Regardé hier soir le documentaire 1971 sur la mus… - Antoine Vigne Regardé hier soir le documentaire 1971 sur la mus… - Antoine Vigne Regardé hier soir le documentaire 1971 sur la mus… - Antoine Vigne Regardé hier soir le documentaire 1971 sur la mus… - Antoine Vigne Regardé hier soir le documentaire 1971 sur la mus… - Antoine Vigne Regardé hier soir le documentaire 1971 sur la mus… - Antoine Vigne Regardé hier soir le documentaire 1971 sur la mus… - Antoine Vigne
Comme un fantôme qui vous hante.
Mais bienveillant. Et accueillant. Et magnifique dans son austère indifférence. Il n’y avait pas à lutter contre lui, juste apprendre à le connaître, et réaliser que c’était lui qui changeait, doucement, tranquillement, à un rythme qu’il était parfois impossible de percevoir mais dont le glissement rendait souvent flagrante la permanence de l’être.
Le Vent des plaines, 2018 (extrait)
peut-être as-tu raison de t’en aller
sans rien me dire
Luisance, (extrait)
Le bus partit et Juan le regarda s’éloigner vers l’autoroute dans un brouillard de poussière sèche. Il ouvrit le paquet, y trouvant une petite toile brodée où il reconnut immédiatement le mur frontière, les courbes de niveaux, les routes qui remontaient depuis Nogales et un écrou fracturé qui surplombait le tout et qui pouvait représenter à la fois la libération et la séparation. Ou peut-être les rêves brisés qui constituaient un nouveau départ à partir du moment où on le choisissait. Et, au-dessous de l’ensemble, Carmen avait placé quelques mots tout simples mais où il reconnut une phrase qu’il avait prononcée devant elle : « Les chauves-souris s’envolent vers les étoiles. » Et il se mit à pleurer.
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
la plage devant moi, la fin du territoire, la fin du continent, la terre qui devient sable, se fragmente, 
s’effrite, se désagrège puis disparaît sous l’eau, les vagues, l’écume, le mouvement perpétuel
j’ai toujours imaginé le début du monde ainsi :
des vagues qui s’abandonnent, la plage à perte de vue, le lien, le lieu de rencontre entre le liquide 
et le solide, l’échange et le reflux, l’union et la séparation, le soleil, l’astre, le silence, la lumière,
la non-conscience
l’être qui nait ne sait rien, il est attente, contemplation
désagrège, (extrait)
– J’ai dû changer, Abuelo.
– On ne change jamais tant que ça.
– Ça fait vingt ans. J’étais un enfant.
– Vingt ans, déjà ?
– Je suis désolé, Abuelo. »
Le grand-père posa sa main sur celle de son petit-fils.
« Je sais que tu vis loin. »
Il s’arrêta encore.
« Mais tu as eu raison de revenir. »
L’un et l’autre se turent pendant quelques instants.
« Tu veux un verre de mezcal ?
– À cette heure-ci ?
– On a bien le droit, une fois tous les vingt ans… »
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
« Cette histoire n’est rien. Un moment volé au temps. Quelques heures entre l’Atlantique et Détroit, suspendues dans la chaleur de l’été au-dessus de l’asphalte désagrégé des rues. Le rêve d’une ville en décadence, la vitrine de nos échecs et de nos faillites, le fossé dans lequel on ne cesse de jeter les corps dépecés des exclus et des abandonnés. Le monde tel qu’il est. Un chaos perpétuellement renouvelé que nous cherchons sans cesse à rationaliser pour lui donner un sens et satisfaire notre fantasme d’équilibre. Et au creux duquel nous inventons nos vies. »
Tout s’écoule, Éditions Bartillat, 2023 (extrait)
une photo sur Instagram,
ton fil qui s’évapore dans les montagnes fumeuses de Caroline du Nord
pourquoi l’as-tu postée au monde plutôt que de me la transmettre, à moi ?
quel égoïsme dans l’amour, quel égocentrisme (le mien)…
j’annule la possibilité de ton existence aux autres


te laisser reprendre ton souffle,
ne pas t’effrayer,
peut-être es-tu déjà mort à notre amour – quel droit ai-je de prononcer ce mot dans le doute –, à ce désir que tu inventes pour moi, je me laisse porter par le mirage
Luisance, (extrait)
Actualités
La résistance au capitalisme actuel et toutes ses… - Antoine Vigne

