dimanche encore, gris, froid, l’hiver, écrire sur Hockney, lutter contre l’impression de dispersion que donne son oeuvre, toute oeuvre évidemment, détour par les Situations de Sartre, les Arnolfini, le Grand Canyon, Los Angeles et les piscines, la prolixité du regard, je me demande quel est l’équivalent de l’esquisse, du travail quotidien sur le papier, la toile, la répétition du geste, en littérature, peut-on réécrire mille fois la même scène comme Hockney le ferait avec un paysage du Yorkshire ?
suis toujours préoccupé par Jacques Ellul, je lis sa Subversion du christianisme avec délectation et fascination, il lève tant de points qui ont toujours été mes points d’achoppement, l’incompréhension que toute la tradition religieuse se soit engouffrée dans une morale qui n’a pas de sens, qui nie l’élan de liberté absolue contenu dans l’idée d’amour, de respect, d’individualité de la pratique, de la vie, de l’élan vital, de la spiritualité justement, dans toute son exubérance folle, inquiète, joyeuse parfois mais liée au vent, aux éléments, au corps, les manifestations du monde, le passage du temps,
j’écoute Vivaldi, les concertos pour mandoline, effet ciselé des cordes qui appelle des images ensoleillées en moi, la chaleur sur la pierre, sur la poussière des chemins craquelés, des herbes folles,
je regarde des dessins de Jean-Luc Verna
je poursuis ma lecture du Journal sexuel d’Arthur, j’ai dit à Jean que cela me faisait plus penser à Pascal qu’à Renaud Camus, la fragmentation, l’exhibition
je travaille à mon bolide, à mes esquisses
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