D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne
Comme un fantôme qui vous hante.
Mais bienveillant. Et accueillant. Et magnifique dans son austère indifférence. Il n’y avait pas à lutter contre lui, juste apprendre à le connaître, et réaliser que c’était lui qui changeait, doucement, tranquillement, à un rythme qu’il était parfois impossible de percevoir mais dont le glissement rendait souvent flagrante la permanence de l’être.
Le Vent des plaines, 2018 (extrait)
peut-être as-tu raison de t’en aller
sans rien me dire
Luisance, (extrait)
Le bus partit et Juan le regarda s’éloigner vers l’autoroute dans un brouillard de poussière sèche. Il ouvrit le paquet, y trouvant une petite toile brodée où il reconnut immédiatement le mur frontière, les courbes de niveaux, les routes qui remontaient depuis Nogales et un écrou fracturé qui surplombait le tout et qui pouvait représenter à la fois la libération et la séparation. Ou peut-être les rêves brisés qui constituaient un nouveau départ à partir du moment où on le choisissait. Et, au-dessous de l’ensemble, Carmen avait placé quelques mots tout simples mais où il reconnut une phrase qu’il avait prononcée devant elle : « Les chauves-souris s’envolent vers les étoiles. » Et il se mit à pleurer.
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
la plage devant moi, la fin du territoire, la fin du continent, la terre qui devient sable, se fragmente, 
s’effrite, se désagrège puis disparaît sous l’eau, les vagues, l’écume, le mouvement perpétuel
j’ai toujours imaginé le début du monde ainsi :
des vagues qui s’abandonnent, la plage à perte de vue, le lien, le lieu de rencontre entre le liquide 
et le solide, l’échange et le reflux, l’union et la séparation, le soleil, l’astre, le silence, la lumière,
la non-conscience
l’être qui nait ne sait rien, il est attente, contemplation
désagrège, (extrait)
– J’ai dû changer, Abuelo.
– On ne change jamais tant que ça.
– Ça fait vingt ans. J’étais un enfant.
– Vingt ans, déjà ?
– Je suis désolé, Abuelo. »
Le grand-père posa sa main sur celle de son petit-fils.
« Je sais que tu vis loin. »
Il s’arrêta encore.
« Mais tu as eu raison de revenir. »
L’un et l’autre se turent pendant quelques instants.
« Tu veux un verre de mezcal ?
– À cette heure-ci ?
– On a bien le droit, une fois tous les vingt ans… »
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
« Cette histoire n’est rien. Un moment volé au temps. Quelques heures entre l’Atlantique et Détroit, suspendues dans la chaleur de l’été au-dessus de l’asphalte désagrégé des rues. Le rêve d’une ville en décadence, la vitrine de nos échecs et de nos faillites, le fossé dans lequel on ne cesse de jeter les corps dépecés des exclus et des abandonnés. Le monde tel qu’il est. Un chaos perpétuellement renouvelé que nous cherchons sans cesse à rationaliser pour lui donner un sens et satisfaire notre fantasme d’équilibre. Et au creux duquel nous inventons nos vies. »
Tout s’écoule, Éditions Bartillat, 2023 (extrait)
une photo sur Instagram,
ton fil qui s’évapore dans les montagnes fumeuses de Caroline du Nord
pourquoi l’as-tu postée au monde plutôt que de me la transmettre, à moi ?
quel égoïsme dans l’amour, quel égocentrisme (le mien)…
j’annule la possibilité de ton existence aux autres


