0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne 0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne
Comme un fantôme qui vous hante.
Mais bienveillant. Et accueillant. Et magnifique dans son austère indifférence. Il n’y avait pas à lutter contre lui, juste apprendre à le connaître, et réaliser que c’était lui qui changeait, doucement, tranquillement, à un rythme qu’il était parfois impossible de percevoir mais dont le glissement rendait souvent flagrante la permanence de l’être.
Le Vent des plaines, 2018 (extrait)
peut-être as-tu raison de t’en aller
sans rien me dire
Luisance, (extrait)
Le bus partit et Juan le regarda s’éloigner vers l’autoroute dans un brouillard de poussière sèche. Il ouvrit le paquet, y trouvant une petite toile brodée où il reconnut immédiatement le mur frontière, les courbes de niveaux, les routes qui remontaient depuis Nogales et un écrou fracturé qui surplombait le tout et qui pouvait représenter à la fois la libération et la séparation. Ou peut-être les rêves brisés qui constituaient un nouveau départ à partir du moment où on le choisissait. Et, au-dessous de l’ensemble, Carmen avait placé quelques mots tout simples mais où il reconnut une phrase qu’il avait prononcée devant elle : « Les chauves-souris s’envolent vers les étoiles. » Et il se mit à pleurer.
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
la plage devant moi, la fin du territoire, la fin du continent, la terre qui devient sable, se fragmente, 
s’effrite, se désagrège puis disparaît sous l’eau, les vagues, l’écume, le mouvement perpétuel
j’ai toujours imaginé le début du monde ainsi :
des vagues qui s’abandonnent, la plage à perte de vue, le lien, le lieu de rencontre entre le liquide 
et le solide, l’échange et le reflux, l’union et la séparation, le soleil, l’astre, le silence, la lumière,
la non-conscience
l’être qui nait ne sait rien, il est attente, contemplation
désagrège, (extrait)
– J’ai dû changer, Abuelo.
– On ne change jamais tant que ça.
– Ça fait vingt ans. J’étais un enfant.
– Vingt ans, déjà ?
– Je suis désolé, Abuelo. »
Le grand-père posa sa main sur celle de son petit-fils.
« Je sais que tu vis loin. »
Il s’arrêta encore.
« Mais tu as eu raison de revenir. »
L’un et l’autre se turent pendant quelques instants.
« Tu veux un verre de mezcal ?
– À cette heure-ci ?
– On a bien le droit, une fois tous les vingt ans… »
American Dreamer, Éditions courtes et longues, 2019 (extrait)
« Cette histoire n’est rien. Un moment volé au temps. Quelques heures entre l’Atlantique et Détroit, suspendues dans la chaleur de l’été au-dessus de l’asphalte désagrégé des rues. Le rêve d’une ville en décadence, la vitrine de nos échecs et de nos faillites, le fossé dans lequel on ne cesse de jeter les corps dépecés des exclus et des abandonnés. Le monde tel qu’il est. Un chaos perpétuellement renouvelé que nous cherchons sans cesse à rationaliser pour lui donner un sens et satisfaire notre fantasme d’équilibre. Et au creux duquel nous inventons nos vies. »
Tout s’écoule, Éditions Bartillat, 2023 (extrait)
une photo sur Instagram,
ton fil qui s’évapore dans les montagnes fumeuses de Caroline du Nord
pourquoi l’as-tu postée au monde plutôt que de me la transmettre, à moi ?
quel égoïsme dans l’amour, quel égocentrisme (le mien)…
j’annule la possibilité de ton existence aux autres


te laisser reprendre ton souffle,
ne pas t’effrayer,
peut-être es-tu déjà mort à notre amour – quel droit ai-je de prononcer ce mot dans le doute –, à ce désir que tu inventes pour moi, je me laisse porter par le mirage
Luisance, (extrait)
0417-2 Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur A… - Antoine Vigne

0417-2

Saint-Laurent. Hier soir, je regarde sur Arte le documentaire sur le procès Klaus Barbie. Mai 1987. Je me demandais pourquoi je n’avais aucun souvenir de ce moment, ou simplement des images floues, le nom mais rien de précis. La date pourtant, deux semaines après la mort de mon père, nous avons dû suivre cela à la télé dans la grand salon, fantômes que nous étions
je ne revivrai qu’à la fin mai ou début juin, devant Scapin, la cour de la rue Franklin, mes camarades qui jouent (Laurent surtout), je les envie, mon corps me dit qu’ils vivent, le Rondo Veneziano emplit le soir qui tombe, je suis seul, adolescent, on m’a laissé venir (on=ma mère sans doute), si j’étais parti ce soir-là, je crois que j’aurais vécu
point
ce que je raconte là, c’est d’abord l’histoire de ma sensualité

tous ceux qui parlent de Barbie parlent de ses yeux
aujourd’hui je vois Rubio, je vois Taylor Greene, je vois tous ceux qui collaborent
Steven Miller a le visage d’un sadique, aucune humanité sur ses traits

des visages pourtant, émergent, c’est toujours par les visages que l’histoire se fait: celui de Mohsen Mahdawi, l’étudiant palestinien arrêté
un autre, il n’est pas le premier mais il illumine la perversion du langage, des mots, on le nomme traitre et danger alors qu’il plaide l’entente, l’écoute, ne pas dire un mot plus haut que l’autre, voir les douleurs, entendre les souffrances, placer l’être avant l’idée, revenir à ce que nous sommes
fondamentalement :
des écorchés

la Palestine et son drapeau, un bout de tissu qui souffre mais les drapeaux ne sont rien d’autres que des chiffons qu’on agite dans le vent, ils disent nos peurs, notre besoin de communauté, la solitude
l’anglais sépare loneliness de solitude, l’une est subie, l’autre choisie
mais le français n’a pas ces pôles, tous deux contenus dans le même mot
le drapeau, emblème des solitudes donc, j’adule celui de ce pays qui n’existe pas, il trahit nos trahisons, les promesses non tenues, l’universalité des droits que l’on piétine
allègrement

 

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17 avril 2025