aveugles
mais Trump ne peut pas faire que le monde ne change pas, que notre perception de l’histoire avance, que #metoo, #blacklivesmatter ou le mariage gay n’aient pas eu lieu
il ne peut pas faire que les forêts ne brûlent pas, que les frontières ne s’effacent pas petit à petit même quand elles arborent de nouveaux murs, toujours plus hauts,
il peut accroître la souffrance, il peut représenter la peur, les peurs, et, en cela, il nous représente tous
mais il est le passé, la réaction, l’avenir qui ne sait pas se voir, l’enfant qui hurle, le monde avance, ses chaos effrayants, incompréhensibles évidemment, mais les vieux dogmes s’effritent, qui croit encore à la sainteté, à la virginité, à l’universalité (de la République), quand tous les idéaux ont été trahis, le temps d’une après-guerre qui aurait pu changer la donne, inventer la fin de la pauvreté, d’un monde plus équitable a failli, et nous nous réveillons dans un après qui tarde à se lever, qui se convulse, mais il y aura des matins, il y aura des luttes, il y aura des avancées et des reculs brutaux, il y aura un spectacle permanent, nauséabond, oui, tout cela, il y aura Elon Musk et sa folie dangereuse, il y aura les marchés imbéciles (ils montent déjà), le capitalisme qui se nourrit de la misère, qui rit des conséquences, qui avilit tout, nous le monde, la nature, tout ce qu’il touche, le consumérisme béat dont nous faisons tous partie,
mais, au-delà de nos peurs, il y aura aussi
quoi?
je n’en sais rien
mais je refuse de désespérer, nos peurs sont aussi ce qui nous fait humains (et oui, je suis inquiet, évidemment)