te laisser reprendre ton souffle,
ne pas t’effrayer,
peut-être es-tu déjà mort à notre amour – quel droit ai-je de prononcer ce mot dans le doute –, à ce désir que tu inventes pour moi, je me laisse porter par le mirage
Luisance, (extrait)
D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne
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D’autres images du week-end, la route, le café avec Mel à Vergennes puis Albany, la capitale où l’on ne s’arrête jamais, dont on aperçoit toujours l’oeuf en béton, “the egg” comme on l’appelle ici. Un arrêt donc cette fois dans le froid qui mord, et la grande esplanade s’ouvre au-dessus de l’Hudson avec les drapeaux de l’État. L’oeuf est là, je lis les années de construction comme un manifeste, 1966-1978, ce sont mes années, celles qui me fascinent (comme beaucoup mais plus que d’autres, c’est le monde qui a un sens pour moi, celui où tous ceux que j’aime sont vivants et que je peux imaginer sans mal, sans douleur). L’egg, c’est Wallace Harrison tout de même, l’architecte du Lincoln Center, des Nations-Unies. L’esplanade a quelque chose d’étrange, une scène de science-fiction comme tous les downtowns américains pendant le week-end, la ville déserte et l’image en miroir en sous-sol, sous la dalle, des allées à n’en plus finir qui font se rejoindre le parlement, le musée, la salle de concert, le palais du gouvernement, d’immenses couloirs éclairés de néons aux restaurants fermés et des sculptures monumentales dans les coins. Je n’ai pas de photos, juste les images qui me restent en tête mais c’est comme dans le THX de George Lucas, la lumière blanche, la sensation que tout est rectiligne, trop droit, trop rigide. La semaine se poursuit ensuite , Jonathan est à LA, il y a de la neige. Beaucoup de lectures, des vidéos, des recherches (des conférences de Florence Tamagne et de Maurice Sartre que je trouve sur Internet à propos de l’homosexualité dans le monde antique et les noms qui fusent, Pausanias, Alcibiade puis le Corydon de Gide qu’il faut que je lise, et Lucien de Samosate). Puis les journées denses autour de l’écriture du livre sur la maison pour Chloé et Jean (les moments passés à me replonger dans les images de Gordon Matta Clark, sublimes…) et les cours d’espagnol avec Cristian. Je l’ai dit. Tout est bien.

#albanynewyork #andrégide #architecture #art #corydongide #écrire #florencetamagne #gordonmattaclark #harrisonabramovitz #histoiredelhomosexualité #littérature #mauricesartre #minirécit #poèmesenbéton #semainedhiver #wallaceharrison
3 février 2022
Fabuleuse visite à la Frick Collection avec Nicho… - Antoine Vigne
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Fabuleuse visite à la Frick Collection avec Nicholas et Jonathan au Met Breuer. Des toiles familières qui prennent un autre sens, une autre couleur dans l’architecture austère du bâtiment, la jouissance des détails qui se perdent dans les Guardi, ces tout petits détails qui semblent peints d’un trait allant en s’effaçant comme s’ils n’étaient là que pour l’instant de la toile, la vision qui s’évanouit. Puis le chat dans le petit Greuze, la Tentation au désert de Duccio et sa perspective qui reflète le modernisme des salles, les Fragonard que je me prends à aimer, une fois n’est pas coutume, parce qu’ils semblent plus mystérieux, plus orageux une fois éloignés de leurs boiseries. Il y a aussi l’ange de Barbet, dressé, tout seul dans le béton, l’homme au violon dans la toile de Degas qui rachète sa mièvrerie, la texture lumineuse de l’espace dans le Saint François de Bellini – silence évidemment-, et la conversation avec Nicholas devant la Forge Goya parce que c’est Goya et que l’angle, les corps, tout est brut. Et la fin de la visite avec Rembrandt qui me perturbe toujours parce que je ne sais pas quoi penser devant ce portrait en empereur à la fois tragique et prophétique. Et le Vermeer, La Maîtresse et sa servante. L’espace se creuse. On est dans ce moment où quelque chose a été dit et la réponse va venir mais le temps s’étend, on ne sent que le vide, la possibilité de l’échange, fugace et sublime. Tout est dit. Un musée presque vide. Comme les musées devraient toujours l’être. Et qui me perturbe toujours parce que je ne sais pas quoi penser devant ce portrait en empereur à la fois tragique et prophétique. Et le Vermeer, La Maîtresse et sa servante. L’espace se creuse. On est dans ce moment où quelque chose a été dit et la réponse va venir mais le temps s’étend, on ne sent que le vide, la possibilité de l’échange, fugace et sublime. Tout est dit. Un musée presque vide. Comme les musées devraient toujours l’être.