La résistance au capitalisme actuel et toutes ses dérives et ses sécheresses (dont les ruptures démocratiques, le populisme, les tentations fascistes) passe par le marronnage intérieur, par la créativité intérieure. Le conte, la musique, l’exil, l’invention d’imaginaires relationnels. Patrick Chamoiseau à Albertine hier soir, lumineux sur les stratégies d’échappement, de contournement, de lutte, de résistance au monde actuel, aux tentations de la haine et de l’autocratie. Il parle des détours du marronnage intérieur, le marronnage de ceux qui ne quittent pas nécessairement la plantation mais vivent leur opposition dans un quotidien qu’ils réussissent à dépasser. Le marronnage devient alors un espace du détour, un exil intérieur qui compose les nouvelles formes de création. Et une exubérance en nait, ainsi que les fraternités (plus que les solidarités, dit-il), trouver des frères et soeurs d’âme, des partageurs d’expérience dans ce monde, des compagnons/lecteurs de signes. Il parle de ce vortex relationnel créé par la rencontre violente des cultures et des imaginaires dans un monde à la fois colonial, esclavagiste, capitaliste, leur collision créant des espaces que le capitalisme ne sait pas intégrer et qu’il ne contrôle pas. Et, en cela il offre une voix. Comme Tiago Rodrigues. Comme tant d’autres. Temps de la résistance donc. #patrickchamoiseau #albertinebookstore #resistance #marronnage

#albertinebookstore #marronnage #patrickchamoiseau #resistance
15 novembre 2024
aveugles
mais Trump ne peut pas faire que le monde… - Antoine Vigne

aveugles
mais Trump ne peut pas faire que le monde ne change pas, que notre perception de l’histoire avance, que #metoo, #blacklivesmatter ou le mariage gay n’aient pas eu lieu
il ne peut pas faire que les forêts ne brûlent pas, que les frontières ne s’effacent pas petit à petit même quand elles arborent de nouveaux murs, toujours plus hauts,
il peut accroître la souffrance, il peut représenter la peur, les peurs, et, en cela, il nous représente tous
mais il est le passé, la réaction, l’avenir qui ne sait pas se voir, l’enfant qui hurle, le monde avance, ses chaos effrayants, incompréhensibles évidemment, mais les vieux dogmes s’effritent, qui croit encore à la sainteté, à la virginité, à l’universalité (de la République), quand tous les idéaux ont été trahis, le temps d’une après-guerre qui aurait pu changer la donne, inventer la fin de la pauvreté, d’un monde plus équitable a failli, et nous nous réveillons dans un après qui tarde à se lever, qui se convulse, mais il y aura des matins, il y aura des luttes, il y aura des avancées et des reculs brutaux, il y aura un spectacle permanent, nauséabond, oui, tout cela, il y aura Elon Musk et sa folie dangereuse, il y aura les marchés imbéciles (ils montent déjà), le capitalisme qui se nourrit de la misère, qui rit des conséquences, qui avilit tout, nous le monde, la nature, tout ce qu’il touche, le consumérisme béat dont nous faisons tous partie,
mais, au-delà de nos peurs, il y aura aussi
quoi?
je n’en sais rien
mais je refuse de désespérer, nos peurs sont aussi ce qui nous fait humains (et oui, je suis inquiet, évidemment)

