Je viens de terminer Je suis en vie et tu ne m’entends pas de Daniel Arsand et j’ai été bouleversé. C’est un roman qui vous prend aux tripes, qui vous accroche à l’histoire de Klaus Hirschkuh depuis sa sortie de Buchenwald et vous entraîne dans son sillage. On le suit malgré la souffrance, la déchéance, l’impossibilité de retrouver le monde qui était le sien. Klaus a été envoyé en camp avec le numéro 175 sur sa veste, le numéro attribué aux homosexuels que tout le monde se plaît à détester et qui seront les seuls à ne pas recevoir de réparations après le conflit. Comme si leur martyre n’avait pas eu d’importance. Mais Klaus survit, il revient, à Leipzig tout d’abord puis à Paris où il s’exile. On traverse les époques, les années 1940, 1950, 1960, 1970, 1980 même, et les émotions s’émoussent, permettent de se trouver un chemin. Elles n’effacent jamais complètement la réalité, la haine, le racisme sexuel auquel Daniel Arsand revient souvent parce qu’il est le cœur du roman, le cœur de ce qui nous a construits, nous, en tant qu’homosexuels et en tant que communauté dans des sociétés qui nous ont trop souvent haï. Les mots de Daniel Arsand sont rugueux, âpres. Ils hurlent comme une peau écorchée. Ils nous rappellent que les temps ne sont pas si loin où l’on envoyait les homos dans les camps, que les mêmes lâchetés sont à l’œuvre dans nos sociétés, dans les compromissions politiques, les rires mauvais, les discours des églises où il est si facile de rejeter les gays. Mais ce livre tend aussi vers la lumière parce que Klaus est humain. Il lutte. Il avance. À tâtons mais vers un avenir qui, bien qu’incertain et dangereux, est tout de même une promesse. #danielarsand #jesuisenvieettunementendspas #livres #books #actessud #littérature #literature #gay #homo #buchenwald #paragraph175 #weimar #allemagne #2e#étoilerose #deathcamps #nazis #pinkstar #communauté #survivre #thefightisnotover #hope