#art #barbet #bellini #contrastedubétonetdelange #degas #déplacement #duccio #espaceetlumière #fragonard #frickcollection #frickmadison #goya #greuze #guardi #langemepoursuit #lesmuséesvides #musée #peinture #rembrandt #silence #vermeer
20 janvier 2022
Tant de choses ces dernières semaines, tant d’h… - Antoine Vigne
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Tant de choses ces dernières semaines, tant d’humeurs, d’émotions, de questions sur le monde, sur la manière d’écrire dans ce contexte, des heures à lire aussi, Marie Darrieussecq (sublime Pas dormir qui se dévoile comme un panorama de la vie qui s’insinue dans les heures d’ombre et de fatigue), Saint Ex aussi, de vieux textes apocryphes, les poèmes d’Etel Adnan… et puis les marches dans le froid, Danny qui passe la journée ici de retour de Londres et les échanges sur l’accueil du risque, du changement, l’intimité, ces mois de solitude étrange, et puis hier Anthony et Sammy que je retrouve au Jewish Museum pour l’exposition inspirée par le Lièvre aux yeux d’ambre d’Edmund de Waal avec l’histoire de Charles Ephrussi et Charles Swann en toile de fond, les netsuke retrouvés et la mémoire qu’ils représentent, ainsi que les photos d’August Sanders de juifs martyrisées dont je ne peux me détacher. Le soir, longue conversation chez eux sur la fragmentation et la totalité, sur la religion et le fatalisme et la survie, la création comme outil de vie et de survie toute simple, détachée des angoisses de la reconnaissance, un outil simple, presque monacal dont l’écho me semble si évident maintenant.

#art #charlesaphrussiswann #créer #écrire #écritureetsurvie #editionspol #edmunddewaal #friends #jewishmuseum #littérature #livres #mariedarrieussecq #minirécit #netsuke #oasdormir #rencontres #saintex #semainesdhiver
21 décembre 2021
Le Met et PS1 avec Nicholas puis Danny, les exposi… - Antoine Vigne
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Le Met et PS1 avec Nicholas puis Danny, les expositions d’Alice Neel, de Niki de Saint-Phalle et de Gregg Bordowitz qui, toutes, à leur manière, parlent des combats de notre époque et de toujours, de la fragilité, de l’exclusion, des femmes, des gays, de l’enfance, de la violence, du sida. Les thèmes sont étonnamment les mêmes, tout comme l’humanité qui se retrouve dans les visages, dans la singularité des portraits. Chez Bordowitz, les conversations avec ses amis dans la clarté des vidéos de vacances, la candeur et la colère qui se mêlent (“j’aime ma colère, elle est tout ce qui me reste”) dans un ballet parfois étrange d’émotions qui se cherchent, qui provoquent et invitent à l’activisme mais dénoncent aussi nos abdications, et ses poèmes, les mots accolés les uns aux autres, une suite, un champ de débris comme il l’indique, des signes accumulés pour tenter d’avancer au travers des heures, la mort toujours en embuscade, le sens toujours élusif. Et chez Niki de Saint Phalle, les nanas bien sûr, mais cet autel aussi que je n’avais jamais vu, les objets du culte qui se mêlent aux animaux de cauchemar, aux armes, à la manifestation de la violence quotidienne, de l’inceste (que reste-t-il lorsque notre religion nous a trahi?). J’aime toutes ces œuvres, ce qu’elles cherchent à exprimer, le combat de la vie qui se répète sans cesse dans les visages, dans les histoires. La trame d’un monde qui hurle et souffre. Mais qui ne cesse d’exister, qui n’abandonne pas.

##ps1 #aliceneel #art #artday #combats #daywithfriends #exclusion #féminisme #femmes #fragilité #friends #gay #greggbordowitz #heureuxlesaffligés #lepouvoirestuneabsurdité #metmuseum #nikidesaintphalle #sida
25 juillet 2021
The Last Resort de Dennis Scholl et Kareem Tabsch … - Antoine Vigne
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The Last Resort de Dennis Scholl et Kareem Tabsch est l’un de ces documentaires dont on ressort ébloui et triste. Ébloui par les images d’Andy Sweet, jeune photographe floridien au destin tragique dont on s’étonne que le travail ait pu rester oublié si longtemps. Ses clichés montrent Miami Beach dans les années 1970, peuplé d’une communauté juive vieillissante, souvent rescapée de la guerre en Europe et coulant des jours heureux dans un monde décati. Son comparse photographe Gary Monroe raconte l’essentiel de l’histoire. À la même époque, il composait des images moins exubérantes et axées sur la solitude de la vieillesse. Elles complètent le portrait de ce monde étonnant, presque surréel, fait d’une juxtaposition de couleurs, de soleil, de corps vieillis, de fêtes de fin d’année et d’attente béate sur des fauteuils de plage. Mais l’on est triste aussi parce que, dans les silences de Gary Monroe et de la sœur d’Andy Sweet, on comprend qu’ils ne le connaissaient pas vraiment, qu’ils ont encore peur de parler de son homosexualité, de son assassinat sordide, de la vie qu’il a dû mener sans eux, de sa souffrance. Et ces silences habités par la mort sont assourdissants. #thelastresort #andysweet #photographie #art #photography #dennisscholl #kareemtabsch #documentaire #miamibeach #communautéjuive #70s #gay #homosexualité #récit

