Olivier, Olive, mon pote
Tu pars et cela n’a pas de sens, cela n’a aucun sens, je repasse le film des semaines qui viennent de s’écouler, les messages que tu nous as envoyés à propos de l’opération à venir, les conversations, ton inquiétude et l’humour que tu utilisais toujours pour vivre, pour faire face.
Je ne sais pas comment tu faisais, tu savais nous faire prendre le temps, nous arrêter. Tu avais l’énergie que nous n’avions pas toujours. Tu ne nous laissais jamais t’oublier. Tu étais vigilant en amitié. Tu appelais, tu recommençais, tu ne te lassais pas même lorsqu’on ne répondait pas, tu ne nous en voulais jamais de ne pas être aussi attentifs. Tu veillais parce que nous ne savions pas toujours le faire, parce que nous n’étions pas toujours plus adaptés que toi à ton handicap, parce que nos vies allaient souvent trop vite, plus vite.
Tu m’appelais l’Américain, tu voulais que nous écrivions un livre ensemble. Tu m’envoyais tes textes, je pensais et tu pensais que nous aurions plus de temps et tu me laisses avec des écrits parcellaires qui racontent une vie folle, une vie insensée lorsqu’on comprend ce qu’était ton handicap. Tu voulais escalader, voler, courir, aller plus loin, continuer, puis le raconter, le dire au monde. Les joies comme les épreuves parce qu’elles étaient liées. Et moi je t’écoutais, je t’écoute encore.
Tu vas me manquer, Olivier. J’entends ton rire, ta voix, tes blagues qui ne s’arrêtent jamais, tes “mon pote” qui reviennent à chaque bout de phrase, ta chaleur simple. Tu vas manquer parce que tu as toujours été là depuis ces années d’enfance, parce que la vie a finalement toujours été une vie avec toi, parce que ta mort n’a pas de sens.
À bientôt donc, mon pote….