À Fire Island sur la plage, pendant le week-end, une conversation avec Eric Grossman qui forme des travailleurs sociaux à Yeshiva University. Nous parlons de violences conjugales, d’exclusion. Il a une voix douce, posée, incroyablement calme, qui lui donne une aura d’autorité et donne envie de l’écouter malgré la brûlure du soleil qui monte dans le ciel d’été. Il explique enseigner notamment à des groupes de femmes juives orthodoxes qui ne peuvent pas suivre de cours dans un environnement mixte mais qui, dans le même temps, bravent les interdits et les habitudes de leurs communautés pour se retrouver sur ces bancs, à parler des problèmes des femmes battues ou de l’intégration des transsexuels. Et c’est fascinant. À l’exact opposé de la pensée française à propos de l’intégration et du refus du communautarisme. J’entends dans ma tête tous les arguments de ceux qui refuseraient de dispenser des cours à ces jeunes femmes exclues d’un monde d’hommes, qui invoqueraient la dignité de la personne pour justifier leur exclusion du système républicain. Mais je perçois que David a raison : l’essentiel est dans le partage d’un but, d’une mission, qui permet de transcender les différences de modes de vie, qui amène ces femmes à s’intégrer d’une autre manière, à venir parler de sujets anathèmes – des juives orthodoxes parlant de la sexualité trans… L’avenir du monde est là et non pas dans l’érection de codes que nous pensons universels mais qui ne font que promouvoir la primauté de notre propre système. Le dialogue est tout. #conversationàfireisland #rencontresurlaplage #ericgrossman #travailleursocial #yeshivauniversity #orthodoxy #integration #modèlesuniversels #communautarisme #dignitédelapersonne #dialogue #avenirdumonde #minirécit