#70s #andysweet #art #communautéjuive #dennisscholl #documentaire #gay #homosexualité #kareemtabsch #miamibeach #photographie #photography #récit #thelastresort
24 mai 2019
Belle conversation autour de l’œuvre de mes ami… - Antoine Vigne
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Belle conversation autour de l’œuvre de mes amis Aziz + Cucher à la galerie Clamp Art samedi dernier. Un cycle de tapisseries contemporaines qui expose la permanence de l’état de conflit dans le monde, notamment le confit entre Israël et la Palestine qui se niche au sein de leur histoire personnelle – Anthony est d’origine libanaise et la famille de Sammy, vigoureusement sioniste, vit en Israël – mais aussi celui des Balkans dans les années 1990 et la crise des migrants. Ce sont des paysages de guerre urbaine, des silhouettes dont on ne sait si elles dansent ou se cabrent sous le cou d’une balle reçue, une mythologie de l’errance qui semble avoir des accents bibliques. Ils esquissent pourtant le portrait d’une vie qui continue au milieu de la guerre, de situations qui n’ont aucun sens. Et l’on aperçoit dans le fond d’une des tapisseries, une colonne d’hommes et de femmes qui dansent et s’éloignent comme dans le Septième Sceau de Bergman. C’est une ode médusée à la vie dans un monde tourmenté et blessé. Une ode qui, au delà de son désespoir, continue de chercher des raisons. Et, en cela, elle est humaine. #azizcucher #clampart #distantmirrors #art #artcontemporain #tapisseriecontemporaine #tapisserie #israel #palestine #liban #sionisme #conflitisraelopalestinien #sarajevo #balkans #conflit #guerre #septiemesceau #ingmarbergman #migrants

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22 mai 2019
Ce n’est pas toujours facile de revoir les œuvr… - Antoine Vigne
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Ce n’est pas toujours facile de revoir les œuvres des grands maîtres de l’abstraction. On les a vues et revues, commentées, utilisées dans n’importe quel contexte, placées dans des stands sur les foires où elles semblent se vider de leur sens. Mais il est exaltant de retracer le chemin de Lucio Fontana au Met Breuer, de retrouver ces premières sculptures faites dans la glaise, dans le bronze. La matière y est travaillée, malaxée, éreintée, dominée. Des formes en émergent, mais elle lutte contre le geste de l’artiste. Elle s’impose à nouveau, reprend son apparence primale, presque charnelle. Elle nous emmène jusqu’au grand panneau de cuivre lacéré qui hurle dans le silence et puis vers ces herbes folles qui dansent derrière les lacérations. Il y a un silence. Un geste tout simple : un lacération unique comme un hommage à l’univers, à la découverte de l’espace, aux avancées scientifiques, à la courbure de l’espace temps, à la possibilité des trous noirs. On entend l’écho des constellations qu’on a vues un peu plus tôt. On s’arrête à nouveau. On écoute la toile. Il faut changer d’étage, monter parce que l’exposition est conçue ainsi. Et, lorsqu’on arrive enfin, on pénètre dans la lumière, on plonge dans la matière absolue, envahissante, fondamentale. Rouge comme une fission nucléaire. #luciofontana #metbreuer #exhibition #exposition #abstraction #20thcenturymasters #grandsmaitres #art #matière #bronze #cuivre #sculpture #toiles #lacerations #paysages #univers #trousnoirs #blackholes #espace #livredelespace #editionscourtesetlongues #espacetemps #spacetime #science #origins #origines #fission

