Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne
Comme un fantôme qui vous hante.
Mais bienveillant. Et accueillant. Et magnifique dans son austère indifférence. Il n’y avait pas à lutter contre lui, juste apprendre à le connaître, et réaliser que c’était lui qui changeait, doucement, tranquillement, à un rythme qu’il était parfois impossible de percevoir mais dont le glissement rendait souvent flagrante la permanence de l’être.
Le Vent des plaines, 2018 (extrait)
peut-être as-tu raison de t’en aller
sans rien me dire
Luisance, (extrait)
Le bus partit et Juan le regarda s’éloigner vers l’autoroute dans un brouillard de poussière sèche. Il ouvrit le paquet, y trouvant une petite toile brodée où il reconnut immédiatement le mur frontière, les courbes de niveaux, les routes qui remontaient depuis Nogales et un écrou fracturé qui surplombait le tout et qui pouvait représenter à la fois la libération et la séparation. Ou peut-être les rêves brisés qui constituaient un nouveau départ à partir du moment où on le choisissait. Et, au-dessous de l’ensemble, Carmen avait placé quelques mots tout simples mais où il reconnut une phrase qu’il avait prononcée devant elle : « Les chauves-souris s’envolent vers les étoiles. » Et il se mit à pleurer.
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
la plage devant moi, la fin du territoire, la fin du continent, la terre qui devient sable, se fragmente, 
s’effrite, se désagrège puis disparaît sous l’eau, les vagues, l’écume, le mouvement perpétuel
j’ai toujours imaginé le début du monde ainsi :
des vagues qui s’abandonnent, la plage à perte de vue, le lien, le lieu de rencontre entre le liquide 
et le solide, l’échange et le reflux, l’union et la séparation, le soleil, l’astre, le silence, la lumière,
la non-conscience
l’être qui nait ne sait rien, il est attente, contemplation
désagrège, (extrait)
– J’ai dû changer, Abuelo.
– On ne change jamais tant que ça.
– Ça fait vingt ans. J’étais un enfant.
– Vingt ans, déjà ?
– Je suis désolé, Abuelo. »
Le grand-père posa sa main sur celle de son petit-fils.
« Je sais que tu vis loin. »
Il s’arrêta encore.
« Mais tu as eu raison de revenir. »
L’un et l’autre se turent pendant quelques instants.
« Tu veux un verre de mezcal ?
– À cette heure-ci ?
– On a bien le droit, une fois tous les vingt ans… »
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
« Cette histoire n’est rien. Un moment volé au temps. Quelques heures entre l’Atlantique et Détroit, suspendues dans la chaleur de l’été au-dessus de l’asphalte désagrégé des rues. Le rêve d’une ville en décadence, la vitrine de nos échecs et de nos faillites, le fossé dans lequel on ne cesse de jeter les corps dépecés des exclus et des abandonnés. Le monde tel qu’il est. Un chaos perpétuellement renouvelé que nous cherchons sans cesse à rationaliser pour lui donner un sens et satisfaire notre fantasme d’équilibre. Et au creux duquel nous inventons nos vies. »
Tout s’écoule, Éditions Bartillat, 2023 (extrait)
une photo sur Instagram,
ton fil qui s’évapore dans les montagnes fumeuses de Caroline du Nord
pourquoi l’as-tu postée au monde plutôt que de me la transmettre, à moi ?
quel égoïsme dans l’amour, quel égocentrisme (le mien)…
j’annule la possibilité de ton existence aux autres


te laisser reprendre ton souffle,
ne pas t’effrayer,
peut-être es-tu déjà mort à notre amour – quel droit ai-je de prononcer ce mot dans le doute –, à ce désir que tu inventes pour moi, je me laisse porter par le mirage
Luisance, (extrait)
Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand… - Antoine Vigne

Nuit chaude. 22 degrés à 21h le 6 novembre quand je quitte l’Eagle, que je prends la bateau pour rentrer. Étrange douceur, toujours la même impression que nos récits ne capturent pas toute la réalité du moment, que la COP27 qui s’ouvre est à la fois la continuation d’un espoir et une tragédie, que nos villes illuminées sont sublimes et des monuments à nos échecs collectifs, que l’aberration du capitalisme et du consumérisme conduisent à la faillite, que nos démocraties et nos nations ne survivront pas en l’état mais que seront inventés d’autres chemins de chaos, d’autres itinéraires de résilience. Mais comment le dire, comment le penser, comment penser les instances internationales qui devront enfin partager les richesses et les détresses, mettre à bas la domination imbécile du profit, réinventer les solidarités, la compréhension du vivant, de l’histoire des peuples, en finir avec l’aberration des religions instituées qui ne produisent qu’hypocrisie et obscurantisme sans jamais remplir le vide qu’on ne peut pas remplir. Les élections arrivent, ici et partout et le seul discours audible est celui de la peur, évidemment, parce qu’il faut avoir peur, parce que le monde créé par la domination du libéralisme arrogant n’a tenu aucune de ses promesses, il a trompé, il a abîmé, rendu sourd, compromis ceux même qui devait le combattre, qui aurait dû voir les dangers. Je comprends aujourd’hui qu’on verse de la soupe sur des Van Gogh dont la valeur marchande n’a aucun sens. Parce que ce monde n’a pas de sens. Et que notre recherche d’un modèle universel, compréhensible, rationnel, prélude à notre besoin de l’imposer, n’a peut-être pas de sens non plus. J’avance comme tout le monde dans la nuit chaude qui nous effraie et nous rassure.

#capitalismfailed #changerdemodèle #cop27 #destindelhumanité #endthedictatorshipofprofit #logiquededomination #mesnuits #nouveaurécit #nouvellessolidarités #nuitdenovembre #toutchanger #tragédiedelareligion #tragédieetsublime
7 novembre 2022