Matin, la Loire, la lumière parfaitement étale.
Une hirondelle qui vole au ras de l’eau avant de s’élever, les gens qui passent, des touristes à vélo dans leurs justaucorps de cyclistes, des couples tranquilles, sac à main en bandoulière, des conversations décousues, une petite araignée verte qui me remonte sur le doigt, toute petite mais rapide, le bruit d’une moto qui passe le pont de César le long des piles desquelles je vois qu’on laisse maintenant des arbres pousser, comme partout, de Paris à New York, l’urgence de recréer de l’ombre pour les étés surchauffés qu’annoncent les décennies à venir mais on n’y croirait pas aujourd’hui, tout est d’un calme qu’on dirait olympien alors que c’est si loin, la Grèce, il y a juste cette perfection de l’air immobile, le mouvement presque imperceptible de l’eau dont j’entends quand même le glissement sur les cailloux de la remontée de terre qui marque comme une barrière naturelle sur le fleuve et qui explique sans doute la présence du pont à cet endroit (à moins que ce soit le contraire, les piles auraient pu favoriser la sédimentation depuis des siècles), de l’autre côté la Sologne, un camping, quelques messages échangés avec J., et Pascal de Duve à côté de moi, L’Orage de vivre, poursuivre mes explorations dans ces textes. Été de calme.