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22 mars 2019
D’autres images du week-end, la route, le café … - Antoine Vigne
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D’autres images du week-end, la route, le café avec Mel à Vergennes puis Albany, la capitale où l’on ne s’arrête jamais, dont on aperçoit toujours l’oeuf en béton, “the egg” comme on l’appelle ici. Un arrêt donc cette fois dans le froid qui mord, et la grande esplanade s’ouvre au-dessus de l’Hudson avec les drapeaux de l’État. L’oeuf est là, je lis les années de construction comme un manifeste, 1966-1978, ce sont mes années, celles qui me fascinent (comme beaucoup mais plus que d’autres, c’est le monde qui a un sens pour moi, celui où tous ceux que j’aime sont vivants et que je peux imaginer sans mal, sans douleur). L’egg, c’est Wallace Harrison tout de même, l’architecte du Lincoln Center, des Nations-Unies. L’esplanade a quelque chose d’étrange, une scène de science-fiction comme tous les downtowns américains pendant le week-end, la ville déserte et l’image en miroir en sous-sol, sous la dalle, des allées à n’en plus finir qui font se rejoindre le parlement, le musée, la salle de concert, le palais du gouvernement, d’immenses couloirs éclairés de néons aux restaurants fermés et des sculptures monumentales dans les coins. Je n’ai pas de photos, juste les images qui me restent en tête mais c’est comme dans le THX de George Lucas, la lumière blanche, la sensation que tout est rectiligne, trop droit, trop rigide. La semaine se poursuit ensuite , Jonathan est à LA, il y a de la neige. Beaucoup de lectures, des vidéos, des recherches (des conférences de Florence Tamagne et de Maurice Sartre que je trouve sur Internet à propos de l’homosexualité dans le monde antique et les noms qui fusent, Pausanias, Alcibiade puis le Corydon de Gide qu’il faut que je lise, et Lucien de Samosate). Puis les journées denses autour de l’écriture du livre sur la maison pour Chloé et Jean (les moments passés à me replonger dans les images de Gordon Matta Clark, sublimes…) et les cours d’espagnol avec Cristian. Je l’ai dit. Tout est bien.

#albanynewyork #andrégide #architecture #art #corydongide #écrire #florencetamagne #gordonmattaclark #harrisonabramovitz #histoiredelhomosexualité #littérature #mauricesartre #minirécit #poèmesenbéton #semainedhiver #wallaceharrison
3 février 2022
Fabuleuse visite à la Frick Collection avec Nicho… - Antoine Vigne
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Fabuleuse visite à la Frick Collection avec Nicholas et Jonathan au Met Breuer. Des toiles familières qui prennent un autre sens, une autre couleur dans l’architecture austère du bâtiment, la jouissance des détails qui se perdent dans les Guardi, ces tout petits détails qui semblent peints d’un trait allant en s’effaçant comme s’ils n’étaient là que pour l’instant de la toile, la vision qui s’évanouit. Puis le chat dans le petit Greuze, la Tentation au désert de Duccio et sa perspective qui reflète le modernisme des salles, les Fragonard que je me prends à aimer, une fois n’est pas coutume, parce qu’ils semblent plus mystérieux, plus orageux une fois éloignés de leurs boiseries. Il y a aussi l’ange de Barbet, dressé, tout seul dans le béton, l’homme au violon dans la toile de Degas qui rachète sa mièvrerie, la texture lumineuse de l’espace dans le Saint François de Bellini – silence évidemment-, et la conversation avec Nicholas devant la Forge Goya parce que c’est Goya et que l’angle, les corps, tout est brut. Et la fin de la visite avec Rembrandt qui me perturbe toujours parce que je ne sais pas quoi penser devant ce portrait en empereur à la fois tragique et prophétique. Et le Vermeer, La Maîtresse et sa servante. L’espace se creuse. On est dans ce moment où quelque chose a été dit et la réponse va venir mais le temps s’étend, on ne sent que le vide, la possibilité de l’échange, fugace et sublime. Tout est dit. Un musée presque vide. Comme les musées devraient toujours l’être. Et qui me perturbe toujours parce que je ne sais pas quoi penser devant ce portrait en empereur à la fois tragique et prophétique. Et le Vermeer, La Maîtresse et sa servante. L’espace se creuse. On est dans ce moment où quelque chose a été dit et la réponse va venir mais le temps s’étend, on ne sent que le vide, la possibilité de l’échange, fugace et sublime. Tout est dit. Un musée presque vide. Comme les musées devraient toujours l’être.

