nous parlons des polarités
nous parlons des lignes aussi, savoir quand on passe du désir au plaisir sans désir (à l’Eagle) au non-plaisir,
je ne crois pas vraiment franchir cette ligne mais je dis que c’est justement parce que je ne crois pas aux lignes, je crois aux espaces, aux entre-deux, il n’y a pas de démarcation très nette entre nos états, nos émotions, on oublie trop souvent qu’elles baignent dans différentes substances,
que les bouts du torchon sont imbibés dans plusieurs bacs laissés sur l’établi pendant que la photo fait ressortir l’image (la mémoire, figée donc traitre), l’image oublie les zones, c’est là, la beauté de Rothko, l’image jamais parfaitement claire, aimer le flou
nous parlons du compagnonnage avec soi-même, apprendre qu’on peut souhaiter être un bon compagnon pour soi-même, que c’est l’apprentissage de la solitude justement
être seul, ce n’est pas avoir peur de ne pas être avec d’autres, c’est avoir peur d’être avec soi-même
alors apprendre à rassurer cette peur, à l’apprivoiser, tout va bien, la solitude est un état, pas une nature, elle passe
je prends conscience que je peux relire mon histoire à l’aune de ce désir de liberté,
quand je lis Jaques Ellul, je découvre ce que j’ai toujours su, Saint-Paul annonce la liberté absolue, aime et fais ce que tu veux, il n’y a pas de religion, pas de pouvoir, pas de loi, il n’y a que l’amour et la conversion et cela suffit, très largement
donc pas d’Etat, pas de nation, pas de cadre, juste la vie, le temps, un corps, tout abandonner parce que les possessions sont le passé, sont un état justement, il faut revenir à ce qui est,
et ce qui est n’est que maintenant
#aimeetfaiscequetuveux #jenaimepasleslignes #mesmondes #carnetsintermittents