#blacklivesmatter #metoo
6 novembre 2024
Philippe Jaenada. Hier soir. La maison de la poés… - Antoine Vigne
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Philippe Jaenada. Hier soir. La maison de la poésie. Une soirée de la Femelle du requin. Le théâtre Molière dans le passage du même nom, la rue Saint-Martin. Paris où je viens d’arriver. Un vol sans histoire sinon l’attente sur le tarmac pendant une heure à CDG où je lis Jonathan Littell. Mais pas d’énervement. Des jours en ouragan entre le déménagement, l’emménagement, les ventes de maison, septembre et la chaleur, marcher une dernière fois le long de l’Hudson encore pleine de l’odeur de l’été. Paris est plus fraiche, humide. Philippe Jaenada donc et son humour, sa bonhommie, et ce texte dont il parle, la Désinvolture est une bien belle chose, un texte qui tourne autour de l’histoire de Kaki, jeune femme, mannequin chez Dior, habituée du café Chez Moineau où rôdait également Debord, et dont restent quelques photos en noir-et-blanc. Et une date, 1953, une époque, ce livre maintenant. Son suicide par défenestration. Comme toujours, le mot est trop chargé de jugement pour laisser surnager en lui la multitude des possibilités, l’accident – physique, mental –, la seconde qui pourrait ne pas avoir lieu, la fatigue, la dépression, une blague idiote – elle dira, lorsqu’on la ramasse sur le trottoir, ces deux mots : « c’est con » –, l’impossibilité ce matin là de penser les conséquences, la submersion dans les émotions, contradictoires forcément, attisées par la drogue, le manque – là encore, un mot buttoir sur lequel s’agglutine des peurs sociales, des interdits –, alors son suicide : un magma de raisons qui fait que la vie s’arrête là et que ce qui en reste s’amalgame, devient mystère pour la raison, crée l’obsession pour ceux qui restent. Et c’est de cela dont parle Jaenada. Il dit aussi qu’un sujet ne peut pas suffire à un livre, qu’il en faut une multitude qui se chevauchent (mon mot ici), que l’écriture doit rester un plaisir, la littérature aussi, au sens large du mot plaisir. Merci à vous, Philippe que je ne connais pas, pour cette bonne humeur de l’écriture… #philippejaenada #mialetbarrault #femelledurequin #maisondelapoésie

#femelledurequin #maisondelapoésie #mialetbarrault #philippejaenada
2 octobre 2024
Hier soir, les Noces de Figaro au festival de Litt… - Antoine Vigne
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Hier soir, les Noces de Figaro au festival de Little Island… Anthony Cortanzo, Dan Schlossberg, Dustin Willis. Wow. What a night… Anthony Costanzo tient tous les rôles ou presque, toutes les voix plutôt puisqu’il est accompagné de fabuleux artistes sur scène qui miment les mouvements, on ne sait plus toujours d’où vient la voix, d’où vient le jeu, tout se mélange, les genres, les êtres, l’intrigue, les corps, le cirque emporte tout ça dans une explosion permanente, de fausses portes claques et s’ouvrent et tournent, c’est un tour de force gigantesque, une farce qui enfonce toutes les possibilités de l’absurde, c’est une représentation alors n’hésitons pas, les costumes se graffent, se dégraffent, le temps est toujours trop court pour embrasser complètement un personnage mais ce n’est pas grave puisque l’idée est justement la fluidité, la fusion, l’inversion, le brouillage de lignes, des genres, le comte est la comtesse est vice-versa, les corps s’hybrident, se métamorphosent, se queer-isent avant de sauter d’un trampoline à une scène qui s’ouvre et se décharne elle-même. Autour, il y a la nuit, l’Hudson, l’eau de la rivière, l’automne, une ambulance surgit dans le spectacle, emporte Costanzo qui revient pour une exploration de son larynx en caméra vidéo projetée sur un écran, la voix devient organe étrange, gluant, l’image et le son se propulsent à toute allure dans des directions opposées, le séduisant et le répugnant, qu’importe. Et Dan Schlossberg conduit l’orchestre dans un accoutrement de pitre. L’irrévérence partout… c’est électrisant. Génial. #nocesdefigaro #marriageoffigaro #littleislandfestival #anthonycostanzo #danschlossberg #dustinwillis #operaqueer