#art #barbet #bellini #contrastedubétonetdelange #degas #déplacement #duccio #espaceetlumière #fragonard #frickcollection #frickmadison #goya #greuze #guardi #langemepoursuit #lesmuséesvides #musée #peinture #rembrandt #silence #vermeer
20 janvier 2022
Tant de choses ces dernières semaines, tant d’h… - Antoine Vigne
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Tant de choses ces dernières semaines, tant d’humeurs, d’émotions, de questions sur le monde, sur la manière d’écrire dans ce contexte, des heures à lire aussi, Marie Darrieussecq (sublime Pas dormir qui se dévoile comme un panorama de la vie qui s’insinue dans les heures d’ombre et de fatigue), Saint Ex aussi, de vieux textes apocryphes, les poèmes d’Etel Adnan… et puis les marches dans le froid, Danny qui passe la journée ici de retour de Londres et les échanges sur l’accueil du risque, du changement, l’intimité, ces mois de solitude étrange, et puis hier Anthony et Sammy que je retrouve au Jewish Museum pour l’exposition inspirée par le Lièvre aux yeux d’ambre d’Edmund de Waal avec l’histoire de Charles Ephrussi et Charles Swann en toile de fond, les netsuke retrouvés et la mémoire qu’ils représentent, ainsi que les photos d’August Sanders de juifs martyrisées dont je ne peux me détacher. Le soir, longue conversation chez eux sur la fragmentation et la totalité, sur la religion et le fatalisme et la survie, la création comme outil de vie et de survie toute simple, détachée des angoisses de la reconnaissance, un outil simple, presque monacal dont l’écho me semble si évident maintenant.

#art #charlesaphrussiswann #créer #écrire #écritureetsurvie #editionspol #edmunddewaal #friends #jewishmuseum #littérature #livres #mariedarrieussecq #minirécit #netsuke #oasdormir #rencontres #saintex #semainesdhiver
21 décembre 2021
Le Met et PS1 avec Nicholas puis Danny, les exposi… - Antoine Vigne
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Le Met et PS1 avec Nicholas puis Danny, les expositions d’Alice Neel, de Niki de Saint-Phalle et de Gregg Bordowitz qui, toutes, à leur manière, parlent des combats de notre époque et de toujours, de la fragilité, de l’exclusion, des femmes, des gays, de l’enfance, de la violence, du sida. Les thèmes sont étonnamment les mêmes, tout comme l’humanité qui se retrouve dans les visages, dans la singularité des portraits. Chez Bordowitz, les conversations avec ses amis dans la clarté des vidéos de vacances, la candeur et la colère qui se mêlent (“j’aime ma colère, elle est tout ce qui me reste”) dans un ballet parfois étrange d’émotions qui se cherchent, qui provoquent et invitent à l’activisme mais dénoncent aussi nos abdications, et ses poèmes, les mots accolés les uns aux autres, une suite, un champ de débris comme il l’indique, des signes accumulés pour tenter d’avancer au travers des heures, la mort toujours en embuscade, le sens toujours élusif. Et chez Niki de Saint Phalle, les nanas bien sûr, mais cet autel aussi que je n’avais jamais vu, les objets du culte qui se mêlent aux animaux de cauchemar, aux armes, à la manifestation de la violence quotidienne, de l’inceste (que reste-t-il lorsque notre religion nous a trahi?). J’aime toutes ces œuvres, ce qu’elles cherchent à exprimer, le combat de la vie qui se répète sans cesse dans les visages, dans les histoires. La trame d’un monde qui hurle et souffre. Mais qui ne cesse d’exister, qui n’abandonne pas.

##ps1 #aliceneel #art #artday #combats #daywithfriends #exclusion #féminisme #femmes #fragilité #friends #gay #greggbordowitz #heureuxlesaffligés #lepouvoirestuneabsurdité #metmuseum #nikidesaintphalle #sida
25 juillet 2021
The Last Resort de Dennis Scholl et Kareem Tabsch … - Antoine Vigne
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The Last Resort de Dennis Scholl et Kareem Tabsch est l’un de ces documentaires dont on ressort ébloui et triste. Ébloui par les images d’Andy Sweet, jeune photographe floridien au destin tragique dont on s’étonne que le travail ait pu rester oublié si longtemps. Ses clichés montrent Miami Beach dans les années 1970, peuplé d’une communauté juive vieillissante, souvent rescapée de la guerre en Europe et coulant des jours heureux dans un monde décati. Son comparse photographe Gary Monroe raconte l’essentiel de l’histoire. À la même époque, il composait des images moins exubérantes et axées sur la solitude de la vieillesse. Elles complètent le portrait de ce monde étonnant, presque surréel, fait d’une juxtaposition de couleurs, de soleil, de corps vieillis, de fêtes de fin d’année et d’attente béate sur des fauteuils de plage. Mais l’on est triste aussi parce que, dans les silences de Gary Monroe et de la sœur d’Andy Sweet, on comprend qu’ils ne le connaissaient pas vraiment, qu’ils ont encore peur de parler de son homosexualité, de son assassinat sordide, de la vie qu’il a dû mener sans eux, de sa souffrance. Et ces silences habités par la mort sont assourdissants. #thelastresort #andysweet #photographie #art #photography #dennisscholl #kareemtabsch #documentaire #miamibeach #communautéjuive #70s #gay #homosexualité #récit

