Structures for Jet Lag, l’exposition de Danny au Koppel project. Là aussi le béton, immanquable, coulé en peinture puis encadré. Il immobilise les souvenirs, les images du passé, les objets gardés en mémentos qui touchent à la petite enfance aussi bien qu’aux fascinations pour le voyage (toujours un exil, l’avion, la métaphore du train en partance pour les camps?) : des mondes qui se chevauchent donc, inconciliables, le collage est une forme de refus de la synthèse, la juxtaposition qui sauve parce qu’elle autorise aussi bien la survie des éléments que la suspension des collisions probables. On revient aussi à la frontière, à la géométrie, le petit Danny de l’école primaire qui produisait des compositions élaborées pointe son nez au détour de dessins retrouvés, dessins d’archives, dessins d’école, dessins géométriques complexes, allongeant au passage considérablement le temps de l’exposition jusqu’à ce Caracas de la mythologie campoverdienne, on plonge dans les années 80, les cartes postales, les avions, les bâtiments de l’époque ont donc leur place, c’est un jeu de ping pong, à la fois grave et léger. Lorsque la douleur est insupportable, il faut en (sou)rire.