Il n’y a pas de problème migratoire. Il y a un problème de répartition des richesses dans le monde dont découlent les guerres, les migrations forcées, l’exil, la détresse.
Je ne vais pas prêcher, nous le faisons tous trop. Mais : nous ne sortirons de ces spirales qu’en inventant un chemin qui redéfinisse les priorités de nos sociétés, une seule d’ailleurs, celle de la justice qui se décline sous toutes ses formes, sociale, financière, écologique, pénale aussi, y compris et surtout pour ceux qui, étant les plus privilégiés devraient être les plus redevables. Surtout au moment où le faux discours sur les périls migratoires se développent partout, où l’on fait croire à ceux qui se sentent les plus fragiles dans nos sociétés riches, que la menace vient des plus pauvres qu’eux.
Le plein emploi n’est pas un idéal, pas plus que le PIB, et l’idée qu’ils pourraient l’un et l’autre se stabiliser de manière durable, est une aberration. En revanche, oeuvrer à une société qui protège, qui délivre, qui entraîne, qui sauve, qui se réjouit du capital humain et naturel de notre monde, est un projet fédérateur, le seul qui puisse aujourd’hui ramener la démocratie, la foi dans nos institutions et dans une destinée commune.
Je n’ai pas de certitudes politiques pour cette élection sinon la colère contre ceux qui utilisent la misère et pensent les choses en termes de puissance, d’influence, de place de la France dans le monde ou de manière “nationale” alors qu’il y a tant de vrais sujets d’humanité commune.
J’ajouterai, pour ceux qui restent attachés aux “idées nationales”: il n’y plus de nation autre qu’affective (et je ne nie pas l’importance de cet aspect affectif mais je crains ce qu’il porte de danger de sclérose, d’enfermement, d’oubli de l’autre). J’ai pleuré mes nations moi aussi, les mythes mal dégrossis qui m’enfermaient. Mais la vie m’a appris qu’on n’apprend que dans l’incertitude, l’ouverture à l’indéfini, à ce qui dérange, ce qui déplace les lignes. On m’a suffisamment dit qu’on pouvait appartenir à une communauté sans qu’elle ait besoin de vous définir pour que je ne retourne pas le compliment…
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