#70s #andysweet #art #communautéjuive #dennisscholl #documentaire #gay #homosexualité #kareemtabsch #miamibeach #photographie #photography #récit #thelastresort
24 mai 2019
Belle conversation autour de l’œuvre de mes ami… - Antoine Vigne
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Belle conversation autour de l’œuvre de mes amis Aziz + Cucher à la galerie Clamp Art samedi dernier. Un cycle de tapisseries contemporaines qui expose la permanence de l’état de conflit dans le monde, notamment le confit entre Israël et la Palestine qui se niche au sein de leur histoire personnelle – Anthony est d’origine libanaise et la famille de Sammy, vigoureusement sioniste, vit en Israël – mais aussi celui des Balkans dans les années 1990 et la crise des migrants. Ce sont des paysages de guerre urbaine, des silhouettes dont on ne sait si elles dansent ou se cabrent sous le cou d’une balle reçue, une mythologie de l’errance qui semble avoir des accents bibliques. Ils esquissent pourtant le portrait d’une vie qui continue au milieu de la guerre, de situations qui n’ont aucun sens. Et l’on aperçoit dans le fond d’une des tapisseries, une colonne d’hommes et de femmes qui dansent et s’éloignent comme dans le Septième Sceau de Bergman. C’est une ode médusée à la vie dans un monde tourmenté et blessé. Une ode qui, au delà de son désespoir, continue de chercher des raisons. Et, en cela, elle est humaine. #azizcucher #clampart #distantmirrors #art #artcontemporain #tapisseriecontemporaine #tapisserie #israel #palestine #liban #sionisme #conflitisraelopalestinien #sarajevo #balkans #conflit #guerre #septiemesceau #ingmarbergman #migrants

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22 mai 2019
Ce n’est pas toujours facile de revoir les œuvr… - Antoine Vigne
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Ce n’est pas toujours facile de revoir les œuvres des grands maîtres de l’abstraction. On les a vues et revues, commentées, utilisées dans n’importe quel contexte, placées dans des stands sur les foires où elles semblent se vider de leur sens. Mais il est exaltant de retracer le chemin de Lucio Fontana au Met Breuer, de retrouver ces premières sculptures faites dans la glaise, dans le bronze. La matière y est travaillée, malaxée, éreintée, dominée. Des formes en émergent, mais elle lutte contre le geste de l’artiste. Elle s’impose à nouveau, reprend son apparence primale, presque charnelle. Elle nous emmène jusqu’au grand panneau de cuivre lacéré qui hurle dans le silence et puis vers ces herbes folles qui dansent derrière les lacérations. Il y a un silence. Un geste tout simple : un lacération unique comme un hommage à l’univers, à la découverte de l’espace, aux avancées scientifiques, à la courbure de l’espace temps, à la possibilité des trous noirs. On entend l’écho des constellations qu’on a vues un peu plus tôt. On s’arrête à nouveau. On écoute la toile. Il faut changer d’étage, monter parce que l’exposition est conçue ainsi. Et, lorsqu’on arrive enfin, on pénètre dans la lumière, on plonge dans la matière absolue, envahissante, fondamentale. Rouge comme une fission nucléaire. #luciofontana #metbreuer #exhibition #exposition #abstraction #20thcenturymasters #grandsmaitres #art #matière #bronze #cuivre #sculpture #toiles #lacerations #paysages #univers #trousnoirs #blackholes #espace #livredelespace #editionscourtesetlongues #espacetemps #spacetime #science #origins #origines #fission

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22 mars 2019