à Roissy, une mère et son enfant, tous les deux chaussés de baskets Vuitton, le sac Vuitton, lui râle, il ne veut pas embarquer, pas rentrer aux États-Unis,
tu as ton expo demain , « your art show », ce sera bien
et puis elle ajoute:
tu leur diras que tu as vu l’expo Hockney en personne.. .
petit orgueil qui cherche à se propager,
je me rends compte que la femme aux cheveux blancs devant eux, dans un pantalon ultra large, est la mère de la mère, elles échangent des mots rapides, durs
par la fenêtre, je note Air Mali
dans la file d’embarquement du vol pour Washington à la porte suivante, une autre femme échange quelques mots avec un jeune mec, elle sans doute la soixantaine joyeuse, dynamique mais un peu défraichie, l’allure est imparfaite, lui la vingtaine souriante, il est poli, il répond puis il attend de passer à autre chose, on sent la gêne rapide qui flotte dans l’air puis ils se tournent l’un l’autre vers les grandes baies vitrées derrière lesquelles les avions décollent
je lis Denis Gombert, beau texte, léger et grave et gai dans le même temps, la vie en roue libre, les instants qui défilent à toute allure et les reflets qui changent à chaque mouvement, ça scintille de vie, comme lui
les images du pape Léon s’affichent sur les écrans, il s’est rendu sur la tombe de François, de bons échos jusqu’ici, une continuité sur la défense des plus démunis, le refus de la puissance, le front contre la stupidité des nationalismes arrogants
survolé Londres, tout était clair, limpide
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