lointain, une collection de livres d’enfant anciens que me présente Launa et dans lesquels je me plonge, aspiré par les illustrations, les mots tout autant que par la texture des pages, et les conversations, les flammes dans le poêle, des éclats de rire. Un week-end… #vermont #weekenddhiver #minirécit #librairie #bookstore #speaksvolumebookstore #burlingtonvermont #livrespourenfants #livresillustrés #amosandboris #extrayarn #asickdayforamosmcgee #philipstead #williamsteig #macbarnett #olivierpy #famille #joandidion #bellhooks #livres #lumièredhiver

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31 janvier 2022