#anthonycostanzo #danschlossberg #dustinwillis #littleislandfestival #marriageoffigaro #nocesdefigaro #operaqueer
21 septembre 2024
Hier soir, au Festival de Little Island, le Day fo… - Antoine Vigne
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Hier soir, au Festival de Little Island, le Day for night de Pam Tanowitz. Toujours le cadre, la rivière, le bruit des nuits d’été, les avions qui passent dans le couchant, juste au-dessus de nous, les mouettes attendent sur les piles à moitié submergées, réveillées par moment par les jeux de lumière qui se succèdent, rouge, bleu, vert, de grands à-plats qui font ressortir le blanc de leurs corps endormis. Comme dans un spectacle de Stockhausen, la représentation commence avant, sur les pelouses de l’île, et se poursuit après, dans un petit théâtre d’extérieur au son du Lay all your love on me d’Abba que reprend lentement Caroline Shaw sous les percussions de Sô. Entre les deux, Marc Crousillat et les autres danseurs trottent sur la piste comme des groupes de chevaux, deux personnages habillés de tulle noir reviennent hanter la narration, les costumes jouent sur les corps qu’ils révèlent autant qu’ils les habillent et les déparent, on entend le rapport journalier sur les vents marins, je vois le Cocteau du Sang d’un poète, je vois le Médée d’Irène Pappas, le mouvement qui tend au mythe jusqu’à la limite de la désincarnation, mais je reste aussi sur l’image première des deux corps qui regardent la rivière pendant l’espace d’un instant fugace. Belle nuit avec Nick, Matt, Jonathan avant un verre à Nat’s. Soirée d’été. #littleislandfestival #pamtanowitz #dance #dansecontemporaine #nuitdété

#dance #dansecontemporaine #littleislandfestival #nuitdété #pamtanowitz
20 juillet 2024
La résistance au capitalisme actuel et toutes ses… - Antoine Vigne

La résistance au capitalisme actuel et toutes ses dérives et ses sécheresses (dont les ruptures démocratiques, le populisme, les tentations fascistes) passe par le marronnage intérieur, par la créativité intérieure. Le conte, la musique, l’exil, l’invention d’imaginaires relationnels. Patrick Chamoiseau à Albertine hier soir, lumineux sur les stratégies d’échappement, de contournement, de lutte, de résistance au monde actuel, aux tentations de la haine et de l’autocratie. Il parle des détours du marronnage intérieur, le marronnage de ceux qui ne quittent pas nécessairement la plantation mais vivent leur opposition dans un quotidien qu’ils réussissent à dépasser. Le marronnage devient alors un espace du détour, un exil intérieur qui compose les nouvelles formes de création. Et une exubérance en nait, ainsi que les fraternités (plus que les solidarités, dit-il), trouver des frères et soeurs d’âme, des partageurs d’expérience dans ce monde, des compagnons/lecteurs de signes. Il parle de ce vortex relationnel créé par la rencontre violente des cultures et des imaginaires dans un monde à la fois colonial, esclavagiste, capitaliste, leur collision créant des espaces que le capitalisme ne sait pas intégrer et qu’il ne contrôle pas. Et, en cela il offre une voix. Comme Tiago Rodrigues. Comme tant d’autres. Temps de la résistance donc. #patrickchamoiseau #albertinebookstore #resistance #marronnage

