A CDMX depuis deux jours. Hier, la visite du musée Anahuacalli de Diego Rivera, la collection d’idoles et de sculptures méso-américaines, notamment aztèques et mayas. La puissance du lieu construit dans la roche volcanique avec de gros morceaux de pierre noire brute et constellée de cavités. Les salles sont caverneuses, mystérieuses, pleines d’autels sur lesquelles se présentent ces visages souvent figés dans la représentation des émotions sombres, dans le mystère de la vie, de la mort, de la souffrance, de la pluie, des moissons, des phénomènes cosmiques, de la continuité des cycles. J’aime les histoires qui les accompagnent, celle des vaisseaux conçus par les dieux pour récolter puis répandre les différents types de pluie (celle qui fait pousser, celle qui abîme, celle qui amène le gel,…), celle des serpents qui s’emmêlent et racontent la dualité inhérente à toutes choses (et la géméllité de Rivera), celle des ères qui ont précédé celle de l’homme et de la civilisation. J’imagine que la version moderne du musée imaginaire de Malraux serait de rêver à un monde dans lequel la civilisation occidentale n’aurait pas effacé ces cultures, dans lequel elles resteraient vivantes, porteuses de cette autre compréhension du vivant et de l’humanité. Un musée qui réinventerait l’histoire, effacerait notre impérialisme, tous les impérialismes culturels et religieux. Fantasme évidemment, notamment face à des idoles qui racontent aussi la violence des émotions humaines, la destruction permanente, la réinvention. Dans les salles supérieures du musée, on aperçoit la ville qui s’étend aux alentours, les tours, les montagnes, la lumière bleue et grise qui est celle de Mexico City. Et puis on retrouve le Diego des muraux, de Detroit, de la fascination compliquée pour la modernité et la technologie, l’élan qui se sait pouvoir être néfaste mais qui emporte tout. #anahuacalli #museoanahuacalli #diegorivera #mesoamerica #mesoamericanart #cdmx #mexico #muséeomaginaire #malraux #impérialismes #cycles #destructionpermamente