Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne
Comme un fantôme qui vous hante.
Mais bienveillant. Et accueillant. Et magnifique dans son austère indifférence. Il n’y avait pas à lutter contre lui, juste apprendre à le connaître, et réaliser que c’était lui qui changeait, doucement, tranquillement, à un rythme qu’il était parfois impossible de percevoir mais dont le glissement rendait souvent flagrante la permanence de l’être.
Le Vent des plaines, 2018 (extrait)
peut-être as-tu raison de t’en aller
sans rien me dire
Luisance, (extrait)
Le bus partit et Juan le regarda s’éloigner vers l’autoroute dans un brouillard de poussière sèche. Il ouvrit le paquet, y trouvant une petite toile brodée où il reconnut immédiatement le mur frontière, les courbes de niveaux, les routes qui remontaient depuis Nogales et un écrou fracturé qui surplombait le tout et qui pouvait représenter à la fois la libération et la séparation. Ou peut-être les rêves brisés qui constituaient un nouveau départ à partir du moment où on le choisissait. Et, au-dessous de l’ensemble, Carmen avait placé quelques mots tout simples mais où il reconnut une phrase qu’il avait prononcée devant elle : « Les chauves-souris s’envolent vers les étoiles. » Et il se mit à pleurer.
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
la plage devant moi, la fin du territoire, la fin du continent, la terre qui devient sable, se fragmente, 
s’effrite, se désagrège puis disparaît sous l’eau, les vagues, l’écume, le mouvement perpétuel
j’ai toujours imaginé le début du monde ainsi :
des vagues qui s’abandonnent, la plage à perte de vue, le lien, le lieu de rencontre entre le liquide 
et le solide, l’échange et le reflux, l’union et la séparation, le soleil, l’astre, le silence, la lumière,
la non-conscience
l’être qui nait ne sait rien, il est attente, contemplation
désagrège, (extrait)
– J’ai dû changer, Abuelo.
– On ne change jamais tant que ça.
– Ça fait vingt ans. J’étais un enfant.
– Vingt ans, déjà ?
– Je suis désolé, Abuelo. »
Le grand-père posa sa main sur celle de son petit-fils.
« Je sais que tu vis loin. »
Il s’arrêta encore.
« Mais tu as eu raison de revenir. »
L’un et l’autre se turent pendant quelques instants.
« Tu veux un verre de mezcal ?
– À cette heure-ci ?
– On a bien le droit, une fois tous les vingt ans… »
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
« Cette histoire n’est rien. Un moment volé au temps. Quelques heures entre l’Atlantique et Détroit, suspendues dans la chaleur de l’été au-dessus de l’asphalte désagrégé des rues. Le rêve d’une ville en décadence, la vitrine de nos échecs et de nos faillites, le fossé dans lequel on ne cesse de jeter les corps dépecés des exclus et des abandonnés. Le monde tel qu’il est. Un chaos perpétuellement renouvelé que nous cherchons sans cesse à rationaliser pour lui donner un sens et satisfaire notre fantasme d’équilibre. Et au creux duquel nous inventons nos vies. »
Tout s’écoule, Éditions Bartillat, 2023 (extrait)
une photo sur Instagram,
ton fil qui s’évapore dans les montagnes fumeuses de Caroline du Nord
pourquoi l’as-tu postée au monde plutôt que de me la transmettre, à moi ?
quel égoïsme dans l’amour, quel égocentrisme (le mien)…
j’annule la possibilité de ton existence aux autres


te laisser reprendre ton souffle,
ne pas t’effrayer,
peut-être es-tu déjà mort à notre amour – quel droit ai-je de prononcer ce mot dans le doute –, à ce désir que tu inventes pour moi, je me laisse porter par le mirage
Luisance, (extrait)
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Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne
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Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne
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Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne
Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne
Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher… - Antoine Vigne

Un week-end d’octobre, l’exposition des Becher au Met dont les images sont incroyablement satisfaisantes visuellement – je sais, c’est un anglicisme, la traduction littérale de “hugely satisfying visually” mais l’anglais est plus évident ici – et un spectacle de Trajal Harell au Skirtball de NYU – assez émouvant, finalement, le voguing et la créativité de l’oubli, de l’abandon s’invitant dans les interstices du texte de Tennessee Williams, Cat on a hot tin roof, avec une exubérance des gestes, des démarches, des draps et des coussins utilisés pour mimer les atours de la classe dominante. Puis un diner improvisé chez Japonica sur University Place avec David, Helen et Margo à discuter des monuments publics, de la nécessité de les réinventer ou d’en abandonner complètement la pratique, avec un détour par la question sur le bannissement d’ouvrages dans le sud des États-Unis. Nous évoquons des parallèles, la cancel-culture qui rejoint l’absolutisme des ultra-conversateurs mais je distingue aussi une porte de sortie aux tensions contemporaines dans la compréhension des colères qui émergent dans notre monde, nos sociétés. L’action passe parfois par l’inaction. L’entendre. Le lendemain, après un déjeuner avec Steve et Michael où nous parlons de son livre, de nos étés, nous tombons sur Trajal sur la 16e rue, quelques mots échangés, l’étonnement des univers qui se croisent et se recroisent.

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31 octobre 2022