#albertinebookstore #marronnage #patrickchamoiseau #resistance
15 novembre 2024
aveugles
mais Trump ne peut pas faire que le monde… - Antoine Vigne

aveugles
mais Trump ne peut pas faire que le monde ne change pas, que notre perception de l’histoire avance, que #metoo, #blacklivesmatter ou le mariage gay n’aient pas eu lieu
il ne peut pas faire que les forêts ne brûlent pas, que les frontières ne s’effacent pas petit à petit même quand elles arborent de nouveaux murs, toujours plus hauts,
il peut accroître la souffrance, il peut représenter la peur, les peurs, et, en cela, il nous représente tous
mais il est le passé, la réaction, l’avenir qui ne sait pas se voir, l’enfant qui hurle, le monde avance, ses chaos effrayants, incompréhensibles évidemment, mais les vieux dogmes s’effritent, qui croit encore à la sainteté, à la virginité, à l’universalité (de la République), quand tous les idéaux ont été trahis, le temps d’une après-guerre qui aurait pu changer la donne, inventer la fin de la pauvreté, d’un monde plus équitable a failli, et nous nous réveillons dans un après qui tarde à se lever, qui se convulse, mais il y aura des matins, il y aura des luttes, il y aura des avancées et des reculs brutaux, il y aura un spectacle permanent, nauséabond, oui, tout cela, il y aura Elon Musk et sa folie dangereuse, il y aura les marchés imbéciles (ils montent déjà), le capitalisme qui se nourrit de la misère, qui rit des conséquences, qui avilit tout, nous le monde, la nature, tout ce qu’il touche, le consumérisme béat dont nous faisons tous partie,
mais, au-delà de nos peurs, il y aura aussi
quoi?
je n’en sais rien
mais je refuse de désespérer, nos peurs sont aussi ce qui nous fait humains (et oui, je suis inquiet, évidemment)

#blacklivesmatter #metoo
6 novembre 2024
Philippe Jaenada. Hier soir. La maison de la poés… - Antoine Vigne
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Philippe Jaenada. Hier soir. La maison de la poésie. Une soirée de la Femelle du requin. Le théâtre Molière dans le passage du même nom, la rue Saint-Martin. Paris où je viens d’arriver. Un vol sans histoire sinon l’attente sur le tarmac pendant une heure à CDG où je lis Jonathan Littell. Mais pas d’énervement. Des jours en ouragan entre le déménagement, l’emménagement, les ventes de maison, septembre et la chaleur, marcher une dernière fois le long de l’Hudson encore pleine de l’odeur de l’été. Paris est plus fraiche, humide. Philippe Jaenada donc et son humour, sa bonhommie, et ce texte dont il parle, la Désinvolture est une bien belle chose, un texte qui tourne autour de l’histoire de Kaki, jeune femme, mannequin chez Dior, habituée du café Chez Moineau où rôdait également Debord, et dont restent quelques photos en noir-et-blanc. Et une date, 1953, une époque, ce livre maintenant. Son suicide par défenestration. Comme toujours, le mot est trop chargé de jugement pour laisser surnager en lui la multitude des possibilités, l’accident – physique, mental –, la seconde qui pourrait ne pas avoir lieu, la fatigue, la dépression, une blague idiote – elle dira, lorsqu’on la ramasse sur le trottoir, ces deux mots : « c’est con » –, l’impossibilité ce matin là de penser les conséquences, la submersion dans les émotions, contradictoires forcément, attisées par la drogue, le manque – là encore, un mot buttoir sur lequel s’agglutine des peurs sociales, des interdits –, alors son suicide : un magma de raisons qui fait que la vie s’arrête là et que ce qui en reste s’amalgame, devient mystère pour la raison, crée l’obsession pour ceux qui restent. Et c’est de cela dont parle Jaenada. Il dit aussi qu’un sujet ne peut pas suffire à un livre, qu’il en faut une multitude qui se chevauchent (mon mot ici), que l’écriture doit rester un plaisir, la littérature aussi, au sens large du mot plaisir. Merci à vous, Philippe que je ne connais pas, pour cette bonne humeur de l’écriture… #philippejaenada #mialetbarrault #femelledurequin #maisondelapoésie

