Le concert pour l’Ukraine au Met Opera hier soir, le drapeau qui couvre la façade et qu’on agite dans les tribunes. Cela me rappelle de vieux films, la guerre en Europe que je ne pensais pas connaître. Yannick Nézet-Seguin dirige l’Adagio de Barber dans des tons incroyablement souples, puis les choeurs du Nabucco et les Quatre Derniers Lieders de Strauss (chantés par Lise Davidson) avant de finir par l’Ode à la joie dont le thème est vraiment celui de la fraternité humaine. Les gens sont debout, ils applaudissent, on fait ce que l’on peut lorsque l’on n’a rien d’autre et c’est un peu ce que l’on sent dans la salle, la conscience fragile que nous sommes là, loin, cherchant à partager la souffrance et l’inquiétude, être entièrement dans ce combat sans pouvoir totalement l’être. Je pense à l’impuissance qui ronge toujours, la force de l’élan qui parfois vise trop vite et mal mais qui est humaine, qui répond à l’urgence parce qu’il faut y répondre même quand toutes les réponses sont en partie inadéquates. Le destin de nos sociétés humaines comme de nos existences individuelles est fait de ces élans, ces pulsions contradictoires et nécessaires qui produisent un chaos au sein duquel il est difficile de percevoir l’avenir mais qui y participent toujours. ll y a un mystère assez sublime à cette marche dans l’obscurité où brillent quelques phares inattendus, Zelensky entre autres, tous les Ukrainiens aussi, ceux qui luttent et accueillent les réfugiés, nous tous peut-être dans notre compréhension nouvelle des dangers qui nous guettent. #ukraine #metconcertukraine #metropolitanopera #yannicknezetseguin #adagiobarber #odeàlajoie #fraternité #mystèredelaguerre #chaos #héraclite #impuissanceetélans #aventurehumaine #zelensky #ukrainemustwin