la haine que véhicule toutes ces mesures est bien réelle, elle est contagieuse, elle fait porter tout le poids du mal-être sur l’autre, toujours cet autre évanescent, le migrant, le trans, tous ceux qui contredisent l’ordre perdu, moral ou économique, tous ceux qui disent que le monde a changé. Et cette haine est dévorante.
Si nous ne faisons que jouer sur l’échiquier de la puissance, nous perdrons tous, il n’y aura jamais qu’un seul gagnant, de plus en plus isolé, de plus en plus oligarchique, de plus en plus autoritaire.
Nous parlons souvent de Churchill. Il ne s’est pas placé face au fascisme en disant qu’il protégerait les profits et les entreprises, non, il a parlé de démocratie, il a parlé d’honneur, il a parlé de droiture.
Il faut refuser de se placer là où se placent justement les fascismes, sur le terrain de la peur, la peur de la perte (d’identité, de culture, de profit, d’emplois, toutes les peurs…). Bayrou se plante lorsqu’il adopte le discours de l’extrême droite sur la submersion, même avec tous les garde-fous qu’il essaie d’y mettre. Les voies sans issues n’ouvrent sur rien. Que l’obscurité des allées sombres.
Écosystème/destins communs: ce n’est pas un hasard si Churchill peut rencontrer Bruno Latour. C’est l’opposé de ce que propose l’Amérique fasciste. C’est ce que pourrait inventer l’Europe et tous ceux qui désespèrent face au spectacle contemporain.
#notretemps #fightingfear