#femelledurequin #maisondelapoésie #mialetbarrault #philippejaenada
2 octobre 2024
Hier soir, les Noces de Figaro au festival de Litt… - Antoine Vigne
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Hier soir, les Noces de Figaro au festival de Little Island… Anthony Cortanzo, Dan Schlossberg, Dustin Willis. Wow. What a night… Anthony Costanzo tient tous les rôles ou presque, toutes les voix plutôt puisqu’il est accompagné de fabuleux artistes sur scène qui miment les mouvements, on ne sait plus toujours d’où vient la voix, d’où vient le jeu, tout se mélange, les genres, les êtres, l’intrigue, les corps, le cirque emporte tout ça dans une explosion permanente, de fausses portes claques et s’ouvrent et tournent, c’est un tour de force gigantesque, une farce qui enfonce toutes les possibilités de l’absurde, c’est une représentation alors n’hésitons pas, les costumes se graffent, se dégraffent, le temps est toujours trop court pour embrasser complètement un personnage mais ce n’est pas grave puisque l’idée est justement la fluidité, la fusion, l’inversion, le brouillage de lignes, des genres, le comte est la comtesse est vice-versa, les corps s’hybrident, se métamorphosent, se queer-isent avant de sauter d’un trampoline à une scène qui s’ouvre et se décharne elle-même. Autour, il y a la nuit, l’Hudson, l’eau de la rivière, l’automne, une ambulance surgit dans le spectacle, emporte Costanzo qui revient pour une exploration de son larynx en caméra vidéo projetée sur un écran, la voix devient organe étrange, gluant, l’image et le son se propulsent à toute allure dans des directions opposées, le séduisant et le répugnant, qu’importe. Et Dan Schlossberg conduit l’orchestre dans un accoutrement de pitre. L’irrévérence partout… c’est électrisant. Génial. #nocesdefigaro #marriageoffigaro #littleislandfestival #anthonycostanzo #danschlossberg #dustinwillis #operaqueer

#anthonycostanzo #danschlossberg #dustinwillis #littleislandfestival #marriageoffigaro #nocesdefigaro #operaqueer
21 septembre 2024
Hier soir, au Festival de Little Island, le Day fo… - Antoine Vigne
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Hier soir, au Festival de Little Island, le Day for night de Pam Tanowitz. Toujours le cadre, la rivière, le bruit des nuits d’été, les avions qui passent dans le couchant, juste au-dessus de nous, les mouettes attendent sur les piles à moitié submergées, réveillées par moment par les jeux de lumière qui se succèdent, rouge, bleu, vert, de grands à-plats qui font ressortir le blanc de leurs corps endormis. Comme dans un spectacle de Stockhausen, la représentation commence avant, sur les pelouses de l’île, et se poursuit après, dans un petit théâtre d’extérieur au son du Lay all your love on me d’Abba que reprend lentement Caroline Shaw sous les percussions de Sô. Entre les deux, Marc Crousillat et les autres danseurs trottent sur la piste comme des groupes de chevaux, deux personnages habillés de tulle noir reviennent hanter la narration, les costumes jouent sur les corps qu’ils révèlent autant qu’ils les habillent et les déparent, on entend le rapport journalier sur les vents marins, je vois le Cocteau du Sang d’un poète, je vois le Médée d’Irène Pappas, le mouvement qui tend au mythe jusqu’à la limite de la désincarnation, mais je reste aussi sur l’image première des deux corps qui regardent la rivière pendant l’espace d’un instant fugace. Belle nuit avec Nick, Matt, Jonathan avant un verre à Nat’s. Soirée d’été. #littleislandfestival #pamtanowitz #dance #dansecontemporaine #nuitdété

#dance #dansecontemporaine #littleislandfestival #nuitdété #pamtanowitz
20 juillet 2024