Hier soir, à BAM, le LoveTrain2020 d’Emmanuel … - Antoine Vigne Hier soir, à BAM, le LoveTrain2020 d’Emmanuel … - Antoine Vigne Hier soir, à BAM, le LoveTrain2020 d’Emmanuel … - Antoine Vigne Hier soir, à BAM, le LoveTrain2020 d’Emmanuel … - Antoine Vigne Hier soir, à BAM, le LoveTrain2020 d’Emmanuel … - Antoine Vigne Hier soir, à BAM, le LoveTrain2020 d’Emmanuel … - Antoine Vigne Hier soir, à BAM, le LoveTrain2020 d’Emmanuel … - Antoine Vigne
Comme un fantôme qui vous hante.
Mais bienveillant. Et accueillant. Et magnifique dans son austère indifférence. Il n’y avait pas à lutter contre lui, juste apprendre à le connaître, et réaliser que c’était lui qui changeait, doucement, tranquillement, à un rythme qu’il était parfois impossible de percevoir mais dont le glissement rendait souvent flagrante la permanence de l’être.
Le Vent des plaines, 2018 (extrait)
peut-être as-tu raison de t’en aller
sans rien me dire
Luisance, (extrait)
Le bus partit et Juan le regarda s’éloigner vers l’autoroute dans un brouillard de poussière sèche. Il ouvrit le paquet, y trouvant une petite toile brodée où il reconnut immédiatement le mur frontière, les courbes de niveaux, les routes qui remontaient depuis Nogales et un écrou fracturé qui surplombait le tout et qui pouvait représenter à la fois la libération et la séparation. Ou peut-être les rêves brisés qui constituaient un nouveau départ à partir du moment où on le choisissait. Et, au-dessous de l’ensemble, Carmen avait placé quelques mots tout simples mais où il reconnut une phrase qu’il avait prononcée devant elle : « Les chauves-souris s’envolent vers les étoiles. » Et il se mit à pleurer.
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
la plage devant moi, la fin du territoire, la fin du continent, la terre qui devient sable, se fragmente, 
s’effrite, se désagrège puis disparaît sous l’eau, les vagues, l’écume, le mouvement perpétuel
j’ai toujours imaginé le début du monde ainsi :
des vagues qui s’abandonnent, la plage à perte de vue, le lien, le lieu de rencontre entre le liquide 
et le solide, l’échange et le reflux, l’union et la séparation, le soleil, l’astre, le silence, la lumière,
la non-conscience
l’être qui nait ne sait rien, il est attente, contemplation
désagrège, (extrait)
– J’ai dû changer, Abuelo.
– On ne change jamais tant que ça.
– Ça fait vingt ans. J’étais un enfant.
– Vingt ans, déjà ?
– Je suis désolé, Abuelo. »
Le grand-père posa sa main sur celle de son petit-fils.
« Je sais que tu vis loin. »
Il s’arrêta encore.
« Mais tu as eu raison de revenir. »
L’un et l’autre se turent pendant quelques instants.
« Tu veux un verre de mezcal ?
– À cette heure-ci ?
– On a bien le droit, une fois tous les vingt ans… »
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
« Cette histoire n’est rien. Un moment volé au temps. Quelques heures entre l’Atlantique et Détroit, suspendues dans la chaleur de l’été au-dessus de l’asphalte désagrégé des rues. Le rêve d’une ville en décadence, la vitrine de nos échecs et de nos faillites, le fossé dans lequel on ne cesse de jeter les corps dépecés des exclus et des abandonnés. Le monde tel qu’il est. Un chaos perpétuellement renouvelé que nous cherchons sans cesse à rationaliser pour lui donner un sens et satisfaire notre fantasme d’équilibre. Et au creux duquel nous inventons nos vies. »
Tout s’écoule, Éditions Bartillat, 2023 (extrait)
une photo sur Instagram,
ton fil qui s’évapore dans les montagnes fumeuses de Caroline du Nord
pourquoi l’as-tu postée au monde plutôt que de me la transmettre, à moi ?
quel égoïsme dans l’amour, quel égocentrisme (le mien)…
j’annule la possibilité de ton existence aux autres


te laisser reprendre ton souffle,
ne pas t’effrayer,
peut-être es-tu déjà mort à notre amour – quel droit ai-je de prononcer ce mot dans le doute –, à ce désir que tu inventes pour moi, je me laisse porter par le mirage
Luisance, (extrait)
Actualités
Retour
Hier soir, à BAM, le LoveTrain2020 d’Emmanuel … - Antoine Vigne
Hier soir, à BAM, le LoveTrain2020 d’Emmanuel … - Antoine Vigne
Hier soir, à BAM, le LoveTrain2020 d’Emmanuel … - Antoine Vigne
Hier soir, à BAM, le LoveTrain2020 d’Emmanuel … - Antoine Vigne

Hier soir, à BAM, le LoveTrain2020 d’Emmanuel Gat. Un plateau vide, des ouvertures qui coulissent en hauteur sur le fond noir de la scène, des corps qui entrent, se placent, attendent, se regardent, puis la musique qui ouvre l’espace, entraîne les corps. De grands mouvements de l’ensemble comme un flot qui va et vient, les costumes sont riches, baroques, pleins d’étoffes, certaines moirées, certaines sombres, toutes comme des collages, qui tombent comme des guenilles mais volent, accompagnent les corps. Les mouvements de groupe alternent avec les duos, les solos, la musique (de Tears for Fears, entêtante, envahissante parfois parce qu’on la connait trop) habite la scène puis s’en retire de manière abrupte, revient. La lumière tombe parfois, blanche, éblouissante, mêlée à la fumée comme dans les clubs d’un autre temps, version 85-86, elle tombe, rebondit sur les dos, les corps. Margo et moi sommes sur le côté à BAM, les premiers rangs mais dans des sièges comme des alcôves, sous le plafond bas des loges, et c’est parfait, comme un théâtre contenu, un clip sur un écran, intime, une ode, l’offrande, électrisante, euphorique, chaque moment de la narration qui passe, ouvrant sur l’autre, d’autres rencontres, des corps qui bougent très vite, qui suivent le rythme, inventent des turbulences, l’ondulation, l’effervescence des bras, des jambes, des torses cherchant tous les possibles, l’essoufflement, tout attraper, ne rien laisser au temps qui passe, surtout. Dans la fluidité des identités (qui déborde sur celle des genres), je retrouve les sensations d’images (la lumière trouble sur les visages de Deneuve et Bowie dans The Hunger peut-être, tant d’autres…). Et la fièvre gagne la salle, on ne sait plus très bien, à un moment si c’est un concert ou un spectacle, mais c’est dans cette ambigüité aussi que se loge l’exubérance contagieuse, hypnotique qui lève la salle. Beau moment de vie. #emmanuelgat #lovetrain2020 #brooklynacademyofmusic #danse #tearsforfears #dansecontemporaine

#brooklynacademyofmusic #danse #dansecontemporaine #emmanuelgat #lovetrain2020 #tearsforfears
3 décembre 2022